Author: | Henri-Émile Chevalier | ISBN: | 1230001717440 |
Publisher: | J. Lovell | Publication: | June 13, 2017 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Henri-Émile Chevalier |
ISBN: | 1230001717440 |
Publisher: | J. Lovell |
Publication: | June 13, 2017 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait: On était à la fin de juin 1802.
Six heures du soir avaient sonné sur la clochette de la petite chapelle du village de Lachine.
Le soleil secouait ses gerbes d’or au front des grands érables qui miraient leurs têtes chevelues dans les ondes du Saint-Laurent ; la brise murmurait un hymne séraphique dans les rameaux touffus et ridait par ses baisers frémissants la face argentée du beau fleuve. Aux suaves harmonies du rossignol se mariaient le gazouillement du goglu et au bêlement lointain des troupeaux dispersés dans les vastes prairies ; mille exhalaisons parfumées embaumaient l’air ; toute la nature semblait enivrée d’amour et d’ambroisie.
Assise, au pied d’un chêne, dont les branches formaient au-dessus d’elle un dais ombreux, une jeune Indienne contemplait silencieusement le magnifique spectacle du coucher de l’astre du jour dans son lit de pourpre et d’azur.
Elle s’appelait Oroboa, avait été surnommée la Flèche-rapide, et appartenait aux derniers rejetons de cette belliqueuse race iroquoise, dont on trouve encore quelques familles bâtardes, près du Sault Saint-Louis, à quelques lieues de Montréal.
Oroboa, la Flèche-rapide, était une belle et vaillante fille. Son visage étincelait de hardiesse ; sa taille semblait avoir ravi à la beauté toutes les richesses qu’elle accorde avaricieusement même à ses privilégiés.
Un petit chapeau d’écorces, fantasquement, orné de coquillages ou wampums, et de plumes d’oiseaux couvrait sa chevelure, dont les boucles soyeuses, plus noires que le jais, plus brillantes que les reflets du raisin de Corinthe, tombaient en grappes pressées, sur un col qu’on.......
Extrait: On était à la fin de juin 1802.
Six heures du soir avaient sonné sur la clochette de la petite chapelle du village de Lachine.
Le soleil secouait ses gerbes d’or au front des grands érables qui miraient leurs têtes chevelues dans les ondes du Saint-Laurent ; la brise murmurait un hymne séraphique dans les rameaux touffus et ridait par ses baisers frémissants la face argentée du beau fleuve. Aux suaves harmonies du rossignol se mariaient le gazouillement du goglu et au bêlement lointain des troupeaux dispersés dans les vastes prairies ; mille exhalaisons parfumées embaumaient l’air ; toute la nature semblait enivrée d’amour et d’ambroisie.
Assise, au pied d’un chêne, dont les branches formaient au-dessus d’elle un dais ombreux, une jeune Indienne contemplait silencieusement le magnifique spectacle du coucher de l’astre du jour dans son lit de pourpre et d’azur.
Elle s’appelait Oroboa, avait été surnommée la Flèche-rapide, et appartenait aux derniers rejetons de cette belliqueuse race iroquoise, dont on trouve encore quelques familles bâtardes, près du Sault Saint-Louis, à quelques lieues de Montréal.
Oroboa, la Flèche-rapide, était une belle et vaillante fille. Son visage étincelait de hardiesse ; sa taille semblait avoir ravi à la beauté toutes les richesses qu’elle accorde avaricieusement même à ses privilégiés.
Un petit chapeau d’écorces, fantasquement, orné de coquillages ou wampums, et de plumes d’oiseaux couvrait sa chevelure, dont les boucles soyeuses, plus noires que le jais, plus brillantes que les reflets du raisin de Corinthe, tombaient en grappes pressées, sur un col qu’on.......