Qu’est-ce que la propriété ?

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Nonfiction, Social & Cultural Studies, Political Science
Cover of the book Qu’est-ce que la propriété ? by Pierre-Joseph Proudhon, Troisième Œil
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Author: Pierre-Joseph Proudhon ISBN: 1230002009179
Publisher: Troisième Œil Publication: November 17, 2017
Imprint: Language: French
Author: Pierre-Joseph Proudhon
ISBN: 1230002009179
Publisher: Troisième Œil
Publication: November 17, 2017
Imprint:
Language: French

Éditions enrichies :

-Introduction et conclusion
-Biographie détaillée et bibliographie de l'auteur
-Contexte historique
-Notes

Extrait Qu’est-ce que la propriété ? :

Préface.

La lettre qu’on va lire servait de préface à la première édition de ce mémoire.

À Messieurs les Membres de l’Académie de Besançon.

Paris, ce 30 juin 1840.

Messieurs,

Dans votre délibération du 9 mai 1833, concernant la pension triennale fondée par madame Suard, vous exprimâtes le désir suivant :
« L’Académie invite le titulaire à lui adresser tous les ans, dans la première quinzaine de juillet, un exposé succinct et raisonné des études diverses qu’il a faites pendant l’année qui vient de s’écouler. »
Je viens, messieurs, m’acquitter de ce devoir.
Lorsque je sollicitai vos suffrages, j’exprimai hautement l’intention où j’étais de diriger mes études vers les moyens d’améliorer la condition physique, morale et intellectuelle de la classe la plus nombreuse et la plus pauvre. Cette pensée, tout étrangère qu’elle pût paraître à l’objet de ma candidature, vous l’accueillîtes favorablement ; et, par la distinction précieuse dont il vous plut de m’honorer, vous me fîtes de cet engagement solennel une obligation inviolable et sacrée. Je connus dès lors à quelle digne et honorable compagnie j’avais affaire : mon estime pour ses lumières, ma reconnaissance pour ses bienfaits, mon zèle pour sa gloire, furent sans bornes.
Convaincu d’abord que, pour sortir de la route battue des opinions et des systèmes, il fallait porter dans l’étude de l’homme et de la société des habitudes scientifiques et une méthode rigoureuse, je consacrai une année à la philologie et à la grammaire ; la linguistique, ou l’histoire naturelle de la parole, étant de toutes les sciences celle qui répondait le mieux au caractère de mon esprit, me semblait le plus en rapport avec les recherches que je voulais entreprendre. Un mémoire, composé dans ce temps sur l’une des plus intéressantes questions de la grammaire comparée, vint, sinon révéler un succès éclatant, du moins attester la solidité de mes travaux.
Depuis ce moment, la métaphysique et la morale ont été mon unique occupation ; l’expérience que j’ai faite que ces sciences, encore mal déterminées dans leur objet et mal circonscrites, sont, comme les sciences naturelles, susceptibles de démonstration et de certitude, a déjà récompensé mes efforts.
Mais, messieurs, de tous les maîtres que j’ai suivis, c’est à vous que je dois le plus. Vos concours, vos programmes, vos indications, d’accord avec mes vœux secrets et mes espérances les plus chères, n’ont cessé de m’éclairer et de me montrer le chemin ; ce mémoire sur la propriété est l’enfant de ces pensées.
En 1838, l’Académie de Besançon proposa la question suivante : À quelles causes faut-il attribuer le nombre toujours croissant des suicides, et quels sont les moyens propres à arrêter les effets de cette contagion morale ?
C’était, en termes moins généraux, demander quelle est la cause du mal social, et quel en est le remède. Vous-mêmes le reconnûtes, messieurs, lorsque votre commission déclara que les concurrents avaient parfaitement énuméré les causes immédiates et particulières du suicide, ainsi que les moyens de prévenir chacune d’elles ; mais que de cette énumération faite avec plus ou moins de talent, aucun enseignement positif n’était résulté, ni sur la cause première du mal, ni sur le remède.
En 1839, votre programme, toujours piquant et varié dans son expression académique, devint plus précis. Le concours de 1838 avait signalé comme causes, ou pour mieux dire comme signes diagnostiques du malaise social, l’oubli de principes religieux et moraux, l’ambition des richesses, la fureur des jouissances, les agitations politiques ; toutes ces données furent par vous réunies en une seule proposition : De l’utilité de la célébration du dimanche, sous les rapports de l’hygiène, de la morale, des relations de famille et de cité.

