Author: | Maria Susanna Cummins, Henriette Loreau | ISBN: | 1230002671802 |
Publisher: | L. Hachette et Cie (Paris) 1858 | Publication: | October 13, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Maria Susanna Cummins, Henriette Loreau |
ISBN: | 1230002671802 |
Publisher: | L. Hachette et Cie (Paris) 1858 |
Publication: | October 13, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait: Par une belle après-midi d’été, une femme au visage loux et pensif, ayant environ trente-cinq ans, était assise dans un modeste parloir où elle se trouvait seule, et cousait ivec activité. Elle habitait la campagne, et la fenêtre basse auprès de laquelle elle était alors ouvrait sur un verger ’inclinant au midi, et tout parfumé de l’odeur du foin nouveau que la brise répandait en passant.
Cette femme avait beaucoup de soucis et peu de loisirs, et il y avait plus d’une heure qu’elle n’avait quitté son ouvrage des yeux, lorsque son attention fut attirée tout à coup par des voix enfantines ; elle s’arrêta au milieu d’une reprise, et, son aiguille entre le pouce et l’index, elle s’appuya sur le rebord de la fenêtre et regarda pendant quelques minutes avec une sérieuse attention un groupe d’enfants qui étaient rassemblés sous un arbre situé en face d’elle. Ils étaient trop loin pour qu’elle pût distinguer leurs paroles ; mais le bonheur rayonnait sur leurs figures, la gaieté éclatait dans leurs cris insouciants, et la joie se reflétait dans leurs mouvements légers. Soit qu’ils courussent après un papillon, soit qu’ils se poursuivissent en se jetant des poignées de foin à la tête, ou que, dans leur exubérante ardeur, ils se missent à courir et à sauter sans but. soit même qu’iis se reposassent au soleil, ils offraient le tableau le plus achevé de l’allégresse enfantine, dont la vue est si consolante et si douce pour une mère. Bien que suuriant de temps en temps à leurs jeux, la femme au doux visage, qui les regardait de sa fenêtre, les observait d’un air plus attentif que la circonstance ne paraissait l’exiger : c’est qu’elle discernait au milieu de leurs plaisirs ce qu’un regard moins vigilant que le sien n’aurait pas aperçu, et elle y voyait de sérieux motifs de réflexion.
Trois des membres qui composaient ce petit groupe étaient ses propres enfants ; mais, bien que par intervalles ceux-ci attirassent son attention et fissent battre son cœur par leur joie innocente, ce n’étaient pas eux qui préoccupaient son esprit d’une façon aussi particulière. Une petite fille dont elle pouvait passer pour la mère adoptive, et qui depuis trois ans habitait sa maison en qualité d’élève, était elle qui fixait ainsi son regard et sa pensée......
Extrait: Par une belle après-midi d’été, une femme au visage loux et pensif, ayant environ trente-cinq ans, était assise dans un modeste parloir où elle se trouvait seule, et cousait ivec activité. Elle habitait la campagne, et la fenêtre basse auprès de laquelle elle était alors ouvrait sur un verger ’inclinant au midi, et tout parfumé de l’odeur du foin nouveau que la brise répandait en passant.
Cette femme avait beaucoup de soucis et peu de loisirs, et il y avait plus d’une heure qu’elle n’avait quitté son ouvrage des yeux, lorsque son attention fut attirée tout à coup par des voix enfantines ; elle s’arrêta au milieu d’une reprise, et, son aiguille entre le pouce et l’index, elle s’appuya sur le rebord de la fenêtre et regarda pendant quelques minutes avec une sérieuse attention un groupe d’enfants qui étaient rassemblés sous un arbre situé en face d’elle. Ils étaient trop loin pour qu’elle pût distinguer leurs paroles ; mais le bonheur rayonnait sur leurs figures, la gaieté éclatait dans leurs cris insouciants, et la joie se reflétait dans leurs mouvements légers. Soit qu’ils courussent après un papillon, soit qu’ils se poursuivissent en se jetant des poignées de foin à la tête, ou que, dans leur exubérante ardeur, ils se missent à courir et à sauter sans but. soit même qu’iis se reposassent au soleil, ils offraient le tableau le plus achevé de l’allégresse enfantine, dont la vue est si consolante et si douce pour une mère. Bien que suuriant de temps en temps à leurs jeux, la femme au doux visage, qui les regardait de sa fenêtre, les observait d’un air plus attentif que la circonstance ne paraissait l’exiger : c’est qu’elle discernait au milieu de leurs plaisirs ce qu’un regard moins vigilant que le sien n’aurait pas aperçu, et elle y voyait de sérieux motifs de réflexion.
Trois des membres qui composaient ce petit groupe étaient ses propres enfants ; mais, bien que par intervalles ceux-ci attirassent son attention et fissent battre son cœur par leur joie innocente, ce n’étaient pas eux qui préoccupaient son esprit d’une façon aussi particulière. Une petite fille dont elle pouvait passer pour la mère adoptive, et qui depuis trois ans habitait sa maison en qualité d’élève, était elle qui fixait ainsi son regard et sa pensée......