Author: | Hector Malot | ISBN: | 1230000228190 |
Publisher: | Hector Malot | Publication: | March 26, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Hector Malot |
ISBN: | 1230000228190 |
Publisher: | Hector Malot |
Publication: | March 26, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
Rome.
Qu'il soit ignorant ou savant, chrétien ou athée, artiste ou bourgeois, ce n'est pas de sang-froid que l'étranger approche de la Ville Éternelle.
L'ignorant s'attendrit à l'idée du pape captif qui gémit sur la paille d'un cachot; le savant fouille la campagne romaine; l'artiste rêve des stanze de Raphaël; le bourgeois qui a usé quelques fonds de culotte sur les bancs du collège pense au fameux S.P.Q.R.
Qu'on monte en wagon à Pise, à Ancône ou à Florence pour venir à Rome, et l'on aura des chances pour voir ces divers sentiments se traduire sur la physionomie des compagnons de voyage que le hasard vous a donnés.
L'aube blanchit les lointains, et déjà de chaque côté de la voie les arbres, les buissons et les broussailles émergent de l'ombre avec des formes distinctes.
Quelques voyageurs s'éveillent, et ceux qui occupent les coins du wagon écrasent le bout de leur nez contre les glaces, après avoir essuyé la buée qui les recouvre au moyen du petit rideau de laine bleue.
Les plus curieux baissent la glace et regardent au loin; l'air froid du matin se précipite dans le wagon et réveille les dormeurs. Il en est peu qui se plaignent. Les uns se penchent par la glace ouverte; les autres se mettent debout, et à la lueur vacillante qui tombe de la lampe du plafond, ils tâchent de lire quelques lignes de leur Hands Books de Murray, de leur Baedeker ou de leur _Joanne_, selon la nationalité à laquelle ils appartiennent.
EXTRAIT:
Rome.
Qu'il soit ignorant ou savant, chrétien ou athée, artiste ou bourgeois, ce n'est pas de sang-froid que l'étranger approche de la Ville Éternelle.
L'ignorant s'attendrit à l'idée du pape captif qui gémit sur la paille d'un cachot; le savant fouille la campagne romaine; l'artiste rêve des stanze de Raphaël; le bourgeois qui a usé quelques fonds de culotte sur les bancs du collège pense au fameux S.P.Q.R.
Qu'on monte en wagon à Pise, à Ancône ou à Florence pour venir à Rome, et l'on aura des chances pour voir ces divers sentiments se traduire sur la physionomie des compagnons de voyage que le hasard vous a donnés.
L'aube blanchit les lointains, et déjà de chaque côté de la voie les arbres, les buissons et les broussailles émergent de l'ombre avec des formes distinctes.
Quelques voyageurs s'éveillent, et ceux qui occupent les coins du wagon écrasent le bout de leur nez contre les glaces, après avoir essuyé la buée qui les recouvre au moyen du petit rideau de laine bleue.
Les plus curieux baissent la glace et regardent au loin; l'air froid du matin se précipite dans le wagon et réveille les dormeurs. Il en est peu qui se plaignent. Les uns se penchent par la glace ouverte; les autres se mettent debout, et à la lueur vacillante qui tombe de la lampe du plafond, ils tâchent de lire quelques lignes de leur Hands Books de Murray, de leur Baedeker ou de leur _Joanne_, selon la nationalité à laquelle ils appartiennent.