Author: | Théodore de Banville | ISBN: | 1230002368443 |
Publisher: | Paris : G. Charpentier et Cie, 1885 | Publication: | June 9, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Théodore de Banville |
ISBN: | 1230002368443 |
Publisher: | Paris : G. Charpentier et Cie, 1885 |
Publication: | June 9, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait: ROSE QUI RIT
Le rire de madame Rose Georget est une des joies et une des curiosités de la ville de Chinon. Le fait est que cette charmante femme rit toujours, à propos de tout et à propos de rien, pour un rayon qui passe, pour une mouche qui s’envole, pour un mot qui n’a, absolument rien de comique ; et pourtant elle n’a pas l’air bête ! Sa jolie petite frimousse à fossettes, chiffonnée comme celle d’une nymphe de Clodion, ses lèvres rouges, son nez relevé au bout comme par un capricieux coup de pouce du statuaire, ses grands yeux d’or, ses cheveux relevés en broussailles, sa mignonne oreille rose, ses mains potelées ont infiniment d’esprit, et sa bouche toujours ouverte laisse voir un tas de perles, où vient se jouer la lumière.
Madame Georget n’a pas toujours ri. Un long temps s’est écoulé où pâle, désolée, sinistre, effroyablement résignée, elle se laissait stupidement vivre, excitait la pitié des passants et ressemblait à une bête qu’on mène à l’abattoir. Cétait le désespoir absolu, tran quille, sans bornes ; et quand on connaîtra sa vie, on verra à quel point ce renoncement de tout était justifié. Fille du grand marchand de nouveautés Cadot-Thinville, dont la femme était une demoiselle Parcellier, Rose avait été élevée sans amour et sans caresses par ses parents, qui ne songeaient qu’à augmenter leur fortune ; car monsieur Cadot-Thinville, dévoré d’ambitions politiques, aspirait à la députation. Ses seuls moments de bonheur étaient ceux qu’elle passait avec sa cousine Laure, dont la mère, veuve de monsieur de Trévery, s’était remariée au riche marchand de blés Faussillon.
I ROSE QUI RIT
II L’IGNORANTE
III L’ENTÊTÉ
IV LA CUISINIÈRE
v LE PÈRE
VI LE MERCIER
VII L’AMANT
VIII LES ÉPICIERS
IX LA JEUNE FILLE
X ONCLE MODERNE
XI LA BELLE PEAUSSIÈRE
XII ROSALIE
XIII LES BOTTINES
XIV L’ESCLAVE
XV PRIX DE REVIENT
XVI LACONISME
XVII LA RÉCOMPENSE
XVIII TARASQUES
XIX DISCRÉTION
XX LA BONNE MÈRE
XXI LES MENUISIERS
XXII TRÈS FEMME
XXIII CLAIR DE LUNE
XXIV CALLIGRAPHIE
XXV LA FRIANDISE
XXVI DISTINCTION
XXVII UN ARTISTE
XXVIII LES SERVANTES
XXIX L’HÉRITIÈRE
XXX LA BELLE DRAPIÈRE
XXXI SIMULACRES
XXXII LUCE
XXXIII LE POT DE TERRE
XXXIV LA BERGÈRE
XXXV L’INÉVITABLE
XXXVI FAUTE DE GRIVES
XXXVII LES COQUINS
XXXVIII L’HOTELIÈRE
XXXIX AMOURETTES
XL SCIENTIA
XLI L’EMPREINTE
XLII UNE FEMME
ÉPILOGUE
Extrait: ROSE QUI RIT
Le rire de madame Rose Georget est une des joies et une des curiosités de la ville de Chinon. Le fait est que cette charmante femme rit toujours, à propos de tout et à propos de rien, pour un rayon qui passe, pour une mouche qui s’envole, pour un mot qui n’a, absolument rien de comique ; et pourtant elle n’a pas l’air bête ! Sa jolie petite frimousse à fossettes, chiffonnée comme celle d’une nymphe de Clodion, ses lèvres rouges, son nez relevé au bout comme par un capricieux coup de pouce du statuaire, ses grands yeux d’or, ses cheveux relevés en broussailles, sa mignonne oreille rose, ses mains potelées ont infiniment d’esprit, et sa bouche toujours ouverte laisse voir un tas de perles, où vient se jouer la lumière.
Madame Georget n’a pas toujours ri. Un long temps s’est écoulé où pâle, désolée, sinistre, effroyablement résignée, elle se laissait stupidement vivre, excitait la pitié des passants et ressemblait à une bête qu’on mène à l’abattoir. Cétait le désespoir absolu, tran quille, sans bornes ; et quand on connaîtra sa vie, on verra à quel point ce renoncement de tout était justifié. Fille du grand marchand de nouveautés Cadot-Thinville, dont la femme était une demoiselle Parcellier, Rose avait été élevée sans amour et sans caresses par ses parents, qui ne songeaient qu’à augmenter leur fortune ; car monsieur Cadot-Thinville, dévoré d’ambitions politiques, aspirait à la députation. Ses seuls moments de bonheur étaient ceux qu’elle passait avec sa cousine Laure, dont la mère, veuve de monsieur de Trévery, s’était remariée au riche marchand de blés Faussillon.
I ROSE QUI RIT
II L’IGNORANTE
III L’ENTÊTÉ
IV LA CUISINIÈRE
v LE PÈRE
VI LE MERCIER
VII L’AMANT
VIII LES ÉPICIERS
IX LA JEUNE FILLE
X ONCLE MODERNE
XI LA BELLE PEAUSSIÈRE
XII ROSALIE
XIII LES BOTTINES
XIV L’ESCLAVE
XV PRIX DE REVIENT
XVI LACONISME
XVII LA RÉCOMPENSE
XVIII TARASQUES
XIX DISCRÉTION
XX LA BONNE MÈRE
XXI LES MENUISIERS
XXII TRÈS FEMME
XXIII CLAIR DE LUNE
XXIV CALLIGRAPHIE
XXV LA FRIANDISE
XXVI DISTINCTION
XXVII UN ARTISTE
XXVIII LES SERVANTES
XXIX L’HÉRITIÈRE
XXX LA BELLE DRAPIÈRE
XXXI SIMULACRES
XXXII LUCE
XXXIII LE POT DE TERRE
XXXIV LA BERGÈRE
XXXV L’INÉVITABLE
XXXVI FAUTE DE GRIVES
XXXVII LES COQUINS
XXXVIII L’HOTELIÈRE
XXXIX AMOURETTES
XL SCIENTIA
XLI L’EMPREINTE
XLII UNE FEMME
ÉPILOGUE