Author: | Julie Gouraud | ISBN: | 1230003096840 |
Publisher: | Paris : C. Douniol, 1859 | Publication: | February 22, 2019 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Julie Gouraud |
ISBN: | 1230003096840 |
Publisher: | Paris : C. Douniol, 1859 |
Publication: | February 22, 2019 |
Imprint: | |
Language: | French |
L’hiver était passé : les mères et les enfants souriaient à la vue des marronniers et des lilas en fleur ; les nuances vives du printemps avaient succédé aux nuances sombres de l’hiver ; les rubans roses s’abritaient sous d’élégants parasols : enfin ce Paris d’avril, si frais et si fleuri, faisait naître des pensées d’émigration chez tous ceux qui pouvaient émigrer. Yvonne était de ce nombre : les ombrages des Tuileries lui rappelaient les belles forêts d’Alsace.
— Ma marraine, dit-elle un jour, quand partirons-nous ?
— Bientôt, chère enfant, mais nous n’irons pas en Alsace cette année.
— Nous n’irons pas en Alsace ! s’écria Yvonne d’un ton presque tragique.
— Non, chère petite ; je pense que le moment est venu ou je dois vous conduire toi et Gustave dans votre patrimoine de famille ; nous irons en Dauphiné prendre possession du château de Sainte-Agnès, dont je t’ai parlé si souvent. C’est là que ta mère, ma chère Louise, a passé sa vie, trop courte pour ceux qui l’ont aimée. Je retrouverai tous mes souvenirs de jeunesse ; je te montrerai, m a petite fille, la place où ta mère priait ; je te conduirai dans les sentiers que nous avons parcourus ensemble ; tu admireras ce que nous avons admiré, et surtout tu t’instruiras au récit des vertus qu’elle a pratiquées et dont le souvenir est toujours vivant dans le pays.
Yvonne écoutait sa marraine sans oser l’interrompre. Un nouvel horizon lui apparaissait, de sorte que les regrets donnés à l’Alsace furent aussitôt remplacés par le désir de connaître lé Dauphiné. Elle lut avec soin tout ce que sa géographie disait sur cette belle province.
L’hiver était passé : les mères et les enfants souriaient à la vue des marronniers et des lilas en fleur ; les nuances vives du printemps avaient succédé aux nuances sombres de l’hiver ; les rubans roses s’abritaient sous d’élégants parasols : enfin ce Paris d’avril, si frais et si fleuri, faisait naître des pensées d’émigration chez tous ceux qui pouvaient émigrer. Yvonne était de ce nombre : les ombrages des Tuileries lui rappelaient les belles forêts d’Alsace.
— Ma marraine, dit-elle un jour, quand partirons-nous ?
— Bientôt, chère enfant, mais nous n’irons pas en Alsace cette année.
— Nous n’irons pas en Alsace ! s’écria Yvonne d’un ton presque tragique.
— Non, chère petite ; je pense que le moment est venu ou je dois vous conduire toi et Gustave dans votre patrimoine de famille ; nous irons en Dauphiné prendre possession du château de Sainte-Agnès, dont je t’ai parlé si souvent. C’est là que ta mère, ma chère Louise, a passé sa vie, trop courte pour ceux qui l’ont aimée. Je retrouverai tous mes souvenirs de jeunesse ; je te montrerai, m a petite fille, la place où ta mère priait ; je te conduirai dans les sentiers que nous avons parcourus ensemble ; tu admireras ce que nous avons admiré, et surtout tu t’instruiras au récit des vertus qu’elle a pratiquées et dont le souvenir est toujours vivant dans le pays.
Yvonne écoutait sa marraine sans oser l’interrompre. Un nouvel horizon lui apparaissait, de sorte que les regrets donnés à l’Alsace furent aussitôt remplacés par le désir de connaître lé Dauphiné. Elle lut avec soin tout ce que sa géographie disait sur cette belle province.