Author: | Francine Ruel | ISBN: | 9782764808238 |
Publisher: | Libre Expression | Publication: | September 25, 2013 |
Imprint: | Libre Expression | Language: | French |
Author: | Francine Ruel |
ISBN: | 9782764808238 |
Publisher: | Libre Expression |
Publication: | September 25, 2013 |
Imprint: | Libre Expression |
Language: | French |
« Elle était minuscule et elle prenait toute la place. Avec sa voix rauque, voix de fumeuse, voix de femme déterminée, elle en imposait du haut de ses cinq pieds, juchée en permanence sur des talons aiguilles. Elle passait ses journées debout, à travailler sans relâche, et ce n'est qu'une fois à la maison, brisée de fatigue, qu'elle acceptait de descendre de cette plateforme qui semblait lui permettre de tout contrôler, de tout diriger. L'homme de la maison, c'était elle, Mado, ma mère. Enfin, ce qu'était devenue ma mère, après. Parce qu'il y a eu un avant.
J'ai le souvenir, dans ma petite enfance, d'une mère joyeuse, d'une mère radieuse, pleine de vie. Je l'admirais, je la craignais, je l'aimais énormément. Je l'ai détestée aussi. Je lui en voulais d'être trop originale, pas tout à fait comme les mères normales de mon entourage ; je lui reprochais tout bas d'être à la fois la mère et le père. Cet “adorable inconscient”, comme le qualifiait ma mère, avait quitté la maison alors qu'elle n'avait que trente-deux ans et cinq enfants. Elle a tenu à bout de bras pendant vingt ans cette famille constituée de filles uniquement.
Dans ce livre, j'ai tracé une esquisse de cette femme qui a été ma mère et qui est partie trop vite, en mélangeant anecdotes et réflexions, moments dramatiques et humoristiques, en me promenant entre l'avant et l'après départ de mon père. De courts chapitres, de petits tableaux ne livrant que les impressions qui restent en mémoire, pour raconter celle que j'ai eu très peu de temps pour côtoyer. »
« Elle était minuscule et elle prenait toute la place. Avec sa voix rauque, voix de fumeuse, voix de femme déterminée, elle en imposait du haut de ses cinq pieds, juchée en permanence sur des talons aiguilles. Elle passait ses journées debout, à travailler sans relâche, et ce n'est qu'une fois à la maison, brisée de fatigue, qu'elle acceptait de descendre de cette plateforme qui semblait lui permettre de tout contrôler, de tout diriger. L'homme de la maison, c'était elle, Mado, ma mère. Enfin, ce qu'était devenue ma mère, après. Parce qu'il y a eu un avant.
J'ai le souvenir, dans ma petite enfance, d'une mère joyeuse, d'une mère radieuse, pleine de vie. Je l'admirais, je la craignais, je l'aimais énormément. Je l'ai détestée aussi. Je lui en voulais d'être trop originale, pas tout à fait comme les mères normales de mon entourage ; je lui reprochais tout bas d'être à la fois la mère et le père. Cet “adorable inconscient”, comme le qualifiait ma mère, avait quitté la maison alors qu'elle n'avait que trente-deux ans et cinq enfants. Elle a tenu à bout de bras pendant vingt ans cette famille constituée de filles uniquement.
Dans ce livre, j'ai tracé une esquisse de cette femme qui a été ma mère et qui est partie trop vite, en mélangeant anecdotes et réflexions, moments dramatiques et humoristiques, en me promenant entre l'avant et l'après départ de mon père. De courts chapitres, de petits tableaux ne livrant que les impressions qui restent en mémoire, pour raconter celle que j'ai eu très peu de temps pour côtoyer. »