Toute la Flandre

Fiction & Literature, Classics, Romance, Historical
Cover of the book Toute la Flandre by Emile Verhaeren, B.A
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Author: Emile Verhaeren ISBN: 1230000236939
Publisher: B.A Publication: May 2, 2014
Imprint: Language: French
Author: Emile Verhaeren
ISBN: 1230000236939
Publisher: B.A
Publication: May 2, 2014
Imprint:
Language: French

Le poète, Emile Verhaeren, compte parmi les figures les plus marquantes des lettres françaises de Belgique. Grâce à ses activités littéraires étonnamment innovantes et à ses essais sur l’art, il s’imposa comme le porte-parole de la vitalité littéraire et artistique du tournant du siècle. En 1911, il rata de peu le prix Nobel de littérature. Son œuvre, traduite en plus de vingt langues, occupe une place prépondérante dans le patrimoine littéraire mondial et continue à intriguer le lecteur moderne.

« Toute la Flandre ? Oui tout la Flandre, le Flandre toute. Mais rien aussi que la Flandre : c’est-à-dire que  pour Verhaeren, tout » C’est par ces mots qui résument le sentiment d’appartenance de Verhaeren à son pays, bien qu’il ne l’exprime pas de la langue de ce pays.

 

Toute la Flandre, c’est un Œuvre poétique d'É. Verhaeren, comprenant cinq recueils : les Tendresses premières (1904), la Guirlande des dunes (1907), les Héros (1908), les Villes à pignons (1909), les Plaines (1911). Le poète y évoque tous les aspects du pays flamand et exalte les qualités d'énergie qui ont fait la grandeur de sa Flandre natale.

Une table des matières dynamique permet d'accéder directement aux différentes œuvres. Dans ce livre, on vous propose les trois dernières parties (les Héros, les Villes à pignons, les Plaines). Une table des matières dynamique permet d'accéder directement aux différentes parties de trois recueils. Voilà un extrait de l’œuvre :

«  Le jour

Ils se croisaient dans leur étable et dans leur cour,

Leurs durs regards obstinément fixés à terre ;

Et tous les deux, ils s’acharnaient à soigner mieux,

Elle, ses porcs, et lui, ses bœufs,

Depuis qu’ils se boudaient, rogues et solitaires.

 

Ils s’épiaient du coin de l’œil, dans leur enclos,

Avec l’espoir secret de se surprendre en faute.

Mais elle était toujours de corps ferme et dispos

Et lui travaillait dur et tenait la main haute

Sur la grange et le champ.

 

Ils se mouvaient, pareils à deux blocs de silence,

Faits de sourde rancune et d’âpre violence :

Aux trois repas, ils attablaient, farouchement,

Face à face, leur double entêtement.

Ils gloutonnaient, à bouche pleine,

Leur pain compact

Réglant leurs coups de dents sur le tic tac exact

De l’horloge de chêne ;

 

Quand leur bru s’en venait, le dimanche, les voir,

L’un disait, à voix haute, pesante et lente,

Ce que l’autre devait savoir

Pour les achats et pour les ventes,

Et l’accord se faisait, sur la somme, sans plus.

- Oh ! qu’ils étaient ardents et résolus

A tordre d’un gain minime

Le plus humble centime ! -

 

La nuit,

Dos à dos, ils s’étendaient dans leur vieux lit,

Chacun guettant l’aurore

Pour être seul à travailler

Dans le fournil ou le grenier,

Quand l’autre s’oubliait à reposer encore.

Ainsi

Leur bien grandit,

Grâce à leur âcre et morne souci

D’être toujours sans défaillance et sans merci,

Et de vivre, durant des mois et des années,

A mâchoire fermée  » …

 

 

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Le poète, Emile Verhaeren, compte parmi les figures les plus marquantes des lettres françaises de Belgique. Grâce à ses activités littéraires étonnamment innovantes et à ses essais sur l’art, il s’imposa comme le porte-parole de la vitalité littéraire et artistique du tournant du siècle. En 1911, il rata de peu le prix Nobel de littérature. Son œuvre, traduite en plus de vingt langues, occupe une place prépondérante dans le patrimoine littéraire mondial et continue à intriguer le lecteur moderne.

« Toute la Flandre ? Oui tout la Flandre, le Flandre toute. Mais rien aussi que la Flandre : c’est-à-dire que  pour Verhaeren, tout » C’est par ces mots qui résument le sentiment d’appartenance de Verhaeren à son pays, bien qu’il ne l’exprime pas de la langue de ce pays.

 

Toute la Flandre, c’est un Œuvre poétique d'É. Verhaeren, comprenant cinq recueils : les Tendresses premières (1904), la Guirlande des dunes (1907), les Héros (1908), les Villes à pignons (1909), les Plaines (1911). Le poète y évoque tous les aspects du pays flamand et exalte les qualités d'énergie qui ont fait la grandeur de sa Flandre natale.

Une table des matières dynamique permet d'accéder directement aux différentes œuvres. Dans ce livre, on vous propose les trois dernières parties (les Héros, les Villes à pignons, les Plaines). Une table des matières dynamique permet d'accéder directement aux différentes parties de trois recueils. Voilà un extrait de l’œuvre :

«  Le jour

Ils se croisaient dans leur étable et dans leur cour,

Leurs durs regards obstinément fixés à terre ;

Et tous les deux, ils s’acharnaient à soigner mieux,

Elle, ses porcs, et lui, ses bœufs,

Depuis qu’ils se boudaient, rogues et solitaires.

 

Ils s’épiaient du coin de l’œil, dans leur enclos,

Avec l’espoir secret de se surprendre en faute.

Mais elle était toujours de corps ferme et dispos

Et lui travaillait dur et tenait la main haute

Sur la grange et le champ.

 

Ils se mouvaient, pareils à deux blocs de silence,

Faits de sourde rancune et d’âpre violence :

Aux trois repas, ils attablaient, farouchement,

Face à face, leur double entêtement.

Ils gloutonnaient, à bouche pleine,

Leur pain compact

Réglant leurs coups de dents sur le tic tac exact

De l’horloge de chêne ;

 

Quand leur bru s’en venait, le dimanche, les voir,

L’un disait, à voix haute, pesante et lente,

Ce que l’autre devait savoir

Pour les achats et pour les ventes,

Et l’accord se faisait, sur la somme, sans plus.

- Oh ! qu’ils étaient ardents et résolus

A tordre d’un gain minime

Le plus humble centime ! -

 

La nuit,

Dos à dos, ils s’étendaient dans leur vieux lit,

Chacun guettant l’aurore

Pour être seul à travailler

Dans le fournil ou le grenier,

Quand l’autre s’oubliait à reposer encore.

Ainsi

Leur bien grandit,

Grâce à leur âcre et morne souci

D’être toujours sans défaillance et sans merci,

Et de vivre, durant des mois et des années,

A mâchoire fermée  » …

 

 

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