Author: | Louis Tarsot | ISBN: | 1230000802055 |
Publisher: | PRB | Publication: | November 23, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Louis Tarsot |
ISBN: | 1230000802055 |
Publisher: | PRB |
Publication: | November 23, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Fabliaux et Contes du Moyen Âge est un recueil de fables et contes, écrits par Louis Tarsot (1857 - 19..), rédacteur au ministère de l’instruction publique.
Extrait :
Vous êtes-vous parfois demandé, mes enfants, comment vivaient nos aïeux ? Je parle de l’ancien temps, des arrière-grands-parents de nos arrière-grands-parents. Les voyez-vous confinés dans leurs villes ou leurs villages, que joignaient — je devrais dire : que séparaient — des routes à peine tracées, ou l’on enfonçait dans la poussière en été, dans la boue en hiver, que des bandes de malandrins infestaient. Croyez bien qu’ils n’étaient pas tentés de voyager, sauf dans des cas extraordinaires. Il y avait des Parisiens qui n’étaient jamais allés à Saint-Cloud. Songez que j’ai connu, vers 1868, des indigènes de Marly qui n’avaient jamais vu Paris. Tous ces gens-là vivaient, cependant, et n’étaient pas aussi malheureux que certains le prétendent. Certes, ils ne connaissaient ni journaux, ni revues. Ils ne recevaient pas, à leur lever, l’ instantané des événements de la veille. Ils s’en passaient, voilà tout. Il n’y a pas si longtemps que nous nous en passions — et nous ne nous en portions pas plus mal. J’ajoute, concession dernière aux détracteurs du passé, qu’ils n’avaient pas, nos chers aïeux, beaucoup de livres à leur disposition et que même un grand nombre d’entre eux avaient oublié d’apprendre à lire…
Voilà des gens, allez-vous me dire, qui vivaient bien tristement. Ne pas voyager ! Ne pas recevoir de journaux ! Ne pas lire ! Alors, à quoi pensaient-ils ? De quoi causaient-ils ? Mais n’avez-vous donc jamais entendu parler des veillées ? Quand arrivait le soir, quand on ne pouvait plus s’occuper de la boutique, du jardin ou des champs et qu’on avait mangé la soupe, ce mets national de la vieille France, vieux et jeunes, garçons et filles, maîtres et valets, se réunissaient pour la veillée ; chacun offrait l’hospitalité à son tour et fournissait le feu et la chandelle fumeuse. On se serrait autour de l’âtre, les femmes filaient, les hommes se reposaient, tous écoutaient et racontaient tour à tour les histoires, contes, légendes, fables, récits de voleurs et de revenants, aventures de chevalerie qu’ils avaient entendu raconter à leurs aïeux et dont ils n’étaient jamais rassasiés. Chacun y ajoutait un détail, une variante. On riait, on frissonnait aux mêmes endroits. Et le temps passait sans ennui, et l’on se séparait avec le désir de se réunir le lendemain.
Table des Matières :
Introduction
Les Trois Aveugles de Compiègne
Les Trois Larrons
Le Vilain devenu médecin
Du Prud’homme qui retira de l’eau son compère
Griselidis
Du Convoiteux et de l’Envieux
Les Deux Chevaux
Les Jambes de bois
La Mule sans frein
Le Bourgeois d’Abbeville ou la Housse coupée en deux
Du Voleur qui voulut descendre sur un rayon de lune
Lai du Palefroi Vair (Histoire du cheval gris)
De sire Hain et dame Anieuse
Le Tailleur du Roi et son sergent
Aucassin et Nicolette
Fabliaux et Contes du Moyen Âge est un recueil de fables et contes, écrits par Louis Tarsot (1857 - 19..), rédacteur au ministère de l’instruction publique.
Extrait :
Vous êtes-vous parfois demandé, mes enfants, comment vivaient nos aïeux ? Je parle de l’ancien temps, des arrière-grands-parents de nos arrière-grands-parents. Les voyez-vous confinés dans leurs villes ou leurs villages, que joignaient — je devrais dire : que séparaient — des routes à peine tracées, ou l’on enfonçait dans la poussière en été, dans la boue en hiver, que des bandes de malandrins infestaient. Croyez bien qu’ils n’étaient pas tentés de voyager, sauf dans des cas extraordinaires. Il y avait des Parisiens qui n’étaient jamais allés à Saint-Cloud. Songez que j’ai connu, vers 1868, des indigènes de Marly qui n’avaient jamais vu Paris. Tous ces gens-là vivaient, cependant, et n’étaient pas aussi malheureux que certains le prétendent. Certes, ils ne connaissaient ni journaux, ni revues. Ils ne recevaient pas, à leur lever, l’ instantané des événements de la veille. Ils s’en passaient, voilà tout. Il n’y a pas si longtemps que nous nous en passions — et nous ne nous en portions pas plus mal. J’ajoute, concession dernière aux détracteurs du passé, qu’ils n’avaient pas, nos chers aïeux, beaucoup de livres à leur disposition et que même un grand nombre d’entre eux avaient oublié d’apprendre à lire…
Voilà des gens, allez-vous me dire, qui vivaient bien tristement. Ne pas voyager ! Ne pas recevoir de journaux ! Ne pas lire ! Alors, à quoi pensaient-ils ? De quoi causaient-ils ? Mais n’avez-vous donc jamais entendu parler des veillées ? Quand arrivait le soir, quand on ne pouvait plus s’occuper de la boutique, du jardin ou des champs et qu’on avait mangé la soupe, ce mets national de la vieille France, vieux et jeunes, garçons et filles, maîtres et valets, se réunissaient pour la veillée ; chacun offrait l’hospitalité à son tour et fournissait le feu et la chandelle fumeuse. On se serrait autour de l’âtre, les femmes filaient, les hommes se reposaient, tous écoutaient et racontaient tour à tour les histoires, contes, légendes, fables, récits de voleurs et de revenants, aventures de chevalerie qu’ils avaient entendu raconter à leurs aïeux et dont ils n’étaient jamais rassasiés. Chacun y ajoutait un détail, une variante. On riait, on frissonnait aux mêmes endroits. Et le temps passait sans ennui, et l’on se séparait avec le désir de se réunir le lendemain.
Table des Matières :
Introduction
Les Trois Aveugles de Compiègne
Les Trois Larrons
Le Vilain devenu médecin
Du Prud’homme qui retira de l’eau son compère
Griselidis
Du Convoiteux et de l’Envieux
Les Deux Chevaux
Les Jambes de bois
La Mule sans frein
Le Bourgeois d’Abbeville ou la Housse coupée en deux
Du Voleur qui voulut descendre sur un rayon de lune
Lai du Palefroi Vair (Histoire du cheval gris)
De sire Hain et dame Anieuse
Le Tailleur du Roi et son sergent
Aucassin et Nicolette