| Author: | Mickaël Paitel | ISBN: | 1230000132977 |
| Publisher: | LLB | Publication: | May 11, 2013 |
| Imprint: | Language: | French |
| Author: | Mickaël Paitel |
| ISBN: | 1230000132977 |
| Publisher: | LLB |
| Publication: | May 11, 2013 |
| Imprint: | |
| Language: | French |
L'heure de la retraite a sonné pour le juriste Roger Kerhascoët. Il n'accepte pas de vieillir, d'être inutile socialement. Sur Internet, avec un faux profil de jeune homme de vingt-trois ans, il obtient un rendez-vous, avec une jeune femme complexe, androgyne, ambiguë sexuellement. Elle sera retrouvée dans sa voiture, au fond du port de commerce de Lorient ! Est-ce un suicide, un crime? Le clan Curanais, le juriste, ont-il un rapport avec le fait divers? Le commissaire Laennek enquête. En fin de carrière, il va s'apercevoir qu'il n'a pas encore tout vu !
Extrait
Chapitre I
Le siège social de la maison Érallia accueillait une trentaine d’employés dans la grande salle de conférences. Ils venaient saluer une dernière fois leur collègue qui partait en retraite. Ils écoutèrent religieusement la fin du discours du patron, qui serrait fermement le micro en main :
— merci encore Roger, pour toutes ces années de bons et loyaux services au sein de la maison Érallia ! Vous avez toujours honoré votre fonction avec professionnalisme. À présent, je vous laisse la parole.
Après les applaudissements nourris, le calme revint dans la salle. La gorge nouée par l’émotion, Roger saisit fébrilement le micro. Seul le larsen brisa un instant le silence et provoqua quelques grimaces dans l’assemblée. Il tentait de maîtriser les tremblements de sa main, en vain, mais il parvint à s’exprimer avec clarté.
— voici quarante années que je travaille ici. Vous êtes comme une famille pour moi, mais l’heure de la retraite a sonné. Je voulais vous dire à tous et à toutes que… Excusez-moi.
Il posa le micro sur la table, ayant senti l’émotion l’envahir, avec son cortège de larmes, telle une violente averse bretonne. Il sortit un mouchoir en tissu de sa poche pour étouffer ses sanglots. L’employeur en costume sombre, veste ouverte, appuya sa main sur son épaule en signe de compassion, puis reprit la parole.
— apportez une flûte de Champagne à notre collègue. On l’applaudit encore bien fort !
L’employeur frappait sa paume contre le micro à chaque applaudissement. Cela produisit un son grave dans les enceintes, comme un cœur qui battait trop lentement. Roger, groggy, figé sur place et les yeux humides, reniait son nouveau statut de retraité. Des cadeaux trônaient sur la table dont un jeu de l’oie, un bouquet de fleurs et les chocolats Weiss dont il raffolait. Son regard dressa un arc de cercle dans la salle. Depuis l’estrade, il observait ses collègues qui frappaient encore dans leurs mains. Le bruit, qui sembla durer une éternité, lui donnait le tournis.
« Ressaisis-toi, martela sa petite voix intérieure.»
L'heure de la retraite a sonné pour le juriste Roger Kerhascoët. Il n'accepte pas de vieillir, d'être inutile socialement. Sur Internet, avec un faux profil de jeune homme de vingt-trois ans, il obtient un rendez-vous, avec une jeune femme complexe, androgyne, ambiguë sexuellement. Elle sera retrouvée dans sa voiture, au fond du port de commerce de Lorient ! Est-ce un suicide, un crime? Le clan Curanais, le juriste, ont-il un rapport avec le fait divers? Le commissaire Laennek enquête. En fin de carrière, il va s'apercevoir qu'il n'a pas encore tout vu !
Extrait
Chapitre I
Le siège social de la maison Érallia accueillait une trentaine d’employés dans la grande salle de conférences. Ils venaient saluer une dernière fois leur collègue qui partait en retraite. Ils écoutèrent religieusement la fin du discours du patron, qui serrait fermement le micro en main :
— merci encore Roger, pour toutes ces années de bons et loyaux services au sein de la maison Érallia ! Vous avez toujours honoré votre fonction avec professionnalisme. À présent, je vous laisse la parole.
Après les applaudissements nourris, le calme revint dans la salle. La gorge nouée par l’émotion, Roger saisit fébrilement le micro. Seul le larsen brisa un instant le silence et provoqua quelques grimaces dans l’assemblée. Il tentait de maîtriser les tremblements de sa main, en vain, mais il parvint à s’exprimer avec clarté.
— voici quarante années que je travaille ici. Vous êtes comme une famille pour moi, mais l’heure de la retraite a sonné. Je voulais vous dire à tous et à toutes que… Excusez-moi.
Il posa le micro sur la table, ayant senti l’émotion l’envahir, avec son cortège de larmes, telle une violente averse bretonne. Il sortit un mouchoir en tissu de sa poche pour étouffer ses sanglots. L’employeur en costume sombre, veste ouverte, appuya sa main sur son épaule en signe de compassion, puis reprit la parole.
— apportez une flûte de Champagne à notre collègue. On l’applaudit encore bien fort !
L’employeur frappait sa paume contre le micro à chaque applaudissement. Cela produisit un son grave dans les enceintes, comme un cœur qui battait trop lentement. Roger, groggy, figé sur place et les yeux humides, reniait son nouveau statut de retraité. Des cadeaux trônaient sur la table dont un jeu de l’oie, un bouquet de fleurs et les chocolats Weiss dont il raffolait. Son regard dressa un arc de cercle dans la salle. Depuis l’estrade, il observait ses collègues qui frappaient encore dans leurs mains. Le bruit, qui sembla durer une éternité, lui donnait le tournis.
« Ressaisis-toi, martela sa petite voix intérieure.»
