Une Volupté Nouvelle

Nonfiction, Religion & Spirituality, New Age, History, Fiction & Literature
Cover of the book Une Volupté Nouvelle by Pierre Louÿs, Library of Alexandria
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Author: Pierre Louÿs ISBN: 9781465606778
Publisher: Library of Alexandria Publication: March 8, 2015
Imprint: Language: French
Author: Pierre Louÿs
ISBN: 9781465606778
Publisher: Library of Alexandria
Publication: March 8, 2015
Imprint:
Language: French
IL y a quatre ans, peut-être cinq, j’habitais plusieurs jours par semaine un rez-de-chaussée incommode, mais clandestin et costumé, dans une rue qui communiquait par une de ses extrémités avec le petit parc Monceau : détail sans intérêt pour moi, car la grille en était fermée tous les soirs avant minuit, de sorte que je n’y pouvais passer précisément à l’heure où j’apprécie la marche en plein air. Une nuit, comme je me trouvais là, en conversation silencieuse avec deux chats de faïence bleue accroupis sur une table blanche, j’hésitais à choisir entre deux passe-temps de solitude : écrire un sonnet régulier en fumant des cigarettes, ou fumer des cigarettes en regardant le tapis du plafond. L’important est d’avoir toujours une cigarette à la main ; il faut envelopper les objets d’une nuée céleste et fine qui baigne les lumières et les ombres, efface les angles matériels, et, par un sortilège parfumé, impose à l’esprit qui s’agite un équilibre variable d’où il puisse tomber dans le songe. Ce soir-là, j’avais l’intention d’écrire et le désir de ne rien faire ; en d’autres termes, c’était une soirée qui ressemblait à toutes les autres et allait fatalement se terminer devant une feuille de papier vierge et un cendrier plein de cadavres, quand je fus tout à coup tiré de mes pensées par un coup de sonnette inattendu. Je levai la tête. Je me persuadai que, le vendredi 9 juin, je n’attendais personne à cette heure de nuit ; mais, comme un second coup de sonnette suivit de très près le premier, j’allai à la porte et je tirai la serrure. La porte ouverte, je vis une femme. Elle se tenait enveloppée dans un manteau flottant qui était de drap beige comme un vêtement de voyage, mais broché d’entrelacs comme une sortie de bal. Cela se serrait autour du cou par une chenille ronde et touffue d’où la tête émergeait à peine, toute brune sous les cheveux teints en blond.
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
IL y a quatre ans, peut-être cinq, j’habitais plusieurs jours par semaine un rez-de-chaussée incommode, mais clandestin et costumé, dans une rue qui communiquait par une de ses extrémités avec le petit parc Monceau : détail sans intérêt pour moi, car la grille en était fermée tous les soirs avant minuit, de sorte que je n’y pouvais passer précisément à l’heure où j’apprécie la marche en plein air. Une nuit, comme je me trouvais là, en conversation silencieuse avec deux chats de faïence bleue accroupis sur une table blanche, j’hésitais à choisir entre deux passe-temps de solitude : écrire un sonnet régulier en fumant des cigarettes, ou fumer des cigarettes en regardant le tapis du plafond. L’important est d’avoir toujours une cigarette à la main ; il faut envelopper les objets d’une nuée céleste et fine qui baigne les lumières et les ombres, efface les angles matériels, et, par un sortilège parfumé, impose à l’esprit qui s’agite un équilibre variable d’où il puisse tomber dans le songe. Ce soir-là, j’avais l’intention d’écrire et le désir de ne rien faire ; en d’autres termes, c’était une soirée qui ressemblait à toutes les autres et allait fatalement se terminer devant une feuille de papier vierge et un cendrier plein de cadavres, quand je fus tout à coup tiré de mes pensées par un coup de sonnette inattendu. Je levai la tête. Je me persuadai que, le vendredi 9 juin, je n’attendais personne à cette heure de nuit ; mais, comme un second coup de sonnette suivit de très près le premier, j’allai à la porte et je tirai la serrure. La porte ouverte, je vis une femme. Elle se tenait enveloppée dans un manteau flottant qui était de drap beige comme un vêtement de voyage, mais broché d’entrelacs comme une sortie de bal. Cela se serrait autour du cou par une chenille ronde et touffue d’où la tête émergeait à peine, toute brune sous les cheveux teints en blond.

More books from Library of Alexandria

Cover of the book Le Amanti by Pierre Louÿs
Cover of the book Canada and the Canadians (Complete) by Pierre Louÿs
Cover of the book School Life in Paris by Pierre Louÿs
Cover of the book A Boy of the Dominion: A Tale of Canadian Immigration by Pierre Louÿs
Cover of the book The Heart's Secret; Or, the Fortunes of a Soldier: A Story of Love and the Low Latitudes by Pierre Louÿs
Cover of the book The Memoirs of the Lord of Joinville by Pierre Louÿs
Cover of the book The March of Portola and the Discovery of the Bay of San Francisco by Pierre Louÿs
Cover of the book Every Girl's Book by Pierre Louÿs
Cover of the book The History of Education: Educational Practice and Progress Considered as a Phase of the Development and Spread of Western Civilization by Pierre Louÿs
Cover of the book As Seen By Me by Pierre Louÿs
Cover of the book History of Halifax City by Pierre Louÿs
Cover of the book The Approach to Philosophy by Pierre Louÿs
Cover of the book The Seven Cardinal Sins: Envy and Indolence by Pierre Louÿs
Cover of the book Works of Martin Luther With introductions and Notes (Complete) by Pierre Louÿs
Cover of the book Campaign of Battery D, First Rhode Island Light Artillery by Pierre Louÿs
We use our own "cookies" and third party cookies to improve services and to see statistical information. By using this website, you agree to our Privacy Policy