Author: | Louis-Honoré Fréchette | ISBN: | 1230000250378 |
Publisher: | NA | Publication: | July 6, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Louis-Honoré Fréchette |
ISBN: | 1230000250378 |
Publisher: | NA |
Publication: | July 6, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Ce livre comporte une table des matières dynamique, a été relu et corrigé.
Extrait: La voix d’un exilé
À mes amis les Libéraux du Canada
Ô terre des aïeux ! ô sol de la patrie !
Toi que mon cœur aimait avec idolâtrie,
Me faudra-t-il mourir sans pouvoir te venger !
Hélas ! oui ; pour l’exil, je pars, l’âme souffrante,
Et, giaour errant, je vais planter ma tente
Sous le soleil de l’étranger.
Quand, du haut du vaisseau qui m’emportait loin d’elles,
J’ai jeté mes regards sur tes rives si belles,
Ô mon beau Saint-Laurent, qu’ai-je aperçu, grand Dieu !
Toi, ma patrie, aux mains d’une bande sordide,
Haletante d’effroi, vierge pure et candide
Qu’on traîne dans un mauvais lieu.
J’ai vu ton vieux drapeau, sainte et noble oriflamme,
Déchiré par la balle et noirci par la flamme,
Encor tout imprégné du sang de nos héros,
Couvert des monceaux d’or qu’un ennemi leur compte,
Servir de tapis vert à des bandits sans honte,
Sur la table de leurs tripots.
Je les ai vus, ces gueux, – honte à l’espèce humaine ! –
L’œil plein d’hypocrisie et le cœur plein de haine,
Le parjure à la bouche et le verre à la main,
Érigeant l’infamie et le vol en science,
Pour vendre leur pays, troquer leur conscience
Contre un ignoble parchemin.
Mandat, serment, devoir, honneur, vertu civique,
Rien n’est sacré pour eux ; dans leur rage cynique,
Ils bâillonnent la loi pour mieux la violer...
Puis, à table, viveurs ! ici, truffe et champagne !...
Grisez-vous bien, ô vous que le boulet du bagne
Devrait faire seul chanceler !
Ce livre comporte une table des matières dynamique, a été relu et corrigé.
Extrait: La voix d’un exilé
À mes amis les Libéraux du Canada
Ô terre des aïeux ! ô sol de la patrie !
Toi que mon cœur aimait avec idolâtrie,
Me faudra-t-il mourir sans pouvoir te venger !
Hélas ! oui ; pour l’exil, je pars, l’âme souffrante,
Et, giaour errant, je vais planter ma tente
Sous le soleil de l’étranger.
Quand, du haut du vaisseau qui m’emportait loin d’elles,
J’ai jeté mes regards sur tes rives si belles,
Ô mon beau Saint-Laurent, qu’ai-je aperçu, grand Dieu !
Toi, ma patrie, aux mains d’une bande sordide,
Haletante d’effroi, vierge pure et candide
Qu’on traîne dans un mauvais lieu.
J’ai vu ton vieux drapeau, sainte et noble oriflamme,
Déchiré par la balle et noirci par la flamme,
Encor tout imprégné du sang de nos héros,
Couvert des monceaux d’or qu’un ennemi leur compte,
Servir de tapis vert à des bandits sans honte,
Sur la table de leurs tripots.
Je les ai vus, ces gueux, – honte à l’espèce humaine ! –
L’œil plein d’hypocrisie et le cœur plein de haine,
Le parjure à la bouche et le verre à la main,
Érigeant l’infamie et le vol en science,
Pour vendre leur pays, troquer leur conscience
Contre un ignoble parchemin.
Mandat, serment, devoir, honneur, vertu civique,
Rien n’est sacré pour eux ; dans leur rage cynique,
Ils bâillonnent la loi pour mieux la violer...
Puis, à table, viveurs ! ici, truffe et champagne !...
Grisez-vous bien, ô vous que le boulet du bagne
Devrait faire seul chanceler !