Author: | Arnaud Berquin | ISBN: | 1230002368030 |
Publisher: | Paris : J. Delalain et fils, 1865 | Publication: | June 9, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Arnaud Berquin |
ISBN: | 1230002368030 |
Publisher: | Paris : J. Delalain et fils, 1865 |
Publication: | June 9, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait: Dans la partie occidentale de l’Angleterre vivait un gentilhomme, possesseur d’une fortune considérable. Son nom était Merton. Il avait passé plusieurs années de sa vie à la Jamaïque, où il possédait une immense habitation, dans laquelle un grand nombre de nègres cultivaient, à son profit, les cannes à sucre et d’autres plantations précieuses. Les soins que M. Merton se proposait de donner à l’éducation d’un fils unique, l’objet de sa plus vive tendresse, l’avaient déterminé à venir s’établir pour quelques années en Angleterre.
Tommy Merton, à peine âgé de six ans lorsque son père arriva en Europe, était né avec des dispositions très-heureuses, que l’on parvint bientôt à corrompre par un excès aveugle de complaisance. On l’avait entouré, dès le berceau, d’une foule d’esclaves auxquels il avait été défendu de le contrarier dans aucune de ses fantaisies. Dès qu’il faisait un pas hors de la maison, il était suivi de deux nègres, dont l’un portait un large parasol pour le garantir du soleil, et l’autre était toujours prêt à le prendre dans ses bras au moindre signe de fatigue. Il avait aussi une espèce de litière dorée que ses deux nègres chargeaient sur leurs épaules, lorsqu’il allait rendre visite aux enfants des habitations voisines. Sa mère avait conçu pour lui une tendresse si excessive, qu’elle ne lui refusait rien de tout ce qu’il paraissait désirer. Les larmes de son fils lui causaient des évanouissements ; et jamais elle ne voulut consentir qu’on lui montra à lire, parce qu’il s’était plaint d’un violent mal de tête au premier essai de l’alphabet.
Les suites naturelles de cette faiblesse furent que, malgré tous les soins qu’on prenait de lui plaire, le petit Merton devint très-malheureux. Tantôt il mangeait des friandises jusqu’à s’en rendre malade ; et alors il éprouvait de vives douleurs, parce qu’il refusait de prendre des médecines amères qu’il lui aurait fallu pour guérir. Tantôt il pleurait pour des choses qu’il était impossible de lui procurer ; et, comme il était accoutumé à voir flatter tous ses caprices, il se passait des heures entières avant qu’on pût parvenir à lui faire entendre raison.
Lorsque son père donnait à dîner à ses amis, il fallait le servir le premier et lui donner les morceaux les plus délicats ; autrement il faisait un bruit à étourdir toute la compagnie. Si sa mère prenait le thé avec d’autres dames, au lieu d’attendre que son tour vînt d’être servi, il grimpait sur une chaise ; s’élançait sur la table, s’emparait des gâteaux, et renversait les tasses à droite et à gauche en se relevant. Par des manières aussi sauvages, non-seulement il se rendait importun à tout le monde, mais encore il s’exposait tous les jours à des accidents fâcheux. Ses mains étaient continuellement ensanglantées des blessures qu’il se faisait avec les couteaux. En voulant examiner tout ce qu’il voyait hors de sa portée, il lui tombait quelquefois de lourds paquets sur la tête ; et il faillit un jour s’échauder tout le corps, en prenant sans précaution une théière d’eau bouillante.
Élevé dans l’inaction et la mollesse, il se trouvait dans un état de langueur continuelle.
NOTICE SUR BERQUIN.
SANDFORD ET MERTON.
Le vannier.
Les deux chiens.
L’esclave Androclès.
Le jeune Cyrus.
Les deux frères.
Matelots russes abandonnés sur la côte du Spitzberg.
L’éléphant.
L’enfant de bon naturel.
L’enfant de mauvais naturel.
Le Turc reconnaissant.
Suite de l’histoire du Turc reconnaissant.
Le goutteux.
Extrait: Dans la partie occidentale de l’Angleterre vivait un gentilhomme, possesseur d’une fortune considérable. Son nom était Merton. Il avait passé plusieurs années de sa vie à la Jamaïque, où il possédait une immense habitation, dans laquelle un grand nombre de nègres cultivaient, à son profit, les cannes à sucre et d’autres plantations précieuses. Les soins que M. Merton se proposait de donner à l’éducation d’un fils unique, l’objet de sa plus vive tendresse, l’avaient déterminé à venir s’établir pour quelques années en Angleterre.
Tommy Merton, à peine âgé de six ans lorsque son père arriva en Europe, était né avec des dispositions très-heureuses, que l’on parvint bientôt à corrompre par un excès aveugle de complaisance. On l’avait entouré, dès le berceau, d’une foule d’esclaves auxquels il avait été défendu de le contrarier dans aucune de ses fantaisies. Dès qu’il faisait un pas hors de la maison, il était suivi de deux nègres, dont l’un portait un large parasol pour le garantir du soleil, et l’autre était toujours prêt à le prendre dans ses bras au moindre signe de fatigue. Il avait aussi une espèce de litière dorée que ses deux nègres chargeaient sur leurs épaules, lorsqu’il allait rendre visite aux enfants des habitations voisines. Sa mère avait conçu pour lui une tendresse si excessive, qu’elle ne lui refusait rien de tout ce qu’il paraissait désirer. Les larmes de son fils lui causaient des évanouissements ; et jamais elle ne voulut consentir qu’on lui montra à lire, parce qu’il s’était plaint d’un violent mal de tête au premier essai de l’alphabet.
Les suites naturelles de cette faiblesse furent que, malgré tous les soins qu’on prenait de lui plaire, le petit Merton devint très-malheureux. Tantôt il mangeait des friandises jusqu’à s’en rendre malade ; et alors il éprouvait de vives douleurs, parce qu’il refusait de prendre des médecines amères qu’il lui aurait fallu pour guérir. Tantôt il pleurait pour des choses qu’il était impossible de lui procurer ; et, comme il était accoutumé à voir flatter tous ses caprices, il se passait des heures entières avant qu’on pût parvenir à lui faire entendre raison.
Lorsque son père donnait à dîner à ses amis, il fallait le servir le premier et lui donner les morceaux les plus délicats ; autrement il faisait un bruit à étourdir toute la compagnie. Si sa mère prenait le thé avec d’autres dames, au lieu d’attendre que son tour vînt d’être servi, il grimpait sur une chaise ; s’élançait sur la table, s’emparait des gâteaux, et renversait les tasses à droite et à gauche en se relevant. Par des manières aussi sauvages, non-seulement il se rendait importun à tout le monde, mais encore il s’exposait tous les jours à des accidents fâcheux. Ses mains étaient continuellement ensanglantées des blessures qu’il se faisait avec les couteaux. En voulant examiner tout ce qu’il voyait hors de sa portée, il lui tombait quelquefois de lourds paquets sur la tête ; et il faillit un jour s’échauder tout le corps, en prenant sans précaution une théière d’eau bouillante.
Élevé dans l’inaction et la mollesse, il se trouvait dans un état de langueur continuelle.
NOTICE SUR BERQUIN.
SANDFORD ET MERTON.
Le vannier.
Les deux chiens.
L’esclave Androclès.
Le jeune Cyrus.
Les deux frères.
Matelots russes abandonnés sur la côte du Spitzberg.
L’éléphant.
L’enfant de bon naturel.
L’enfant de mauvais naturel.
Le Turc reconnaissant.
Suite de l’histoire du Turc reconnaissant.
Le goutteux.