Pattes d'autruche

Un roman de la mémoire

Fiction & Literature, Family Life, Literary
Cover of the book Pattes d'autruche by Alicia Kozameh, Zinnia Éditions
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Author: Alicia Kozameh ISBN: 9791092948226
Publisher: Zinnia Éditions Publication: November 9, 2016
Imprint: Zinnia Éditions Language: French
Author: Alicia Kozameh
ISBN: 9791092948226
Publisher: Zinnia Éditions
Publication: November 9, 2016
Imprint: Zinnia Éditions
Language: French
Remonter le fil des souvenirs d'une existence singulière.

Alcira, petite fille de quatre ans au début du récit, vit en famille avec sa sœur, Mariana de quatre ans son aînée, sous l’autorité d’un père gérant de banque qui n’hésite pas à « corriger » sa fille cadette et d’une mère au foyer qui ne parvient pas réellement à accepter le handicap de sa fille aînée. Car Mariana, l’éternelle « petite sœur » est atteinte de troubles neurologiques moteurs incurables à la suite d’une naissance rendue difficile par incurie.
Alcira raconte ou plus exactement fait émerger du passé les scènes ayant marqué la relation presque symbiotique qu’elles entretiennent au long des 13 années de leur vie commune, ponctuée de déménagements, jusqu’au décès de Mariana.

Ce qui surprend, captive et séduit à la lecture de ce texte est bien son écriture : jouant sur la concomitance dans une même phrase du passé et du présent, au prix parfois de quelques contorsions syntaxiques, Alicia Kozameh parvient plus encore qu’à superposer les strates du temps et du souvenir, à les rendre contemporaines offrant par la même un travail de mémoire très singulier.

Un travail de mémoire sur les thèmes de la relation entre sœurs, le mal-être, la douleur qui frise la folie, dans un monde dominé par la violence sous toutes ses formes.

EXTRAIT

Je dois avoir entendu, j’entends : Allez sur la place. Emmène Alcira à la balançoire. Une nausée de joie me retourne l’estomac. Je regarde la fontaine asséchée, tout le mica, je vois Mariana assise par terre, je regarde ses genoux pointus, ses mains : cinq fils à coudre attachés entre eux par une extrémité.

Je regrette la joie dans mon estomac. La place. La place est idiote. Le toboggan, monter difficilement puis descendre comme de rien, descendre, arriver sur le sable acide. À quoi bon monter si le jeu se termine en descente. Le tourniquet, s’asseoir pour tourner, tourner fait mal au cœur, abêtit. Il perd aussi des forces à la fin, celui qui pousse se fatigue, le tourniquet perd de la vitesse, s’arrête doucement. À quoi bon monter si après il s’arrête et qu’il faut descendre. La balançoire. Pareil : tout dépend de celui qui la pousse ; mais avec la balançoire c’est différent. C’est mieux quand Tini nous emmène après avoir nettoyé toute la maison, parce que ses bras sont plus fatigués. Ses mains plus froides. Quand maman nous envoie avec elle le matin, avant qu’elle lave à grande eau le patio, elle pousse très fort. Trop fort. Et je vois bizarre, je ne vois presque plus à cette hauteur, à cette vitesse.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Alicia Kozameh (Rosario, 1953), est actuellement professeur à l’Université Chapman de Los Angeles. Prisonnière politique de la dictature argentine de 1973 à 1976, son œuvre fictionnalise l’expérience carcérale et s’impose comme une exploration chaque fois renouvelée de la condition humaine dans une écriture très singulière.
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Remonter le fil des souvenirs d'une existence singulière.

Alcira, petite fille de quatre ans au début du récit, vit en famille avec sa sœur, Mariana de quatre ans son aînée, sous l’autorité d’un père gérant de banque qui n’hésite pas à « corriger » sa fille cadette et d’une mère au foyer qui ne parvient pas réellement à accepter le handicap de sa fille aînée. Car Mariana, l’éternelle « petite sœur » est atteinte de troubles neurologiques moteurs incurables à la suite d’une naissance rendue difficile par incurie.
Alcira raconte ou plus exactement fait émerger du passé les scènes ayant marqué la relation presque symbiotique qu’elles entretiennent au long des 13 années de leur vie commune, ponctuée de déménagements, jusqu’au décès de Mariana.

Ce qui surprend, captive et séduit à la lecture de ce texte est bien son écriture : jouant sur la concomitance dans une même phrase du passé et du présent, au prix parfois de quelques contorsions syntaxiques, Alicia Kozameh parvient plus encore qu’à superposer les strates du temps et du souvenir, à les rendre contemporaines offrant par la même un travail de mémoire très singulier.

Un travail de mémoire sur les thèmes de la relation entre sœurs, le mal-être, la douleur qui frise la folie, dans un monde dominé par la violence sous toutes ses formes.

EXTRAIT

Je dois avoir entendu, j’entends : Allez sur la place. Emmène Alcira à la balançoire. Une nausée de joie me retourne l’estomac. Je regarde la fontaine asséchée, tout le mica, je vois Mariana assise par terre, je regarde ses genoux pointus, ses mains : cinq fils à coudre attachés entre eux par une extrémité.

Je regrette la joie dans mon estomac. La place. La place est idiote. Le toboggan, monter difficilement puis descendre comme de rien, descendre, arriver sur le sable acide. À quoi bon monter si le jeu se termine en descente. Le tourniquet, s’asseoir pour tourner, tourner fait mal au cœur, abêtit. Il perd aussi des forces à la fin, celui qui pousse se fatigue, le tourniquet perd de la vitesse, s’arrête doucement. À quoi bon monter si après il s’arrête et qu’il faut descendre. La balançoire. Pareil : tout dépend de celui qui la pousse ; mais avec la balançoire c’est différent. C’est mieux quand Tini nous emmène après avoir nettoyé toute la maison, parce que ses bras sont plus fatigués. Ses mains plus froides. Quand maman nous envoie avec elle le matin, avant qu’elle lave à grande eau le patio, elle pousse très fort. Trop fort. Et je vois bizarre, je ne vois presque plus à cette hauteur, à cette vitesse.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Alicia Kozameh (Rosario, 1953), est actuellement professeur à l’Université Chapman de Los Angeles. Prisonnière politique de la dictature argentine de 1973 à 1976, son œuvre fictionnalise l’expérience carcérale et s’impose comme une exploration chaque fois renouvelée de la condition humaine dans une écriture très singulière.

More books from Literary

Cover of the book Sold on a Monday by Alicia Kozameh
Cover of the book Die Welt von Gestern by Alicia Kozameh
Cover of the book Life With Archie #24 by Alicia Kozameh
Cover of the book Surviving Chadwick by Alicia Kozameh
Cover of the book Rosamund by Alicia Kozameh
Cover of the book The Tree-Sitter: A Novel by Alicia Kozameh
Cover of the book New York Odysée by Alicia Kozameh
Cover of the book Celtic Literature by Alicia Kozameh
Cover of the book Sei klug und halte dich an Wunder Gedanken über das Leben by Alicia Kozameh
Cover of the book The Vengeance of Mothers by Alicia Kozameh
Cover of the book Southeast Asian Ecocriticism by Alicia Kozameh
Cover of the book Metlakahtla And The North Pacific Mission by Alicia Kozameh
Cover of the book Bilinguisme, interculturel et ethnologie by Alicia Kozameh
Cover of the book La innovación retrógrada by Alicia Kozameh
Cover of the book Si c'était à refaire de Marc Levy (Fiche de lecture) by Alicia Kozameh
We use our own "cookies" and third party cookies to improve services and to see statistical information. By using this website, you agree to our Privacy Policy