Queeriser l’art, ce n’est pas vouloir promouvoir un art queer, si tant est que cela existe ou que cela puisse exister, et encore moins vouloir esthétiser ou « artistiser » la pensée et la pratique queer. C’est renoncer définitivement à toute ontologie comme à tout paradigme, c’est rejeter toute prétention à la catégorisation, à commencer par les catégories d’art pur et même d’art. Ouvrir des pistes, mais pas pour les refermer aussitôt, le queer ne procédant pas de la vaine recherche d’une identité de plus, même minoritaire ou «mineure», mais tout au contraire d’une entreprise de désidentitarisation, de désidentification, de critique de toute identité. … Non pas un roman-fleuve mais un livre-fleuve, pas si tranquille que cela, un livre-montage, une sorte de cut-up théorique mixant les références les plus diverses, les plus hétérogènes, voire les plus hétéroclites. « (…) Faut-il quitter le monde de l’art pour rester debout ? On pensera ici . Lee Lozano, Raivo Puusemp et beaucoup d’autres de cette première génération d’artistes qui avaient anticipé ce devenir de l’art toxique et obscène et ne voulaient s’y compromettre. Certains y sont revenus, d’autres ont disparu… Décision terrible et aveu de faillite personnelle. Perspective d’anéantissements. La question s’est posée. Elle a fait autour de nous l’objet de nombreuses discussions... Personnellement, nous ne nous résignons pas à abandonner – à la fois pour maintenir les zones de résistances mais aussi parce que c’est sans doute le moment d’agir, de repenser tout l’écosystème de l’art, de participer à l’effondrement de celui en place en anticipant des échappatoires… »
Queeriser l’art, ce n’est pas vouloir promouvoir un art queer, si tant est que cela existe ou que cela puisse exister, et encore moins vouloir esthétiser ou « artistiser » la pensée et la pratique queer. C’est renoncer définitivement à toute ontologie comme à tout paradigme, c’est rejeter toute prétention à la catégorisation, à commencer par les catégories d’art pur et même d’art. Ouvrir des pistes, mais pas pour les refermer aussitôt, le queer ne procédant pas de la vaine recherche d’une identité de plus, même minoritaire ou «mineure», mais tout au contraire d’une entreprise de désidentitarisation, de désidentification, de critique de toute identité. … Non pas un roman-fleuve mais un livre-fleuve, pas si tranquille que cela, un livre-montage, une sorte de cut-up théorique mixant les références les plus diverses, les plus hétérogènes, voire les plus hétéroclites. « (…) Faut-il quitter le monde de l’art pour rester debout ? On pensera ici . Lee Lozano, Raivo Puusemp et beaucoup d’autres de cette première génération d’artistes qui avaient anticipé ce devenir de l’art toxique et obscène et ne voulaient s’y compromettre. Certains y sont revenus, d’autres ont disparu… Décision terrible et aveu de faillite personnelle. Perspective d’anéantissements. La question s’est posée. Elle a fait autour de nous l’objet de nombreuses discussions... Personnellement, nous ne nous résignons pas à abandonner – à la fois pour maintenir les zones de résistances mais aussi parce que c’est sans doute le moment d’agir, de repenser tout l’écosystème de l’art, de participer à l’effondrement de celui en place en anticipant des échappatoires… »