Les mots

et la littérature c'est ça : penser concrètement

Fiction & Literature, Literary Theory & Criticism
Cover of the book Les mots by Leslie Kaplan, publie.net
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Author: Leslie Kaplan ISBN: 9782814552258
Publisher: publie.net Publication: April 12, 2011
Imprint: publie.net Language: French
Author: Leslie Kaplan
ISBN: 9782814552258
Publisher: publie.net
Publication: April 12, 2011
Imprint: publie.net
Language: French

les mots, nous habitons dedans
mais cela peut toujours être
comme dans une usine
ou comme dans une prison
ou comme dans un asile
l’ordre du langage est toujours menacé
il peut toujours être excédé
par quelque chose
qui viendrait
du dehors
l’anéantir
en tant que demeure
humaine
le langage est fondé
sur ce qui se passe
entre les mots
si cet entre-mots
tombe
alors
désastre
la violence

Voici trois mots : littérature, écriture, société.

La relation entre les trois est complexe, évidemment. On peut les associer par deux, et contourner le troisième : alors tout va bien. Mais il y a des oeuvres qui s’obstinent à vouloir résonner entre ces trois pôles.

Oeuvres d’inquiétude, oeuvres de colère, oeuvres en permanent chemin vers le déchiffrement du monde, à force de langue.

Le travail de Leslie Kaplan s’insère ici depuis le début, L’excès l’usine (1982) et Le livre des ciels (1984).

Et, dans cette tension permanente entre ces trois mots, quand on décide d’y inscrire à la fois son esthétique, et son cheminement narratif, d’autres exigences : la lecture et l’expérience des oeuvres – ici, Hannah Arendt, Franz Kafka, ou le Bartleby de Melville. Et la confrontation directe de la parole au monde : Leslie Kaplan intervient dans la périphérie de Paris, aux Lilas précisément, et les échanges, les images, sédimentent ici.

Ainsi, avec ce forage oral vers ces trois mots (nous avons tous entendu Leslie Kaplan avancer dans ces prises de parole où le blanc même, la coupe de la langue, signe la mise en abîme par l’oralité), et les deux autres textes qui suivent, sur la consommation, capable de manger les trois premiers, et sur l’idée de liberté (magnifique déclinaison de figures humaines libres...), c’est bien d’une politique de la littérature qu’il est question : rien de confortable. Mais, dans cette mise en travail qui ne laisse pas indemne, ni son auteur ni son lecteur, mais bien plus profondément la représentation du monde immédiat, pourtant ici dans ses cinétiques, ses cadrages, ses lois de pouvoir et d’argent, la langue se revalide comme horizon, et s’impose (ou ce chemin, ce travail) comme nécessaire.

Merci à Leslie Kaplan de nous confier ces textes, déjà proposés dans la magnifique expérience d’édition qu’a été Inventaire/Invention, et où on recroisera où prolongera l’oeuvre publiée chez POL, notamment Le Psychanalyste, Les Outils, Miss Nobody Knows...

FB

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les mots, nous habitons dedans
mais cela peut toujours être
comme dans une usine
ou comme dans une prison
ou comme dans un asile
l’ordre du langage est toujours menacé
il peut toujours être excédé
par quelque chose
qui viendrait
du dehors
l’anéantir
en tant que demeure
humaine
le langage est fondé
sur ce qui se passe
entre les mots
si cet entre-mots
tombe
alors
désastre
la violence

Voici trois mots : littérature, écriture, société.

La relation entre les trois est complexe, évidemment. On peut les associer par deux, et contourner le troisième : alors tout va bien. Mais il y a des oeuvres qui s’obstinent à vouloir résonner entre ces trois pôles.

Oeuvres d’inquiétude, oeuvres de colère, oeuvres en permanent chemin vers le déchiffrement du monde, à force de langue.

Le travail de Leslie Kaplan s’insère ici depuis le début, L’excès l’usine (1982) et Le livre des ciels (1984).

Et, dans cette tension permanente entre ces trois mots, quand on décide d’y inscrire à la fois son esthétique, et son cheminement narratif, d’autres exigences : la lecture et l’expérience des oeuvres – ici, Hannah Arendt, Franz Kafka, ou le Bartleby de Melville. Et la confrontation directe de la parole au monde : Leslie Kaplan intervient dans la périphérie de Paris, aux Lilas précisément, et les échanges, les images, sédimentent ici.

Ainsi, avec ce forage oral vers ces trois mots (nous avons tous entendu Leslie Kaplan avancer dans ces prises de parole où le blanc même, la coupe de la langue, signe la mise en abîme par l’oralité), et les deux autres textes qui suivent, sur la consommation, capable de manger les trois premiers, et sur l’idée de liberté (magnifique déclinaison de figures humaines libres...), c’est bien d’une politique de la littérature qu’il est question : rien de confortable. Mais, dans cette mise en travail qui ne laisse pas indemne, ni son auteur ni son lecteur, mais bien plus profondément la représentation du monde immédiat, pourtant ici dans ses cinétiques, ses cadrages, ses lois de pouvoir et d’argent, la langue se revalide comme horizon, et s’impose (ou ce chemin, ce travail) comme nécessaire.

Merci à Leslie Kaplan de nous confier ces textes, déjà proposés dans la magnifique expérience d’édition qu’a été Inventaire/Invention, et où on recroisera où prolongera l’oeuvre publiée chez POL, notamment Le Psychanalyste, Les Outils, Miss Nobody Knows...

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