Author: | Robert Escarpit, Jean-Pierre Dorian | ISBN: | 9782402286510 |
Publisher: | FeniXX réédition numérique | Publication: | January 1, 1972 |
Imprint: | FeniXX réédition numérique (Éditions Albin Michel) | Language: | French |
Author: | Robert Escarpit, Jean-Pierre Dorian |
ISBN: | 9782402286510 |
Publisher: | FeniXX réédition numérique |
Publication: | January 1, 1972 |
Imprint: | FeniXX réédition numérique (Éditions Albin Michel) |
Language: | French |
Quand on a écrit à Dieu, on peut se permettre d’écrire au Diable, surtout quand on croit davantage à l’un qu’à l’autre. Dieu, nous l’avons fait à notre image. Le Diable nous a été imposé. Je voyais en Dieu un intellectuel de gauche, avec tout ce que cela comporte de naïvetés, de pudeurs, d’enthousiasmes, de raideurs aussi. C’était en fin de compte un personnage séduisant et, en tout cas, difficile à oublier. Le Diable, lui, c’est un conservateur. Il a peur de tout, et surtout du changement. Il a peur que le changement le laisse en arrière. On a du mal à entrer avec lui dans la confidence tant il se surveille et tant il surveille les autres. Il est l’adulte éternel devant la jeunesse du monde. Ce n’est pas un personnage sympathique et le sourire se fige quand on est tenté de plaisanter avec lui. L’ennui est qu’on le porte en soi et qu’il n’y a pas moyen de s’en débarrasser.
Quand on a écrit à Dieu, on peut se permettre d’écrire au Diable, surtout quand on croit davantage à l’un qu’à l’autre. Dieu, nous l’avons fait à notre image. Le Diable nous a été imposé. Je voyais en Dieu un intellectuel de gauche, avec tout ce que cela comporte de naïvetés, de pudeurs, d’enthousiasmes, de raideurs aussi. C’était en fin de compte un personnage séduisant et, en tout cas, difficile à oublier. Le Diable, lui, c’est un conservateur. Il a peur de tout, et surtout du changement. Il a peur que le changement le laisse en arrière. On a du mal à entrer avec lui dans la confidence tant il se surveille et tant il surveille les autres. Il est l’adulte éternel devant la jeunesse du monde. Ce n’est pas un personnage sympathique et le sourire se fige quand on est tenté de plaisanter avec lui. L’ennui est qu’on le porte en soi et qu’il n’y a pas moyen de s’en débarrasser.