Author: | Paul Adam | ISBN: | 1230001327731 |
Publisher: | Eric HELAN | Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Paul Adam |
ISBN: | 1230001327731 |
Publisher: | Eric HELAN |
Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Dépouillée soudain des nues orageuses, la lune, de sa pure clarté, glace les dunes, les conques des vagues annonciatrices, les terrasses musicales du Casino, enfin se mire au lisse visage de la vierge qui, seule sur le plus haut belvédère, dresse son indécis corsage de pourpre et d’or vert dans la sérénité nocturne.
La valse, en bas, ne cesse ; et les spirales des ondes sonores rident l’air, convolent, s’atténuent en plus larges cercles qui virent et montent à l’Astre.
Un prétendant manqué ! Oh, ni éperons, ni moustaches impérieuses, ni ces doigts à bagues héraldiques qu’arbore le soupirant des Rêves, pas plus que de rouges lèvres disertes à murmurer les choses des troubadours. Cependant il était de prestance, sa barbe brésilienne semblait suffisamment représentative. On dit de très certaines rentes sur eaux sulfureuses qui, chaque trimestre, naviguent à lui d’Outre-Atlantique.
En somme, voilà bien le dixième mot dur qu’elle lui signifiait ainsi, l’éventail un peu levé sur ses lèvres méchamment rieuses, non si haut levé que le prétendu n’ait pu concevoir l’ironie de sa froide denture.
Ah, Maman ! quel chagrin ! quelles gronderies à subir ; et si justes ! Et ce pauvre frère, spahi en un lointain Sénégal, combien de temps encore faudra-t-il restreindre sa modique pension mensuelle afin de payer, sans amoindrir la dot, les appeaux fournis par le couturier ?
Le pauvre frère ! en un lointain Sénégal. Palmiers et cactus comme dans la serre de Madame Ephraïm… Vivre dans une serre toujours, avec un grand manteau rouge, une chéchia et un sabre… Le pauvre frère !
Mais enfin pouvait-elle initier ce mâle hirsute et velu aux mystères de son corsage indécis et, devant ces prunelles charbonneuses, dérouler la noble sarabande de sa chevelure aventurine et, en cette barbe touffue, plonger la lueur impeccable de ses ongles. Plutôt renier le Destin !...
Dépouillée soudain des nues orageuses, la lune, de sa pure clarté, glace les dunes, les conques des vagues annonciatrices, les terrasses musicales du Casino, enfin se mire au lisse visage de la vierge qui, seule sur le plus haut belvédère, dresse son indécis corsage de pourpre et d’or vert dans la sérénité nocturne.
La valse, en bas, ne cesse ; et les spirales des ondes sonores rident l’air, convolent, s’atténuent en plus larges cercles qui virent et montent à l’Astre.
Un prétendant manqué ! Oh, ni éperons, ni moustaches impérieuses, ni ces doigts à bagues héraldiques qu’arbore le soupirant des Rêves, pas plus que de rouges lèvres disertes à murmurer les choses des troubadours. Cependant il était de prestance, sa barbe brésilienne semblait suffisamment représentative. On dit de très certaines rentes sur eaux sulfureuses qui, chaque trimestre, naviguent à lui d’Outre-Atlantique.
En somme, voilà bien le dixième mot dur qu’elle lui signifiait ainsi, l’éventail un peu levé sur ses lèvres méchamment rieuses, non si haut levé que le prétendu n’ait pu concevoir l’ironie de sa froide denture.
Ah, Maman ! quel chagrin ! quelles gronderies à subir ; et si justes ! Et ce pauvre frère, spahi en un lointain Sénégal, combien de temps encore faudra-t-il restreindre sa modique pension mensuelle afin de payer, sans amoindrir la dot, les appeaux fournis par le couturier ?
Le pauvre frère ! en un lointain Sénégal. Palmiers et cactus comme dans la serre de Madame Ephraïm… Vivre dans une serre toujours, avec un grand manteau rouge, une chéchia et un sabre… Le pauvre frère !
Mais enfin pouvait-elle initier ce mâle hirsute et velu aux mystères de son corsage indécis et, devant ces prunelles charbonneuses, dérouler la noble sarabande de sa chevelure aventurine et, en cette barbe touffue, plonger la lueur impeccable de ses ongles. Plutôt renier le Destin !...