 

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Éditions enrichies :

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-Biographie détaillée et bibliographie de l'auteur
-Contexte historique
-Notes

Extrait Qu’est-ce que la propriété ? :

Préface.

La lettre qu’on va lire servait de préface à la première édition de ce mémoire.

À Messieurs les Membres de l’Académie de Besançon.

Paris, ce 30 juin 1840.

Messieurs,

Dans votre délibération du 9 mai 1833, concernant la pension triennale fondée par madame Suard, vous exprimâtes le désir suivant :
« L’Académie invite le titulaire à lui adresser tous les ans, dans la première quinzaine de juillet, un exposé succinct et raisonné des études diverses qu’il a faites pendant l’année qui vient de s’écouler. »
Je viens, messieurs, m’acquitter de ce devoir.
Lorsque je sollicitai vos suffrages, j’exprimai hautement l’intention où j’étais de diriger mes études vers les moyens d’améliorer la condition physique, morale et intellectuelle de la classe la plus nombreuse et la plus pauvre. Cette pensée, tout étrangère qu’elle pût paraître à l’objet de ma candidature, vous l’accueillîtes favorablement ; et, par la distinction précieuse dont il vous plut de m’honorer, vous me fîtes de cet engagement solennel une obligation inviolable et sacrée. Je connus dès lors à quelle digne et honorable compagnie j’avais affaire : mon estime pour ses lumières, ma reconnaissance pour ses bienfaits, mon zèle pour sa gloire, furent sans bornes.
Convaincu d’abord que, pour sortir de la route battue des opinions et des systèmes, il fallait porter dans l’étude de l’homme et de la société des habitudes scientifiques et une méthode rigoureuse, je consacrai une année à la philologie et à la grammaire ; la linguistique, ou l’histoire naturelle de la parole, étant de toutes les sciences celle qui répondait le mieux au caractère de mon esprit, me semblait le plus en rapport avec les recherches que je voulais entreprendre. Un mémoire, composé dans ce temps sur l’une des plus intéressantes questions de la grammaire comparée, vint, sinon révéler un succès éclatant, du moins attester la solidité de mes travaux.
Depuis ce moment, la métaphysique et la morale ont été mon unique occupation ; l’expérience que j’ai faite que ces sciences, encore mal déterminées dans leur objet et mal circonscrites, sont, comme les sciences naturelles, susceptibles de démonstration et de certitude, a déjà récompensé mes efforts.
Mais, messieurs, de tous les maîtres que j’ai suivis, c’est à vous que je dois le plus. Vos concours, vos programmes, vos indications, d’accord avec mes vœux secrets et mes espérances les plus chères, n’ont cessé de m’éclairer et de me montrer le chemin ; ce mémoire sur la propriété est l’enfant de ces pensées.
En 1838, l’Académie de Besançon proposa la question suivante : À quelles causes faut-il attribuer le nombre toujours croissant des suicides, et quels sont les moyens propres à arrêter les effets de cette contagion morale ?
C’était, en termes moins généraux, demander quelle est la cause du mal social, et quel en est le remède. Vous-mêmes le reconnûtes, messieurs, lorsque votre commission déclara que les concurrents avaient parfaitement énuméré les causes immédiates et particulières du suicide, ainsi que les moyens de prévenir chacune d’elles ; mais que de cette énumération faite avec plus ou moins de talent, aucun enseignement positif n’était résulté, ni sur la cause première du mal, ni sur le remède.
En 1839, votre programme, toujours piquant et varié dans son expression académique, devint plus précis. Le concours de 1838 avait signalé comme causes, ou pour mieux dire comme signes diagnostiques du malaise social, l’oubli de principes religieux et moraux, l’ambition des richesses, la fureur des jouissances, les agitations politiques ; toutes ces données furent par vous réunies en une seule proposition : De l’utilité de la célébration du dimanche, sous les rapports de l’hygiène, de la morale, des relations de famille et de cité.

 

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