Author: | Collectif | ISBN: | 9791034600052 |
Publisher: | Champ social Editions | Publication: | September 6, 2016 |
Imprint: | Champ social Editions | Language: | French |
Author: | Collectif |
ISBN: | 9791034600052 |
Publisher: | Champ social Editions |
Publication: | September 6, 2016 |
Imprint: | Champ social Editions |
Language: | French |
Le terme d’autonomie fait partie de la novlangue de notre société néolibérale. Il est de plus en plus couramment utilisé et l’illustration la plus évidente en est la création de la CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie). Plus récemment, l’article 92 de la loi de santé du 26 janvier 2016 propose, « un accompagnement sanitaire, social et administratif des personnes souffrant d'une maladie chronique ainsi que des personnes handicapées, qui a pour but de maintenir ou d'accroître leur autonomie... et de développer leur projet de vie ».
Ainsi, l’autonomie est utilisée aussi bien sous la forme euphémique de perte d’autonomie pour éviter de parler de dépendance, que lorsqu’il est question d’aider des personnes en situation de handicap à accroître celle-ci. Mais notre société va plus loin en faisant de l’autonomie une norme, une injonction dans une société individualiste marquée par la recherche de la performance et du profit. On peut d’ailleurs s’interroger sur le rapprochement fait par la CNSA entre autonomie et solidarité, car comme le fait remarquer J.Y. Barreyre, la solidarité qui présidait à la création de la Sécurité sociale s’est délitée et les personnes en voie de désaffiliation sociale sont de plus en plus nombreuses. En même temps qu’on leur propose un guichet unique, on leur demande d’être responsables et autonomes avec une injonction d’inclusion. Cette injonction à être autonome, à se réaliser soi-même, à devenir l’auto-entrepreneur de soi-même, imprègne les relations sociales et n’est pas sans induire de nouvelles formes de pathologies qui peuvent être considérées tout autant comme une forme de souffrance psychique qu’une pathologie de l’idéal social.
Le terme d’autonomie fait partie de la novlangue de notre société néolibérale. Il est de plus en plus couramment utilisé et l’illustration la plus évidente en est la création de la CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie). Plus récemment, l’article 92 de la loi de santé du 26 janvier 2016 propose, « un accompagnement sanitaire, social et administratif des personnes souffrant d'une maladie chronique ainsi que des personnes handicapées, qui a pour but de maintenir ou d'accroître leur autonomie... et de développer leur projet de vie ».
Ainsi, l’autonomie est utilisée aussi bien sous la forme euphémique de perte d’autonomie pour éviter de parler de dépendance, que lorsqu’il est question d’aider des personnes en situation de handicap à accroître celle-ci. Mais notre société va plus loin en faisant de l’autonomie une norme, une injonction dans une société individualiste marquée par la recherche de la performance et du profit. On peut d’ailleurs s’interroger sur le rapprochement fait par la CNSA entre autonomie et solidarité, car comme le fait remarquer J.Y. Barreyre, la solidarité qui présidait à la création de la Sécurité sociale s’est délitée et les personnes en voie de désaffiliation sociale sont de plus en plus nombreuses. En même temps qu’on leur propose un guichet unique, on leur demande d’être responsables et autonomes avec une injonction d’inclusion. Cette injonction à être autonome, à se réaliser soi-même, à devenir l’auto-entrepreneur de soi-même, imprègne les relations sociales et n’est pas sans induire de nouvelles formes de pathologies qui peuvent être considérées tout autant comme une forme de souffrance psychique qu’une pathologie de l’idéal social.