Author: | Henry Adams | ISBN: | 9782854300796 |
Publisher: | Société des Océanistes | Publication: | October 8, 2013 |
Imprint: | Société des Océanistes | Language: | French |
Author: | Henry Adams |
ISBN: | 9782854300796 |
Publisher: | Société des Océanistes |
Publication: | October 8, 2013 |
Imprint: | Société des Océanistes |
Language: | French |
Malgré la parution ininterrompue de livres, d’articles et d’études sur Tahiti depuis sa découverte – pour la bibliographie qu’il prépare, le Père O’Reilly compte déjà plus de 10 000 fiches Le projet d’une traduction des lettres écrites par Henry Adams lors de son voyage dans les Mers du Sud remonte à presque dix ans. Au cours d’une réunion de la Société des Océanistes, son animateur, le père O’Reilly, m’avait tendu un volume de lettres publiées aux U.S.A. par Ford. « J’ai trouvé un jour, me dit-il, ce livre chez un bouquiniste de San Francisco, en 1934, et j’ai été séduit. Depuis 30 ans, je cherche en vain un traducteur qui ferait connaître ce recueil au public français. Il a déjà, sans succès, passé en quelques mains... Vous savez bien l’anglais et vous aimez Tahiti... Serais-je plus heureux avec vous ?... J’espère »... J’acceptai... Sans imaginer la place qu’Adams allait prendre dans ma vie. Rentrée chez moi, j’ouvris le volume à la date du 6 février 1891, date de l’arrivée d’Henry Adams et de son ami John La Farge à Tahiti ; les pages qui suivaient offraient pour moi d’autant plus d’attrait que je revenais d’un séjour de deux ans dans cette île. Française de 1960, je fus d’emblée intéressée par les impressions de cet Américain de 1890. Son talent de narrateur, son intelligence des situations, la finesse de ses observations notées d’une plume alerte et mordante, m’accrochèrent d’emblée. Les ouvrages dignes de foi qui nous donnent une description exacte et détaillée de l’ancienne société tahitienne sont très peu nombreux. Les récits de Banks, Cook et Commerson et les rapports des divers membres des trois expéditions espagnoles entre 1772 et 1776 nous fournissent bien sûr des renseignements souvent très précis sur les vêtements, les armes, les outils, les habitations et sur d’autres aspects limités de la culture matérielle des Tahitiens. Cependant les préjugés et l’optique européenne de ces trois chroniqueurs les rendaient souvent incapables, malgré leur bonne volonté, de bien comprendre les coutumes tahitiennes. Ce qui nous manque surtout ce sont des descriptions de leurs propres cultures et histoire faites, sans intermédiaire, par des savants et historiens tahitiens, sur le modèle, par exemple, des Hawaiian Antiquities de Malo. Même les petits atolls des Tuamotu ont été mieux servis puisqu’il existe parmi les nombreux documents recueillis par les ethnologues du Bishop Muséum dans cet archipel, entre 1929 et 1934, au moins une douzaine de manuscrits de ce...
Malgré la parution ininterrompue de livres, d’articles et d’études sur Tahiti depuis sa découverte – pour la bibliographie qu’il prépare, le Père O’Reilly compte déjà plus de 10 000 fiches Le projet d’une traduction des lettres écrites par Henry Adams lors de son voyage dans les Mers du Sud remonte à presque dix ans. Au cours d’une réunion de la Société des Océanistes, son animateur, le père O’Reilly, m’avait tendu un volume de lettres publiées aux U.S.A. par Ford. « J’ai trouvé un jour, me dit-il, ce livre chez un bouquiniste de San Francisco, en 1934, et j’ai été séduit. Depuis 30 ans, je cherche en vain un traducteur qui ferait connaître ce recueil au public français. Il a déjà, sans succès, passé en quelques mains... Vous savez bien l’anglais et vous aimez Tahiti... Serais-je plus heureux avec vous ?... J’espère »... J’acceptai... Sans imaginer la place qu’Adams allait prendre dans ma vie. Rentrée chez moi, j’ouvris le volume à la date du 6 février 1891, date de l’arrivée d’Henry Adams et de son ami John La Farge à Tahiti ; les pages qui suivaient offraient pour moi d’autant plus d’attrait que je revenais d’un séjour de deux ans dans cette île. Française de 1960, je fus d’emblée intéressée par les impressions de cet Américain de 1890. Son talent de narrateur, son intelligence des situations, la finesse de ses observations notées d’une plume alerte et mordante, m’accrochèrent d’emblée. Les ouvrages dignes de foi qui nous donnent une description exacte et détaillée de l’ancienne société tahitienne sont très peu nombreux. Les récits de Banks, Cook et Commerson et les rapports des divers membres des trois expéditions espagnoles entre 1772 et 1776 nous fournissent bien sûr des renseignements souvent très précis sur les vêtements, les armes, les outils, les habitations et sur d’autres aspects limités de la culture matérielle des Tahitiens. Cependant les préjugés et l’optique européenne de ces trois chroniqueurs les rendaient souvent incapables, malgré leur bonne volonté, de bien comprendre les coutumes tahitiennes. Ce qui nous manque surtout ce sont des descriptions de leurs propres cultures et histoire faites, sans intermédiaire, par des savants et historiens tahitiens, sur le modèle, par exemple, des Hawaiian Antiquities de Malo. Même les petits atolls des Tuamotu ont été mieux servis puisqu’il existe parmi les nombreux documents recueillis par les ethnologues du Bishop Muséum dans cet archipel, entre 1929 et 1934, au moins une douzaine de manuscrits de ce...