Oeuvres poétiques

Fiction & Literature, Poetry, Continental European
Cover of the book Oeuvres poétiques by Marceline Desbordes-Valmore, Marceline Desbordes-Valmore
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Author: Marceline Desbordes-Valmore ISBN: 1230000221030
Publisher: Marceline Desbordes-Valmore Publication: February 25, 2014
Imprint: Language: French
Author: Marceline Desbordes-Valmore
ISBN: 1230000221030
Publisher: Marceline Desbordes-Valmore
Publication: February 25, 2014
Imprint:
Language: French

EXTRAIT:

IDYL. L'ARBRISSEAU

 

À Monsieur le dr Alibert

La tristesse est rêveuse, et je rêve souvent ;

La nature m' y porte, on la trompe avec peine ;

Je rêve au bruit de l' eau qui se promène,

Au murmure du saule agité par le vent.

J' écoute : un souvenir répond à ma tristesse ;

Un autre souvenir s' éveille dans mon coeur ;

Chaque objet me pénètre, et répand sa couleur

 

Sur le sentiment qui m' oppresse.

Ainsi le nuage s' enfuit,

Pressé par un autre nuage ;

Ainsi le flot fuit le rivage,

Cédant au flot qui le poursuit.

J' ai vu languir, au fond de la vallée,

Un arbrisseau qu' oubliait le bonheur ;

L' aurore se levait sans éclairer sa fleur,

Et pour lui la nature était sombre et voilée.

Ses printemps ignorés s' écoulaient dans la nuit ;

L' amour jamais d' une fraîche guirlande

À ses rameaux n' avait laissé l' offrande :

Il fait froid aux lieux qu' amour fuit.

L' ombre humide éteignait sa force languissante ;

Son front pour s' élever faisait un vain effort ;

Un éternel hiver, une eau triste et dormante

Jusque dans sa racine allaient porter la mort.

" Hélas ! Faut-il mourir sans connaître la vie !

" Sans avoir vu des cieux briller les doux flambeaux !

" Je n' atteindrai jamais de ces arbres si beaux

" La couronne verte et fleurie !

" Ils dominent au loin sur les champs d' alentour ;

" On dit que le soleil dore leur beau feuillage,

" Et moi, sous leur impénétrable ombrage,

" Je devine à peine le jour !

" Vallon où je me meurs, votre triste influence

" A préparé ma chute auprès de ma naissance.

" Bientôt, hélas ! Je ne dois plus gémir !

" Déjà ma feuille a cessé de frémir...

" Je meurs, je meurs ! " ce douloureux murmure

Toucha le dieu protecteur du vallon.

C' était le temps où le noir aquilon

 

Laisse, en fuyant, respirer la nature.

" Non ! Dit le dieu ; qu' un souffle de chaleur

" Pénètre au sein de ta tige glacée !

" Ta vie heureuse est enfin commencée ;

" Relève-toi, j' ai ranimé ta fleur.

" Je te consacre aux nymphes des bocages ;

" À mes lauriers tes rameaux vont s' unir,

" Et j' irai quelque jour sous leurs jeunes ombrages

" Chercher un souvenir. "

L' arbrisseau, faible encor, tressaillit d' espérance ;

Dans le pressentiment il goûta l' existence.

Comme l' aveugle-né, saisi d' un doux transport,

Voit fuir sa longue nuit, image de la mort,

Quand une main divine entr' ouvre sa paupière,

Et conduit à son âme un rayon de lumière :

L' air qu' il respire alors est un bienfait nouveau ;

Il est plus pur ! Il vient d' un ciel si beau !

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EXTRAIT:

IDYL. L'ARBRISSEAU

 

À Monsieur le dr Alibert

La tristesse est rêveuse, et je rêve souvent ;

La nature m' y porte, on la trompe avec peine ;

Je rêve au bruit de l' eau qui se promène,

Au murmure du saule agité par le vent.

J' écoute : un souvenir répond à ma tristesse ;

Un autre souvenir s' éveille dans mon coeur ;

Chaque objet me pénètre, et répand sa couleur

 

Sur le sentiment qui m' oppresse.

Ainsi le nuage s' enfuit,

Pressé par un autre nuage ;

Ainsi le flot fuit le rivage,

Cédant au flot qui le poursuit.

J' ai vu languir, au fond de la vallée,

Un arbrisseau qu' oubliait le bonheur ;

L' aurore se levait sans éclairer sa fleur,

Et pour lui la nature était sombre et voilée.

Ses printemps ignorés s' écoulaient dans la nuit ;

L' amour jamais d' une fraîche guirlande

À ses rameaux n' avait laissé l' offrande :

Il fait froid aux lieux qu' amour fuit.

L' ombre humide éteignait sa force languissante ;

Son front pour s' élever faisait un vain effort ;

Un éternel hiver, une eau triste et dormante

Jusque dans sa racine allaient porter la mort.

" Hélas ! Faut-il mourir sans connaître la vie !

" Sans avoir vu des cieux briller les doux flambeaux !

" Je n' atteindrai jamais de ces arbres si beaux

" La couronne verte et fleurie !

" Ils dominent au loin sur les champs d' alentour ;

" On dit que le soleil dore leur beau feuillage,

" Et moi, sous leur impénétrable ombrage,

" Je devine à peine le jour !

" Vallon où je me meurs, votre triste influence

" A préparé ma chute auprès de ma naissance.

" Bientôt, hélas ! Je ne dois plus gémir !

" Déjà ma feuille a cessé de frémir...

" Je meurs, je meurs ! " ce douloureux murmure

Toucha le dieu protecteur du vallon.

C' était le temps où le noir aquilon

 

Laisse, en fuyant, respirer la nature.

" Non ! Dit le dieu ; qu' un souffle de chaleur

" Pénètre au sein de ta tige glacée !

" Ta vie heureuse est enfin commencée ;

" Relève-toi, j' ai ranimé ta fleur.

" Je te consacre aux nymphes des bocages ;

" À mes lauriers tes rameaux vont s' unir,

" Et j' irai quelque jour sous leurs jeunes ombrages

" Chercher un souvenir. "

L' arbrisseau, faible encor, tressaillit d' espérance ;

Dans le pressentiment il goûta l' existence.

Comme l' aveugle-né, saisi d' un doux transport,

Voit fuir sa longue nuit, image de la mort,

Quand une main divine entr' ouvre sa paupière,

Et conduit à son âme un rayon de lumière :

L' air qu' il respire alors est un bienfait nouveau ;

Il est plus pur ! Il vient d' un ciel si beau !

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