Sélune pour tous les noms de la terre

La mère de Sélune, gravement malade, est évacuée à Bombardopolis, sa province natale. Sélune, pour faire face à ses multiplies obligations, espère être embauchée par le Ministère des Affaires Sociales qui parle de recruter une centaine de jeunes. Dans l'intention de répondre à l'offre d’emploi, Sélune se met à rédiger un courrier de demande d'une lettre de recommandation à l'attention du Révérend Pasteur fondateur de l'établissement où elle a fait ses études secondaires : L'institut Mixte du Savoir Global et Eternel. Au fur et à mesure que Sélune avance dans son courrier elle est visitée par les souvenirs douloureux qui ont constitué sa vie jusqu'ici, faisant ainsi intervenir une foule de personnages et de situations dramatiques : Levoyelle, l'officier d’état civil, qui a mis d'autorité un U à son nom et dont elle a honte ; Manès, le maître d'école qui l'a humiliée devant ses camarades parce qu'elle a remplacé « parler et écrire » par « s'exprimer » dans la récitation de sa première leçon de grammaire française  ; Lucienne, sa meilleure amie, qui se prostitue ; Fritz, son copain qui l'a trahie ; Héraclite, son père, qui a choisi le suicide pour ne pas vivre sa vie misérable ; Almando, son frère, injustement emprisonné sans avoir été entendu par un juge. Au bout du compte, Sélune finit par comprendre qu'il lui faudra déchirer la lettre qu'elle aura rédigée, car « les choses n’ont jamais marché droites comme ça sous ce ciel bleu d’Haïti ». Le personnage arrivera à l'évidence que seule une révolution contre la marche impitoyable de son pays servira à ouvrir les horizons bloqués.