L’homme aux quarante écus

( Edition intégrale ) annoté

Fiction & Literature, Classics, Literary
Cover of the book L’homme aux quarante écus by Voltaire, A Geneve : 1768
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Author: Voltaire ISBN: 1230002926636
Publisher: A Geneve : 1768 Publication: November 26, 2018
Imprint: Language: French
Author: Voltaire
ISBN: 1230002926636
Publisher: A Geneve : 1768
Publication: November 26, 2018
Imprint:
Language: French

“C’est le sort de toutes les conversations de passer d’un sujet à un autre.”

Cette phrase, écrite à la fin de L’Homme aux quarante écus, en résume bien la forme. Ce n’est pas tout à fait un conte, encore moins un roman, mais plutôt une suite d’historiettes et de dialogues où Voltaire, sous des dehors facétieux, a jeté à peu près tout ce qu’il avait sur le coeur.

Paru en février 1768, L’Homme aux quarante écus offre en effet un véritable épitomé de son oeuvre de pamphlétaire politique. Voltaire s’y révèle notamment un économiste prophétique quand il oppose, dans une critique étincelante des théories physiocratiques, l’économie spéculative.

Le récit passe ensuite avec bonheur du coq à l’âne, avec un développement d’une rare férocité sur la malfaisance “antipatriotique” des religieux exécrés, ces “parricides qui étouffent une postérité tout entière”, ces “fainéants sacrés” contre lesquels se trouve célébrée la Raison accompagnée de “ses deux intimes amies, l’Expérience et la Tolérance”…

Il s’agit d’un essai économique, portant sur l’individu moyen du Royaume, dont le revenu annuel est estimé dans l’ouvrage à quarante écus. Voltaire est conscient des grandes disparités de fortune, et en conséquence fait des comparaisons logarithmique (où le milieu entre 10 et 1000 est 100, et non 505)

Le conte contient la pensée de Voltaire sur la circulation monétaire, la taxation, la dette du trésor royal, l’inflation et les manipulations monétaire, ainsi que des considérations sociales et matrimoniales (“deux pauvreté mises ensemble font une honnête médiocrité”). Notamment Voltaire y expose que la thésaurisation est mauvaise car la circulation de la monnaie est essentiel à l’économie. Mais que, néanmoins, il était bon que les coffres de Henri IV soient pleins, en prévision d’une guerre contre l’Espagne. Il y raconte ses déboires avec la pression fiscale, présentée comme raisonnable sous Henri IV et Louis XIII et devenue plus contraignante par la suite.

Dans la veine sarcastique caractéristique de Voltaire, l’ouvrage contient un épisode où un solliciteur propose au ministre une taxe sur l’intelligence :

« Des hommes d’un génie profond lui présentèrent des projets. L’un avait imaginé de mettre des impôts sur l’esprit. « Tout le monde, disait-il, s’empressera de payer, personne ne voulant passer pour un sot. » Le ministre lui dit : « Je vous déclare exempt de la taxe. »

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“C’est le sort de toutes les conversations de passer d’un sujet à un autre.”

Cette phrase, écrite à la fin de L’Homme aux quarante écus, en résume bien la forme. Ce n’est pas tout à fait un conte, encore moins un roman, mais plutôt une suite d’historiettes et de dialogues où Voltaire, sous des dehors facétieux, a jeté à peu près tout ce qu’il avait sur le coeur.

Paru en février 1768, L’Homme aux quarante écus offre en effet un véritable épitomé de son oeuvre de pamphlétaire politique. Voltaire s’y révèle notamment un économiste prophétique quand il oppose, dans une critique étincelante des théories physiocratiques, l’économie spéculative.

Le récit passe ensuite avec bonheur du coq à l’âne, avec un développement d’une rare férocité sur la malfaisance “antipatriotique” des religieux exécrés, ces “parricides qui étouffent une postérité tout entière”, ces “fainéants sacrés” contre lesquels se trouve célébrée la Raison accompagnée de “ses deux intimes amies, l’Expérience et la Tolérance”…

Il s’agit d’un essai économique, portant sur l’individu moyen du Royaume, dont le revenu annuel est estimé dans l’ouvrage à quarante écus. Voltaire est conscient des grandes disparités de fortune, et en conséquence fait des comparaisons logarithmique (où le milieu entre 10 et 1000 est 100, et non 505)

Le conte contient la pensée de Voltaire sur la circulation monétaire, la taxation, la dette du trésor royal, l’inflation et les manipulations monétaire, ainsi que des considérations sociales et matrimoniales (“deux pauvreté mises ensemble font une honnête médiocrité”). Notamment Voltaire y expose que la thésaurisation est mauvaise car la circulation de la monnaie est essentiel à l’économie. Mais que, néanmoins, il était bon que les coffres de Henri IV soient pleins, en prévision d’une guerre contre l’Espagne. Il y raconte ses déboires avec la pression fiscale, présentée comme raisonnable sous Henri IV et Louis XIII et devenue plus contraignante par la suite.

Dans la veine sarcastique caractéristique de Voltaire, l’ouvrage contient un épisode où un solliciteur propose au ministre une taxe sur l’intelligence :

« Des hommes d’un génie profond lui présentèrent des projets. L’un avait imaginé de mettre des impôts sur l’esprit. « Tout le monde, disait-il, s’empressera de payer, personne ne voulant passer pour un sot. » Le ministre lui dit : « Je vous déclare exempt de la taxe. »

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