Poésies diverses

Fiction & Literature, Poetry, Continental European
Cover of the book Poésies diverses by François-René de Chateaubriand, François-René de Chateaubriand
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Author: François-René de Chateaubriand ISBN: 1230000220977
Publisher: François-René de Chateaubriand Publication: February 25, 2014
Imprint: Language: French
Author: François-René de Chateaubriand
ISBN: 1230000220977
Publisher: François-René de Chateaubriand
Publication: February 25, 2014
Imprint:
Language: French

EXTRAIT:

Dans les airs frémissants j'entends le long murmure

De la cloche du soir qui tinte avec lenteur ;

Les troupeaux en bêlant errent sur la verdure ;

Le berger se retire et livre la nature

A la nuit solitaire, à mon penser rêveur

Dans l'orient d'azur l'astre des nuits s'avance,

Et tout l'air se remplit d'un calme solennel.

Du vieux temple verdi sous ce lierre immortel

L'oiseau de la nuit seul trouble le grand silence.

On n'entend que le bruit de l'insecte incertain,

Et quelquefois encore, au travers de ces hêtres,

Les sons interrompus des sonnettes champêtres

Du troupeau qui s'endort sur le coteau lointain.

 

Dans ce champ où l'on voit l'herbe mélancolique

Flotter sur les sillons que forment ces tombeaux,

Les rustiques aïeux de nos humbles hameaux

Au bruit du vent des nuits dorment sous l'if antique.

De la jeune Progné le ramage confus,

Du zéphyr, au matin, la voix fraîche et céleste,

Les chants perçants du coq ne réveilleront plus

Ces bergers endormis sous cette couche agreste.

Près de l'âtre brûlant une épouse modeste

N'apprête plus pour eux le champêtre repas ;

Jamais à leur retour ils ne verront, hélas !

D'enfants au doux parler une troupe légère,

Entourant leurs genoux et retardant leurs pas,

Se disputer l'amour et les baisers d'un père.

Souvent, ô laboureurs ! Cérès mûrit pour vous

Les flottantes moissons dans les champs qu'elle dore ;

Souvent avec fracas tombèrent sous vos coups

Les pins retentissants dans la forêt sonore.

En vain l'ambition, qu'enivrent ses désirs,

Méprise et vos travaux et vos simples loisirs :

Eh ! que sont les honneurs ? L'enfant de la victoire,

Le paisible mortel qui conduit un troupeau,

Meurent également ; et les pas de la gloire,

Comme ceux du plaisir, ne mènent qu'au tombeau.

Qu'importe que pour nous de vains panégyriques

D'une voix infidèle aient enflé les accents ?

Les bustes animés, les pompeux monuments,

Font-ils parler des morts les muettes reliques ?

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EXTRAIT:

Dans les airs frémissants j'entends le long murmure

De la cloche du soir qui tinte avec lenteur ;

Les troupeaux en bêlant errent sur la verdure ;

Le berger se retire et livre la nature

A la nuit solitaire, à mon penser rêveur

Dans l'orient d'azur l'astre des nuits s'avance,

Et tout l'air se remplit d'un calme solennel.

Du vieux temple verdi sous ce lierre immortel

L'oiseau de la nuit seul trouble le grand silence.

On n'entend que le bruit de l'insecte incertain,

Et quelquefois encore, au travers de ces hêtres,

Les sons interrompus des sonnettes champêtres

Du troupeau qui s'endort sur le coteau lointain.

 

Dans ce champ où l'on voit l'herbe mélancolique

Flotter sur les sillons que forment ces tombeaux,

Les rustiques aïeux de nos humbles hameaux

Au bruit du vent des nuits dorment sous l'if antique.

De la jeune Progné le ramage confus,

Du zéphyr, au matin, la voix fraîche et céleste,

Les chants perçants du coq ne réveilleront plus

Ces bergers endormis sous cette couche agreste.

Près de l'âtre brûlant une épouse modeste

N'apprête plus pour eux le champêtre repas ;

Jamais à leur retour ils ne verront, hélas !

D'enfants au doux parler une troupe légère,

Entourant leurs genoux et retardant leurs pas,

Se disputer l'amour et les baisers d'un père.

Souvent, ô laboureurs ! Cérès mûrit pour vous

Les flottantes moissons dans les champs qu'elle dore ;

Souvent avec fracas tombèrent sous vos coups

Les pins retentissants dans la forêt sonore.

En vain l'ambition, qu'enivrent ses désirs,

Méprise et vos travaux et vos simples loisirs :

Eh ! que sont les honneurs ? L'enfant de la victoire,

Le paisible mortel qui conduit un troupeau,

Meurent également ; et les pas de la gloire,

Comme ceux du plaisir, ne mènent qu'au tombeau.

Qu'importe que pour nous de vains panégyriques

D'une voix infidèle aient enflé les accents ?

Les bustes animés, les pompeux monuments,

Font-ils parler des morts les muettes reliques ?

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