Author: | Charles-Athanase Walckenaer, Joseph-Adolphe Aubenas | ISBN: | 1230002984902 |
Publisher: | Paris : Didot, 1856 | Publication: | December 9, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Charles-Athanase Walckenaer, Joseph-Adolphe Aubenas |
ISBN: | 1230002984902 |
Publisher: | Paris : Didot, 1856 |
Publication: | December 9, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Vol. 1. Durant la Régence et la Fronde —
v. 2. Durant le ministère du cardinal Mazarin —
v. 3. Durant le ministère du cardinal Mazarin et la jeunesse de Louis XIV —
v. 4. Durant la guerre de Louis XIV contre la Hollande —
v. 5. Durant la seconde conquête de la France —
Comté par Louis XIV et la première coalition des puissances contre la France —
v. 6. De 1676 à 1680 / par M. Aubenas.
CHAPITRE PREMIER....
1592-1627....
Chateau de Bourbilly.—Famille des Rabutins.—Tableau representant sainte Chantal.—Belle reponse de Benigne Fremyot.—Posterite de sainte Chantal. —De Benigne Rabutin.—Son duel avec Boulleville.—Son combat a l’Ile de Re.—Sa mort....
A deux lieues au sud-ouest de la ville de Semur en Bourgogne, et a la meme distance de l’ancien bourg d’Epoisses, dans un vallon tapisse de prairies et de toutes parts environne de coteaux que couvrent des bois et des vignes, s’eleve, pres des bords d’une petite riviere, le vieux chateau de Bourbilly. La riviere, que l’on nomme le Serain, du haut d’un rocher se precipite en cascade dans le vallon, le traverse, s’y divise, et roule en murmurant ses eaux limpides. Le chateau, entoure de murailles epaisses et flanquées de tourelles, presentait a l’exterieur un carre, et a l’interieur une vaste cour. Son entrée etait fermée par un pont-levis que dominait une tour.
Ce domaine, qui relevait comme fief de la seigneurie d’Epoisses, etait devenu l’apanage de la branche ainée des Rabutins, lorsque, a une epoque tres— reculée, le lieu d’ou cette famille tirait son nom, situe dans la paroisse de Changy, pres de Charolles, eut ete detruit. Bourbilly devint alors la principale habitation des Rabutins; la chapelle etait affectée a leur sepulture, et les terres qui en dependaient fournissaient les plus fortes parties de leurs revenus.
Le chateau il y a dix ans ne s’offrait deja plus aux regards des voyageurs tel qu’il etait autrefois. A la place du pont-levis on voyait un pont en briques, de deux arches, et au lieu de la tour un petit batiment entoure d’arbres. Une des principales facades venait d’etre abattue; les vastes salles des corps de logis qu’on avait conserves etaient converties en greniers: il ne restait plus de leur antique magnificence que des chambranles de cheminée curieusement sculptes, et sur les murs des peintures a demi effacées, parmi lesquelles on distinguait l’ecusson des Rabutins, qui par leurs alliances tenaient a la premiere dynastie des ducs de Bourgogne et a la famille royale de Danemark. Un seul portrait avait resiste comme par miracle a toutes les causes de destruction: c’etait celui de la pieuse Chantal.
Cette sainte femme etait la fille de Benigne Fremyot, de ce courageux president au parlement de Dijon, qui, menace par les ligueurs, s’il n’embrassait leur parti, de voir immoler son fils, qu’ils avaient fait prisonnier, repondit: <<
Vol. 1. Durant la Régence et la Fronde —
v. 2. Durant le ministère du cardinal Mazarin —
v. 3. Durant le ministère du cardinal Mazarin et la jeunesse de Louis XIV —
v. 4. Durant la guerre de Louis XIV contre la Hollande —
v. 5. Durant la seconde conquête de la France —
Comté par Louis XIV et la première coalition des puissances contre la France —
v. 6. De 1676 à 1680 / par M. Aubenas.
CHAPITRE PREMIER....
1592-1627....
Chateau de Bourbilly.—Famille des Rabutins.—Tableau representant sainte Chantal.—Belle reponse de Benigne Fremyot.—Posterite de sainte Chantal. —De Benigne Rabutin.—Son duel avec Boulleville.—Son combat a l’Ile de Re.—Sa mort....
A deux lieues au sud-ouest de la ville de Semur en Bourgogne, et a la meme distance de l’ancien bourg d’Epoisses, dans un vallon tapisse de prairies et de toutes parts environne de coteaux que couvrent des bois et des vignes, s’eleve, pres des bords d’une petite riviere, le vieux chateau de Bourbilly. La riviere, que l’on nomme le Serain, du haut d’un rocher se precipite en cascade dans le vallon, le traverse, s’y divise, et roule en murmurant ses eaux limpides. Le chateau, entoure de murailles epaisses et flanquées de tourelles, presentait a l’exterieur un carre, et a l’interieur une vaste cour. Son entrée etait fermée par un pont-levis que dominait une tour.
Ce domaine, qui relevait comme fief de la seigneurie d’Epoisses, etait devenu l’apanage de la branche ainée des Rabutins, lorsque, a une epoque tres— reculée, le lieu d’ou cette famille tirait son nom, situe dans la paroisse de Changy, pres de Charolles, eut ete detruit. Bourbilly devint alors la principale habitation des Rabutins; la chapelle etait affectée a leur sepulture, et les terres qui en dependaient fournissaient les plus fortes parties de leurs revenus.
Le chateau il y a dix ans ne s’offrait deja plus aux regards des voyageurs tel qu’il etait autrefois. A la place du pont-levis on voyait un pont en briques, de deux arches, et au lieu de la tour un petit batiment entoure d’arbres. Une des principales facades venait d’etre abattue; les vastes salles des corps de logis qu’on avait conserves etaient converties en greniers: il ne restait plus de leur antique magnificence que des chambranles de cheminée curieusement sculptes, et sur les murs des peintures a demi effacées, parmi lesquelles on distinguait l’ecusson des Rabutins, qui par leurs alliances tenaient a la premiere dynastie des ducs de Bourgogne et a la famille royale de Danemark. Un seul portrait avait resiste comme par miracle a toutes les causes de destruction: c’etait celui de la pieuse Chantal.
Cette sainte femme etait la fille de Benigne Fremyot, de ce courageux president au parlement de Dijon, qui, menace par les ligueurs, s’il n’embrassait leur parti, de voir immoler son fils, qu’ils avaient fait prisonnier, repondit: <<