Les Grands navigateurs du XVIIIe siècle

Fiction & Literature, Historical
Cover of the book Les Grands navigateurs du XVIIIe siècle by Jules Verne, GILBERT TEROL
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Author: Jules Verne ISBN: 1230003041703
Publisher: GILBERT TEROL Publication: January 21, 2019
Imprint: Language: French
Author: Jules Verne
ISBN: 1230003041703
Publisher: GILBERT TEROL
Publication: January 21, 2019
Imprint:
Language: French

Avant d’entreprendre le récit des grandes expéditions du xviiie siècle, nous devons signaler les immenses progrès accomplis par les sciences durant cette période. Ils rectifièrent une foule d’erreurs consacrées, donnèrent une base sérieuse aux travaux des astronomes et des géographes. Pour ne parler que du sujet qui nous occupe, ils modifièrent radicalement la cartographie et assurèrent à la navigation une sécurité inconnue jusqu’alors.

Bien que Galilée eût observé, dès 1610, les éclipses des satellites de Jupiter, l’indifférence des gouvernements, le défaut d’instruments d’une puissance suffisante, les erreurs commises par les disciples du grand astronome italien avaient rendu stérile cette importante découverte.

En 1668, Jean-Dominique Cassini avait publié ses Tables des satellites de Jupiter, qui le firent mander l’année suivante par Colbert et lui valurent la direction de l’Observatoire de Paris.

Au mois de juillet 1671, Philippe de La Hire était allé faire des observations à Uraniborg, dans l’île de Huen, sur l’emplacement même de l’observatoire de Tycho-Brahé. Là, mettant à profit les tables de Cassini, il calcula, avec une exactitude qu’on n’avait pas encore atteinte, la différence entre les longitudes de Paris et d’Uraniborg.

La même année, l’Académie des Sciences envoyait à Cayenne l’astronome Jean Richer, pour y étudier les parallaxes du soleil et de la lune et les distances de Mars et de Vénus à la Terre. Ce voyage, qui réussit de tout point, eut des conséquences inattendues, et fut l’occasion des travaux entrepris bientôt après sur la figure de la Terre. Richer observa que le pendule retardait de deux minutes vingt-huit secondes à Cayenne, ce qui prouvait que la pesanteur était moindre en ce dernier lieu qu’à Paris. Newton et Huyghens en conclurent donc l’aplatissement du globe aux pôles. Mais, bientôt après, les mesures d’un degré terrestre, données par l’abbé Picard, les travaux de la méridienne, exécutés par Cassini père et fils, conduisaient ces savants à un résultat entièrement opposé et leur faisaient considérer la Terre comme un ellipsoïde allongé vers ses régions polaires. Ce fut l’origine de discussions passionnées et de travaux immenses, qui profitèrent à la géographie astronomique et mathématique.

Picard avait entrepris de déterminer l’espace compris entre les parallèles d’Amiens et de Malvoisine, qui comprend un degré un tiers. Mais l’Académie, jugeant qu’on pourrait arriver à un résultat plus exact en calculant une distance plus grande, résolut de mesurer en degrés toute la longueur de la France du nord au sud. On choisit pour cela le méridien qui passe par l’Observatoire de Paris. Ce gigantesque travail de triangulation, commencé vingt ans avant la fin du xviie siècle fut interrompu, repris et terminé vers 1720.

En même temps, Louis XIV, poussé par Colbert, donnait l’ordre de travailler à une carte de la France. Des voyages furent exécutés, de 1679 à 1682 par des savants, qui fixèrent, au moyen d’observations astronomiques, la position des côtes sur l’Océan et la Méditerranée.

Cependant ces travaux, ceux de Picard complétés par la mesure de la méridienne, les relèvements qui fixaient la latitude et la longitude de certaines grandes villes de France, une carte détaillée des environs de Paris dont les points avaient été déterminés géométriquement, ne suffisaient pas encore pour dresser une carte de France. On fut donc obligé de procéder, comme on l’avait fait pour la méridienne, en couvrant toute l’étendue de la contrée d’un réseau de triangles reliés ensemble. Telle fut la base de la grande carte de France, qui a pris si justement le nom de Cassini.

Les premières observations de Cassini et de La Hire amenèrent ces deux astronomes à resserrer la France dans des limites beaucoup plus étroites que celles qui lui étaient jusqu’alors assignées.

« Ils lui ôtèrent, dit Desborough Cooley dans son Histoire des voyages, plusieurs degrés de longitude le long de la côte occidentale, à partir de la Bretagne jusqu’à la baie de Biscaye, et retranchèrent de la même façon environ un demi-degré sur les côtes du Languedoc et de la Provence. Ces changements furent l’occasion d’une plaisanterie de Louis XIV, qui, complimentant les académiciens à leur retour, leur dit en propres termes : « Je vois avec peine, messieurs, que votre voyage m’a coûté une bonne partie de mon royaume. »

Au reste, les cartographes n’avaient jusqu’alors tenu aucun compte des corrections des astronomes. Au milieu du xviie siècle, Peiresc et Gassendi avaient corrigé sur les cartes de la Méditerranée une différence de « cinq cents » milles de distance entre Marseille et Alexandrie. Cette rectification si importante fut regardée comme non avenue, jusqu’au jour où l’hydrographe Jean-Mathieu de Chazelles, qui avait aidé Cassini dans ses travaux de la méridienne, fut envoyé dans le Levant pour dresser le portulan de la Méditerranée.

