Carnet d'un inconnu

(Edition Intégrale - Version Entièrement Illustrée)

Fiction & Literature
Cover of the book Carnet d'un inconnu by Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski, JBR
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Author: Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski ISBN: 1230001535983
Publisher: JBR Publication: February 6, 2017
Imprint: Language: French
Author: Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski
ISBN: 1230001535983
Publisher: JBR
Publication: February 6, 2017
Imprint:
Language: French

Carnet d'un inconnu (Edition Intégrale - Version Entièrement Illustrée)

* Inclus une courte biographie de Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski

Descriptif : Après quatre ans dans un camp de travail, Dostoievski livre à ses lecteurs une comédie campagnarde. Mais est-ce bien une comédie ? Si elle est apparemment souvent assez drôle elle laisse finalement un arrière-goût un peu amer qui ne vous quitte pas dès la dernière page tournée. Sur le registre de l'humour c'est la description féroce d'un tyran doublé d'un parasite - Foma Fomitch - qui nous est révélée. Mais outre la peinture de ce remarquable despote, Dostoievski nous présente aussi une multitude de personnage secondaires qui ont tous leurs faiblesses, leurs calculs et leurs égoïsmes. Pas un d'entre eux qui n'ait un agenda caché et ne se répande en courbettes face à Foma Fomitch dans l'espoir d'atteindre leur but. Une petite comédie qui se révèle finalement cinglante dans la révélation de la lâcheté et du cynisme de la nature humaine de la plupart des personnages.

Extrait : Je te jure que ce sera très amusant, Foma. Je vais vous raconter comment, une fois, je commis une gaffe. Écoute, toi aussi, Serge ; c’est fort instructif. Nous étions donc à Krasnogorsk, reprit mon oncle, tout heureux et radieux, racontant précipitamment et par phrases hachées, comme il lui arrivait toujours lorsqu’il discourait pour la galerie. À peine arrivé dans cette ville, je vais le soir au théâtre. Il y avait alors une actrice remarquable, nommée Kouropatkina, laquelle s’enfuit avec l’officier Zverkov avant la fin de la pièce, si bien qu’on dut baisser le rideau. Quelle canaille, ce Zverkov ! ne demandant qu’à boire, à jouer aux cartes, non qu’il fut un ivrogne, mais pour passer un moment avec les camarades. Seulement, quand une fois il s’était mis à boire, il oubliait tout : il ne savait plus où il vivait, ni dans quel pays il se trouvait, ni comment il s’appelait ; il oubliait tout ! Mais c’était un charmant garçon… Me voilà donc en train de regarder le spectacle. À l’entr’acte, je rencontre mon ancien camarade Kornsoukhov… un garçon unique, ayant fait campagne, décoré ; j’ai appris qu’il a embrassé depuis la carrière civile et qu’il est déjà conseiller d’État. Enchantés de nous retrouver, nous causions. Dans la loge voisine, trois dames étaient assises, celle de gauche était laide à faire peur… J’ai su depuis que c’était une excellente femme, une mère de famille et qu’elle avait rendu son mari très heureux… Moi, comme un imbécile, je dis à Kornsoukhov : « Dis donc, mon cher, connais-tu cet épouvantail ? – Qui ? – Mais cette dame. – C’est ma cousine ! » Diable ! vous jugez de ma situation ! Pour réparer ma gaffe, je reprends : « Mais non, pas celle-ci, celle-là ; regarde. –C’est ma sœur ! » Sapristi ! Et sa sœur était jolie comme un cœur, gentille comme tout et très bien habillée, des broches, des bracelets, des gants ; en un mot, un vrai chérubin. Elle épousa plus tard un excellent homme du nom de Pitkine avec qui elle s’était enfuie et mariée sans le consentement de ses parents. Aujourd’hui, tout va bien ; ils sont riches et les parents n’en finissent pas de se réjouir… Alors voilà : ne sachant plus où me mettre, je lui dis encore : « Non, pas celle-là ; celle qui est au milieu ! Ah ! au milieu ? C’est ma femme ! »… Entre nous, elle était mignonne à croquer !… On l’aurait toute mangée avec plaisir… « Eh bien, lui dis-je, si tu n’as jamais vu d’imbécile, contemples-en un devant toi. Tu peux me couper la tête sans remords ! » Ça le fit rire. Il me présenta à ces dames après le spectacle et il avait dû raconter l’histoire, le polisson, car elles riaient beaucoup. Jamais je n’ai passé une aussi bonne soirée. Voilà, Foma, ce qu’il peut nous arriver ! Ha ! ha ! ha !

