Author: | Jean-Marie Déguignet | ISBN: | 1230000705967 |
Publisher: | Jean-Marie Déguignet | Publication: | October 6, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Jean-Marie Déguignet |
ISBN: | 1230000705967 |
Publisher: | Jean-Marie Déguignet |
Publication: | October 6, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
I MON ENFANCE
Je vais commencer aujourd’hui un travail que je ne sais comment ni quand il se terminera, si toutefois il se termine jamais. Je vais toujours l’essayer. Je sais qu’à ma mort, il n’y aura personne, ni parent, ni ami, qui viendra verser quelques larmes sur ma tombe ou dire quelques paroles d’adieux à mon pauvre cadavre. J’ai songé que, si mes écrits venaient à tomber entre les mains de quelques étrangers, ceux-ci pourraient provoquer en ma faveur un peu de cette sympathie que j’ai en vain cherchée, durant ma vie, parmi mes parents ou amis. J’ai lu dans ces derniers temps beaucoup de vies, de mémoires, de confessions de gens de cour, d’hommes politiques, de grands littérateurs, d’hommes qui ont joué en ce monde des rôles importants ; mais, jamais ailleurs que dans les romans, je n’ai lu de mémoires ou de confessions de pauvres artisans, d’ouvriers, d’hommes de peine, comme on les appelle assez justement, — car c’est eux, en effet, qui supportent les plus lourds fardeaux et endurent les plus cruelles misères. Je sais que les artisans et hommes de peine sont dans l’impossibilité d’écrire leur vie, n’ayant ni l’instruction ni le temps nécessaires.
EXTRAIT:
I MON ENFANCE
Je vais commencer aujourd’hui un travail que je ne sais comment ni quand il se terminera, si toutefois il se termine jamais. Je vais toujours l’essayer. Je sais qu’à ma mort, il n’y aura personne, ni parent, ni ami, qui viendra verser quelques larmes sur ma tombe ou dire quelques paroles d’adieux à mon pauvre cadavre. J’ai songé que, si mes écrits venaient à tomber entre les mains de quelques étrangers, ceux-ci pourraient provoquer en ma faveur un peu de cette sympathie que j’ai en vain cherchée, durant ma vie, parmi mes parents ou amis. J’ai lu dans ces derniers temps beaucoup de vies, de mémoires, de confessions de gens de cour, d’hommes politiques, de grands littérateurs, d’hommes qui ont joué en ce monde des rôles importants ; mais, jamais ailleurs que dans les romans, je n’ai lu de mémoires ou de confessions de pauvres artisans, d’ouvriers, d’hommes de peine, comme on les appelle assez justement, — car c’est eux, en effet, qui supportent les plus lourds fardeaux et endurent les plus cruelles misères. Je sais que les artisans et hommes de peine sont dans l’impossibilité d’écrire leur vie, n’ayant ni l’instruction ni le temps nécessaires.