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Avant d’entreprendre le récit des grandes expéditions du xviiie siècle, nous devons signaler les immenses progrès accomplis par les sciences durant cette période. Ils rectifièrent une foule d’erreurs consacrées, donnèrent une base sérieuse aux travaux des astronomes et des géographes. Pour ne parler que du sujet qui nous occupe, ils modifièrent radicalement la cartographie et assurèrent à la navigation une sécurité inconnue jusqu’alors.

Bien que Galilée eût observé, dès 1610, les éclipses des satellites de Jupiter, l’indifférence des gouvernements, le défaut d’instruments d’une puissance suffisante, les erreurs commises par les disciples du grand astronome italien avaient rendu stérile cette importante découverte.

En 1668, Jean-Dominique Cassini avait publié ses Tables des satellites de Jupiter, qui le firent mander l’année suivante par Colbert et lui valurent la direction de l’Observatoire de Paris.

Au mois de juillet 1671, Philippe de La Hire était allé faire des observations à Uraniborg, dans l’île de Huen, sur l’emplacement même de l’observatoire de Tycho-Brahé. Là, mettant à profit les tables de Cassini, il calcula, avec une exactitude qu’on n’avait pas encore atteinte, la différence entre les longitudes de Paris et d’Uraniborg.

La même année, l’Académie des Sciences envoyait à Cayenne l’astronome Jean Richer, pour y étudier les parallaxes du soleil et de la lune et les distances de Mars et de Vénus à la Terre. Ce voyage, qui réussit de tout point, eut des conséquences inattendues, et fut l’occasion des travaux entrepris bientôt après sur la figure de la Terre. Richer observa que le pendule retardait de deux minutes vingt-huit secondes à Cayenne, ce qui prouvait que la pesanteur était moindre en ce dernier lieu qu’à Paris. Newton et Huyghens en conclurent donc l’aplatissement du globe aux pôles. Mais, bientôt après, les mesures d’un degré terrestre, données par l’abbé Picard, les travaux de la méridienne, exécutés par Cassini père et fils, conduisaient ces savants à un résultat entièrement opposé et leur faisaient considérer la Terre comme un ellipsoïde allongé vers ses régions polaires. Ce fut l’origine de discussions passionnées et de travaux immenses, qui profitèrent à la géographie astronomique et mathématique.

Picard avait entrepris de déterminer l’espace compris entre les parallèles d’Amiens et de Malvoisine, qui comprend un degré un tiers. Mais l’Académie, jugeant qu’on pourrait arriver à un résultat plus exact en calculant une distance plus grande, résolut de mesurer en degrés toute la longueur de la France du nord au sud. On choisit pour cela le méridien qui passe par l’Observatoire de Paris. Ce gigantesque travail de triangulation, commencé vingt ans avant la fin du xviie siècle fut interrompu, repris et terminé vers 1720.

En même temps, Louis XIV, poussé par Colbert, donnait l’ordre de travailler à une carte de la France. Des voyages furent exécutés, de 1679 à 1682 par des savants, qui fixèrent, au moyen d’observations astronomiques, la position des côtes sur l’Océan et la Méditerranée.

Cependant ces travaux, ceux de Picard complétés par la mesure de la méridienne, les relèvements qui fixaient la latitude et la longitude de certaines grandes villes de France, une carte détaillée des environs de Paris dont les points avaient été déterminés géométriquement, ne suffisaient pas encore pour dresser une carte de France. On fut donc obligé de procéder, comme on l’avait fait pour la méridienne, en couvrant toute l’étendue de la contrée d’un réseau de triangles reliés ensemble. Telle fut la base de la grande carte de France, qui a pris si justement le nom de Cassini.

Les premières observations de Cassini et de La Hire amenèrent ces deux astronomes à resserrer la France dans des limites beaucoup plus étroites que celles qui lui étaient jusqu’alors assignées.

« Ils lui ôtèrent, dit Desborough Cooley dans son Histoire des voyages, plusieurs degrés de longitude le long de la côte occidentale, à partir de la Bretagne jusqu’à la baie de Biscaye, et retranchèrent de la même façon environ un demi-degré sur les côtes du Languedoc et de la Provence. Ces changements furent l’occasion d’une plaisanterie de Louis XIV, qui, complimentant les académiciens à leur retour, leur dit en propres termes : « Je vois avec peine, messieurs, que votre voyage m’a coûté une bonne partie de mon royaume. »

Au reste, les cartographes n’avaient jusqu’alors tenu aucun compte des corrections des astronomes. Au milieu du xviie siècle, Peiresc et Gassendi avaient corrigé sur les cartes de la Méditerranée une différence de « cinq cents » milles de distance entre Marseille et Alexandrie. Cette rectification si importante fut regardée comme non avenue, jusqu’au jour où l’hydrographe Jean-Mathieu de Chazelles, qui avait aidé Cassini dans ses travaux de la méridienne, fut envoyé dans le Levant pour dresser le portulan de la Méditerranée.

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