Author: | Eugène Sue | ISBN: | 1230003149362 |
Publisher: | A. Lacroix (Paris) 1874 | Publication: | March 23, 2019 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Eugène Sue |
ISBN: | 1230003149362 |
Publisher: | A. Lacroix (Paris) 1874 |
Publication: | March 23, 2019 |
Imprint: | |
Language: | French |
Le vent d’hiver souffle de l’ouest avec fureur ; de grands nuages noirs s’amoncellent à l’horizon ; le soleil se couche rouge et enflammé, il jette sur les roches granitiques de la côte de Bretagne une pâle et dernière lueur, triste comme un adieu.
L’Océan gronde, la nuit approche, les hautes lames vertes perdent leur transparence, elles deviennent sombres, elles se heurtent, elles se brisent, et leur écume paraît plus blanche à mesure que les ténèbres descendent sur les flots.
Loin, bien loin du rivage, battue des vagues énormes qui la couvrent à chaque instant d’une neige amère, on voit une frêle chaloupe perdue dans l’immensité de cette mer en furie.
Quelquefois ses voiles, cédant à la violence de l’ouragan, s’inclinent et effleurent le sommet de ces montagnes liquides ; tantôt elle plonge dans l’abîme, tantôt elle s’élance sur le dos d’une vague monstrueuse pour être précipitée dans un nouveau gouffre.
L’obscurité augmente, le vent redouble, la mer se creuse.
A la clarté blafarde du crepuscule, on distingue deux hommes assis dans cette barque, qui semble devoir être vingt fois engloutie avant d’arriver au port.
L’un tient le gouvernail d’une main ferme ; cet homme s’appelle Mor-Nader : c’est un pilote de l’ile de Sein.
On dit que Mor-Nader est doué de la seconde vue ; on le redoute. Il prédit l’avenir ; ses prédictions sont funestes ; presque toujours l’événement les justifie. Son langage est souvent imagé, poétique, comme celui des bardes armoricains qui se sont perpétués jusqu’à nos jours.
Le vent d’hiver souffle de l’ouest avec fureur ; de grands nuages noirs s’amoncellent à l’horizon ; le soleil se couche rouge et enflammé, il jette sur les roches granitiques de la côte de Bretagne une pâle et dernière lueur, triste comme un adieu.
L’Océan gronde, la nuit approche, les hautes lames vertes perdent leur transparence, elles deviennent sombres, elles se heurtent, elles se brisent, et leur écume paraît plus blanche à mesure que les ténèbres descendent sur les flots.
Loin, bien loin du rivage, battue des vagues énormes qui la couvrent à chaque instant d’une neige amère, on voit une frêle chaloupe perdue dans l’immensité de cette mer en furie.
Quelquefois ses voiles, cédant à la violence de l’ouragan, s’inclinent et effleurent le sommet de ces montagnes liquides ; tantôt elle plonge dans l’abîme, tantôt elle s’élance sur le dos d’une vague monstrueuse pour être précipitée dans un nouveau gouffre.
L’obscurité augmente, le vent redouble, la mer se creuse.
A la clarté blafarde du crepuscule, on distingue deux hommes assis dans cette barque, qui semble devoir être vingt fois engloutie avant d’arriver au port.
L’un tient le gouvernail d’une main ferme ; cet homme s’appelle Mor-Nader : c’est un pilote de l’ile de Sein.
On dit que Mor-Nader est doué de la seconde vue ; on le redoute. Il prédit l’avenir ; ses prédictions sont funestes ; presque toujours l’événement les justifie. Son langage est souvent imagé, poétique, comme celui des bardes armoricains qui se sont perpétués jusqu’à nos jours.