Author: | Henriette de Witt, Émile Bayard, Adrien Marie, Sahib, Édouard Zier, Ivan Pranishnikoff, Oswaldo Tofani | ISBN: | 1230002866161 |
Publisher: | Hachette (Paris) 1872-1888 | Publication: | November 16, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Henriette de Witt, Émile Bayard, Adrien Marie, Sahib, Édouard Zier, Ivan Pranishnikoff, Oswaldo Tofani |
ISBN: | 1230002866161 |
Publisher: | Hachette (Paris) 1872-1888 |
Publication: | November 16, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Trois des quatre scènes historiques qui composent ce volume empruntent une grande partie de leur intérêt aux précieux travaux sur l’histoire de Normandie laissés par M. Floquet, auteur de l’Histoire du Parlement de Normandie, du Privilège de saint Romain et des Anecdotes normandes.
CLOCHES ET SONNERIES ..C’était le 15 septembre 1380, dans la bonne ville de Paris ; aux alentours de l’hôtel Saint-Pol les passants s’arrêtaient, le visage triste et les larmes dans les yeux ; plus d’un s’enquérait auprès des gens du roi, allant et venant dans les cours, de la santé du bon prince Charles V, roi de France, qui, disait-on, se mourait sans remède dans sa maison. Chacun savait que depuis longues années, et lorsqu’il était encore duc de Normandie, le roi portait au bras une petite fistule, que lui avait établie un médecin des plus habiles qui fussent jamais, lequel lui avait été envoyé d’Allemagne par son oncle, l’empereur Jean, pour le guérir d’une grande maladie dont il était détenu. En ce temps-là on avait dit, parmi les gens bien informés, que le prince avait été empoisonné d’un venin subtil par le roi de Navarre, Charles le Mauvais, son beau-frère. Tant était que, lorsqu’il avait été remis en figure d’homme, que ses cheveux et ses ongles étaient repoussés et que ses forces étaient revenues, le savant médecin qui avait fait ce miracle avait dit, avant de retourner en son pays : « Lorsque cette petite fistule cessera de couler et sèchera, vous mourrez sans point de remède, et vous aurez quinze jours au plus de loisir pour aviser et penser à l’âme. » Le roi, disait-on, voyant que la petite fistule séchait, avait aussitôt pris son temps pour ses dévotions et pour vaquer à ses affaires, puis, le mal augmentant et lui couché dans son lit, il avait fait appeler ses frères, les ducs de Berry et de Bourgogne, ainsi que son beau-frère, le duc de Bourbon. Quant à l’aîné des princes de son sang, le duc d’Anjou, le roi lui avait ordonné de rester à l’armée qui se préparait contre le duc de Bretagne, car il le savait ambitieux, avide et dur au pauvre peuple ; aussi ne voulait-il lui confier ni son royaume, ni son fils, le dauphin Charles, pour lors âgé de onze ans, lequel pleurait à grosses larmes à côté du lit de son seigneur et père.
ROI ET MÈRE
LES SOEURS TRAGIQUES
LA FIERTE DE SAINT ROMAIN
Trois des quatre scènes historiques qui composent ce volume empruntent une grande partie de leur intérêt aux précieux travaux sur l’histoire de Normandie laissés par M. Floquet, auteur de l’Histoire du Parlement de Normandie, du Privilège de saint Romain et des Anecdotes normandes.
CLOCHES ET SONNERIES ..C’était le 15 septembre 1380, dans la bonne ville de Paris ; aux alentours de l’hôtel Saint-Pol les passants s’arrêtaient, le visage triste et les larmes dans les yeux ; plus d’un s’enquérait auprès des gens du roi, allant et venant dans les cours, de la santé du bon prince Charles V, roi de France, qui, disait-on, se mourait sans remède dans sa maison. Chacun savait que depuis longues années, et lorsqu’il était encore duc de Normandie, le roi portait au bras une petite fistule, que lui avait établie un médecin des plus habiles qui fussent jamais, lequel lui avait été envoyé d’Allemagne par son oncle, l’empereur Jean, pour le guérir d’une grande maladie dont il était détenu. En ce temps-là on avait dit, parmi les gens bien informés, que le prince avait été empoisonné d’un venin subtil par le roi de Navarre, Charles le Mauvais, son beau-frère. Tant était que, lorsqu’il avait été remis en figure d’homme, que ses cheveux et ses ongles étaient repoussés et que ses forces étaient revenues, le savant médecin qui avait fait ce miracle avait dit, avant de retourner en son pays : « Lorsque cette petite fistule cessera de couler et sèchera, vous mourrez sans point de remède, et vous aurez quinze jours au plus de loisir pour aviser et penser à l’âme. » Le roi, disait-on, voyant que la petite fistule séchait, avait aussitôt pris son temps pour ses dévotions et pour vaquer à ses affaires, puis, le mal augmentant et lui couché dans son lit, il avait fait appeler ses frères, les ducs de Berry et de Bourgogne, ainsi que son beau-frère, le duc de Bourbon. Quant à l’aîné des princes de son sang, le duc d’Anjou, le roi lui avait ordonné de rester à l’armée qui se préparait contre le duc de Bretagne, car il le savait ambitieux, avide et dur au pauvre peuple ; aussi ne voulait-il lui confier ni son royaume, ni son fils, le dauphin Charles, pour lors âgé de onze ans, lequel pleurait à grosses larmes à côté du lit de son seigneur et père.
ROI ET MÈRE
LES SOEURS TRAGIQUES
LA FIERTE DE SAINT ROMAIN