Author: | Collectif | ISBN: | 9782367812335 |
Publisher: | Presses universitaires de la Méditerranée | Publication: | August 1, 2017 |
Imprint: | Presses universitaires de la Méditerranée | Language: | French |
Author: | Collectif |
ISBN: | 9782367812335 |
Publisher: | Presses universitaires de la Méditerranée |
Publication: | August 1, 2017 |
Imprint: | Presses universitaires de la Méditerranée |
Language: | French |
Depuis le Romantisme, la littérature offre à ses lecteurs la représentation d'une autorité en lambeaux dans un monde « gaste » où plus aucune valeur n'est fondée, où justice et vérité ont perdu leur sens. Vers le milieu du siècle, la composition des œuvres et la langue elle-même paraissent contaminées par cette « esthétique » de la mélancolie. Pourtant la tradition critique qui se constitue au XXe siècle veut que ce moment historique dit « moderne » constitue surtout une rupture d'avec le sujet romantique. Dans cette insistance du « soleil noir » à dominer tout le siècle, on lira plutôt la persistance d'un « inconscient romantique » et son insistance à élaborer le pacte littéraire autour d'une nouvelle fiction de l'autorité. Empruntée, parfois directement, au motif médiéval des terres gastes, cette fiction met en scène les données de l'articulation du champ des représentations telles que la psychanalyse freudienne, elle-même héritière de cet « inconscient romantique », se les figure. Les représentations de la traversée de la mélancolie, comme autrefois celle des Pères au désert, composent une figure du héros-auteur, capable de vaincre la stérilité de la terre s'il passe l'épreuve de la rencontre avec un objet merveilleux, Graal ou baleine blanche, dont l'autre face présente la désintégration mélancolique incarnée par la Gorgone. De Chateaubriand qui écrit dans son cercueil, à Ismaël sauvé par un autre cercueil jusqu'à « l'impersonnalité » de Flaubert ou de Mallarmé, cette figure de l'autorité « chante en désespérée » mais, loin des nihilismes desquels on a voulu la rapprocher, elle chante et vise bien plutôt le ré-enchantement du monde que la mort de l'art.
Depuis le Romantisme, la littérature offre à ses lecteurs la représentation d'une autorité en lambeaux dans un monde « gaste » où plus aucune valeur n'est fondée, où justice et vérité ont perdu leur sens. Vers le milieu du siècle, la composition des œuvres et la langue elle-même paraissent contaminées par cette « esthétique » de la mélancolie. Pourtant la tradition critique qui se constitue au XXe siècle veut que ce moment historique dit « moderne » constitue surtout une rupture d'avec le sujet romantique. Dans cette insistance du « soleil noir » à dominer tout le siècle, on lira plutôt la persistance d'un « inconscient romantique » et son insistance à élaborer le pacte littéraire autour d'une nouvelle fiction de l'autorité. Empruntée, parfois directement, au motif médiéval des terres gastes, cette fiction met en scène les données de l'articulation du champ des représentations telles que la psychanalyse freudienne, elle-même héritière de cet « inconscient romantique », se les figure. Les représentations de la traversée de la mélancolie, comme autrefois celle des Pères au désert, composent une figure du héros-auteur, capable de vaincre la stérilité de la terre s'il passe l'épreuve de la rencontre avec un objet merveilleux, Graal ou baleine blanche, dont l'autre face présente la désintégration mélancolique incarnée par la Gorgone. De Chateaubriand qui écrit dans son cercueil, à Ismaël sauvé par un autre cercueil jusqu'à « l'impersonnalité » de Flaubert ou de Mallarmé, cette figure de l'autorité « chante en désespérée » mais, loin des nihilismes desquels on a voulu la rapprocher, elle chante et vise bien plutôt le ré-enchantement du monde que la mort de l'art.