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Carnet d'un inconnu (Edition Intégrale - Version Entièrement Illustrée)

* Inclus une courte biographie de Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski

Descriptif : Après quatre ans dans un camp de travail, Dostoievski livre à ses lecteurs une comédie campagnarde. Mais est-ce bien une comédie ? Si elle est apparemment souvent assez drôle elle laisse finalement un arrière-goût un peu amer qui ne vous quitte pas dès la dernière page tournée. Sur le registre de l'humour c'est la description féroce d'un tyran doublé d'un parasite - Foma Fomitch - qui nous est révélée. Mais outre la peinture de ce remarquable despote, Dostoievski nous présente aussi une multitude de personnage secondaires qui ont tous leurs faiblesses, leurs calculs et leurs égoïsmes. Pas un d'entre eux qui n'ait un agenda caché et ne se répande en courbettes face à Foma Fomitch dans l'espoir d'atteindre leur but. Une petite comédie qui se révèle finalement cinglante dans la révélation de la lâcheté et du cynisme de la nature humaine de la plupart des personnages.

Extrait : Je te jure que ce sera très amusant, Foma. Je vais vous raconter comment, une fois, je commis une gaffe. Écoute, toi aussi, Serge ; c’est fort instructif. Nous étions donc à Krasnogorsk, reprit mon oncle, tout heureux et radieux, racontant précipitamment et par phrases hachées, comme il lui arrivait toujours lorsqu’il discourait pour la galerie. À peine arrivé dans cette ville, je vais le soir au théâtre. Il y avait alors une actrice remarquable, nommée Kouropatkina, laquelle s’enfuit avec l’officier Zverkov avant la fin de la pièce, si bien qu’on dut baisser le rideau. Quelle canaille, ce Zverkov ! ne demandant qu’à boire, à jouer aux cartes, non qu’il fut un ivrogne, mais pour passer un moment avec les camarades. Seulement, quand une fois il s’était mis à boire, il oubliait tout : il ne savait plus où il vivait, ni dans quel pays il se trouvait, ni comment il s’appelait ; il oubliait tout ! Mais c’était un charmant garçon… Me voilà donc en train de regarder le spectacle. À l’entr’acte, je rencontre mon ancien camarade Kornsoukhov… un garçon unique, ayant fait campagne, décoré ; j’ai appris qu’il a embrassé depuis la carrière civile et qu’il est déjà conseiller d’État. Enchantés de nous retrouver, nous causions. Dans la loge voisine, trois dames étaient assises, celle de gauche était laide à faire peur… J’ai su depuis que c’était une excellente femme, une mère de famille et qu’elle avait rendu son mari très heureux… Moi, comme un imbécile, je dis à Kornsoukhov : « Dis donc, mon cher, connais-tu cet épouvantail ? – Qui ? – Mais cette dame. – C’est ma cousine ! » Diable ! vous jugez de ma situation ! Pour réparer ma gaffe, je reprends : « Mais non, pas celle-ci, celle-là ; regarde. –C’est ma sœur ! » Sapristi ! Et sa sœur était jolie comme un cœur, gentille comme tout et très bien habillée, des broches, des bracelets, des gants ; en un mot, un vrai chérubin. Elle épousa plus tard un excellent homme du nom de Pitkine avec qui elle s’était enfuie et mariée sans le consentement de ses parents. Aujourd’hui, tout va bien ; ils sont riches et les parents n’en finissent pas de se réjouir… Alors voilà : ne sachant plus où me mettre, je lui dis encore : « Non, pas celle-là ; celle qui est au milieu ! Ah ! au milieu ? C’est ma femme ! »… Entre nous, elle était mignonne à croquer !… On l’aurait toute mangée avec plaisir… « Eh bien, lui dis-je, si tu n’as jamais vu d’imbécile, contemples-en un devant toi. Tu peux me couper la tête sans remords ! » Ça le fit rire. Il me présenta à ces dames après le spectacle et il avait dû raconter l’histoire, le polisson, car elles riaient beaucoup. Jamais je n’ai passé une aussi bonne soirée. Voilà, Foma, ce qu’il peut nous arriver ! Ha ! ha ! ha !

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