Mémoires sur la reine Hortense

Mère de Napoléon III ( Edition intégrale ) annoté

Biography & Memoir, Royalty, Nonfiction, History, France, Reference
Cover of the book Mémoires sur la reine Hortense by Charles Bernard-Derosne, Dupray de La Machérie (Paris) 1863
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Author: Charles Bernard-Derosne ISBN: 1230002579450
Publisher: Dupray de La Machérie (Paris) 1863 Publication: September 27, 2018
Imprint: Language: French
Author: Charles Bernard-Derosne
ISBN: 1230002579450
Publisher: Dupray de La Machérie (Paris) 1863
Publication: September 27, 2018
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Language: French

JOURS D’ENFANCE.
Un grand poëte Allemand a dit « qu’un moment » de bonheur n’est pas payé trop cher, même au » prix de la mort, » mais une longue vie de tortures et de douleurs est une compensation trop forte pour un court instant de félicité. Pour Hortense Beauharnais, fille d’une Impératrice et mère d’un Empereur, il est difficile de dire à quelle époque elle a connu cet instant de bonheur qui devait compenser une vie entière de souffrances. Elle pleura beaucoup et souffrit beaucoup ; dès sa plus tendre jeunesse, elle apprit à connaître les larmes et le malheur ; dans la suite, l’infortune n’épargna ni la jeune fille, ni l’épouse, ni la mère.
Hortense est celle de toutes les femmes de la famille de Napoléon qui excite le plus de sympathies. Cette reine, à la fois délicate et altière, lorsqu’elle descendit du trône, quand elle cessa d’être reine douce et résignée, quand, épuisée par les chagrins et fatiguée de la vie, elle trouva un refuge dans la tombe, resta encore parmi nous comme reine des fleurs. Les fleurs ont conservé le souvenir de la fille de Joséphine, et on ne les vit pas se détourner d’elle, comme tant de ses amis, lorsqu’elle ne fut plus la fille d’un tout-puissant Empereur, mais d’un exilé. Elle continue à vivre parmi elles, et Grandville, le grand poëte des fleurs, a élevé un monument des plus touchants à leur reine dans ses fleurs animées. Sur un parterre d’Hortensias on voit le portrait de la Reine Hortense, et dans le lointain, comme dans un nuage qui disparaît, on découvre les dômes et les tours de Paris. La solitude règne partout, mais dans l’air plane l’Aigle Impériale. Le manteau Impérial avec ses abeilles d’or s’étend derrière le noble oiseau comme la queue d’une comète, le ruban rouge et la croix de la Légion-d’Honneur sont attachés à son cou, et dans son bec il porte un rameau richement fleuri de Couronne Impériale.
La Reine de Hollande a connu toutes les grandeurs et toutes les magnificences de la terre, et elle les a vues toutes se réduire en poussière. Mais, non, pas toutes, ses chants et ses poésies ont survécu, car le génie n’a pas besoin de couronne pour être immortel. Quand Hortense cessa d’être reine par la grâce de Napoléon, elle resta poëte par la grâce de Dieu. Ses poèmes sont charmants et gracieux, pleins de tendresse et d’accents profonds et passionnés qui. cependant, ne dépassent jamais les limites de la délicatesse féminine, et toutes ses compositions musicales sont agréables et mélodieuses. Qui ne connaît la romance Partant four la Syrie, dont Hortense composa les vers et la musique, et que plus tard, sur le désir de Napoléon, elle arrangea en marche militaire. C’est au son de cette marche que nos soldats quittèrent un jour la France pour porter jusqu’en Russie les Aigles Impériales, et c’est au son de la même marche que, récemment encore, ils ont envahi de nouveau la Russie, et fait la glorieuse campagne d’Italie.

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JOURS D’ENFANCE.
Un grand poëte Allemand a dit « qu’un moment » de bonheur n’est pas payé trop cher, même au » prix de la mort, » mais une longue vie de tortures et de douleurs est une compensation trop forte pour un court instant de félicité. Pour Hortense Beauharnais, fille d’une Impératrice et mère d’un Empereur, il est difficile de dire à quelle époque elle a connu cet instant de bonheur qui devait compenser une vie entière de souffrances. Elle pleura beaucoup et souffrit beaucoup ; dès sa plus tendre jeunesse, elle apprit à connaître les larmes et le malheur ; dans la suite, l’infortune n’épargna ni la jeune fille, ni l’épouse, ni la mère.
Hortense est celle de toutes les femmes de la famille de Napoléon qui excite le plus de sympathies. Cette reine, à la fois délicate et altière, lorsqu’elle descendit du trône, quand elle cessa d’être reine douce et résignée, quand, épuisée par les chagrins et fatiguée de la vie, elle trouva un refuge dans la tombe, resta encore parmi nous comme reine des fleurs. Les fleurs ont conservé le souvenir de la fille de Joséphine, et on ne les vit pas se détourner d’elle, comme tant de ses amis, lorsqu’elle ne fut plus la fille d’un tout-puissant Empereur, mais d’un exilé. Elle continue à vivre parmi elles, et Grandville, le grand poëte des fleurs, a élevé un monument des plus touchants à leur reine dans ses fleurs animées. Sur un parterre d’Hortensias on voit le portrait de la Reine Hortense, et dans le lointain, comme dans un nuage qui disparaît, on découvre les dômes et les tours de Paris. La solitude règne partout, mais dans l’air plane l’Aigle Impériale. Le manteau Impérial avec ses abeilles d’or s’étend derrière le noble oiseau comme la queue d’une comète, le ruban rouge et la croix de la Légion-d’Honneur sont attachés à son cou, et dans son bec il porte un rameau richement fleuri de Couronne Impériale.
La Reine de Hollande a connu toutes les grandeurs et toutes les magnificences de la terre, et elle les a vues toutes se réduire en poussière. Mais, non, pas toutes, ses chants et ses poésies ont survécu, car le génie n’a pas besoin de couronne pour être immortel. Quand Hortense cessa d’être reine par la grâce de Napoléon, elle resta poëte par la grâce de Dieu. Ses poèmes sont charmants et gracieux, pleins de tendresse et d’accents profonds et passionnés qui. cependant, ne dépassent jamais les limites de la délicatesse féminine, et toutes ses compositions musicales sont agréables et mélodieuses. Qui ne connaît la romance Partant four la Syrie, dont Hortense composa les vers et la musique, et que plus tard, sur le désir de Napoléon, elle arrangea en marche militaire. C’est au son de cette marche que nos soldats quittèrent un jour la France pour porter jusqu’en Russie les Aigles Impériales, et c’est au son de la même marche que, récemment encore, ils ont envahi de nouveau la Russie, et fait la glorieuse campagne d’Italie.

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