On entend souvent dire que, depuis qu’ils clavardent (écrivent sur des claviers), les jeunes ne savent plus écrire ou que le langage SMS contamine leur écrit. À chaque évolution de la langue, ce genre de questions se pose, qui repose pour beaucoup sur des représentations plutôt que sur des faits. Si des études montrent l’impact somme toute limité du sms sur l’écriture, aucune étude récente n’a tenté d’établir une typologie–cartographie critériée de ces nouveaux espaces scripturaux et des nouveaux modes d’écriture/clavardage qui en découlent. Certes, les travaux de plusieurs chercheurs témoignent d’un intérêt particulier pour le clavardage, dont ceux d’Anis, Marcoccia, Panckhurst, Fairon & al. et Pierozak notamment, mais tous ne concernent qu’un ou quelques-uns des nombreux supports-espaces d’écriture disponibles sur Internet et les GSM, et aucun n’en propose une vision systémique et comparative.
La présente étude se propose de combler ce manque. Son objectif a été, d’une part, de recueillir et analyser la manière dont les jeunes se représentent les différents modes d’écriture clavardée et, d’autre part, d’établir une typologie détaillée des supports-espaces de clavardage ainsi qu’une typologie des graphies remarquables utilisées sur ceux-ci. Les chercheurs sont finalement en mesure de déterminer si les clavardeurs possèdent une intelligence adaptative à la variation, s’ils respectent ou non, de façon dogmatique et dans tous les cas, la norme du « bon » français. Loin de vouloir présenter une vision négative des langages clavardés, cette étude vise à en dresser le portrait et à déceler l’intelligence adaptative de l’écriture à la situation de communication. Au final, il s’agit de rendre compte du fait que ces dernières décennies ont provoqué l’éclatement de la vision moniste de la langue écrite, et que plutôt que de se retourner nostalgiquement vers le passé d’une maitrise supposée ou prétendue, la communauté devrait entériner cette multiplicité de supports-espaces et de pratiques, et faire en sorte qu’à cette nouvelle multiplicité correspondent un apprentissage et un savoir-faire adaptés.
On entend souvent dire que, depuis qu’ils clavardent (écrivent sur des claviers), les jeunes ne savent plus écrire ou que le langage SMS contamine leur écrit. À chaque évolution de la langue, ce genre de questions se pose, qui repose pour beaucoup sur des représentations plutôt que sur des faits. Si des études montrent l’impact somme toute limité du sms sur l’écriture, aucune étude récente n’a tenté d’établir une typologie–cartographie critériée de ces nouveaux espaces scripturaux et des nouveaux modes d’écriture/clavardage qui en découlent. Certes, les travaux de plusieurs chercheurs témoignent d’un intérêt particulier pour le clavardage, dont ceux d’Anis, Marcoccia, Panckhurst, Fairon & al. et Pierozak notamment, mais tous ne concernent qu’un ou quelques-uns des nombreux supports-espaces d’écriture disponibles sur Internet et les GSM, et aucun n’en propose une vision systémique et comparative.
La présente étude se propose de combler ce manque. Son objectif a été, d’une part, de recueillir et analyser la manière dont les jeunes se représentent les différents modes d’écriture clavardée et, d’autre part, d’établir une typologie détaillée des supports-espaces de clavardage ainsi qu’une typologie des graphies remarquables utilisées sur ceux-ci. Les chercheurs sont finalement en mesure de déterminer si les clavardeurs possèdent une intelligence adaptative à la variation, s’ils respectent ou non, de façon dogmatique et dans tous les cas, la norme du « bon » français. Loin de vouloir présenter une vision négative des langages clavardés, cette étude vise à en dresser le portrait et à déceler l’intelligence adaptative de l’écriture à la situation de communication. Au final, il s’agit de rendre compte du fait que ces dernières décennies ont provoqué l’éclatement de la vision moniste de la langue écrite, et que plutôt que de se retourner nostalgiquement vers le passé d’une maitrise supposée ou prétendue, la communauté devrait entériner cette multiplicité de supports-espaces et de pratiques, et faire en sorte qu’à cette nouvelle multiplicité correspondent un apprentissage et un savoir-faire adaptés.