Author: | Léon de Wailly, Pierre-Jules Hetzel, Lorenz Frølich | ISBN: | 1230002984964 |
Publisher: | J. Hetzel (Paris) 1908 | Publication: | December 10, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Léon de Wailly, Pierre-Jules Hetzel, Lorenz Frølich |
ISBN: | 1230002984964 |
Publisher: | J. Hetzel (Paris) 1908 |
Publication: | December 10, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
La petite Madeleine, à l’âge de six ans, étant de santé assez délicate et fragile, sa mère, qui habitait New-York, jugea prudent de l’envoyer passer quelque temps en Franconie, où l’air plus salubre, bien que l’on fût au début de la saison froide et neigeuse, lui semblait plus favorable que tout autre à sa croissance et au développement de ses forces. Son frère aîné William, jeune garçon studieux et déjà raisonnable, l’accompagnait chez leur tante, Mme Henry, dont le fils Frédéric, surnommé Riquet, un petit homme de neuf ans, avait la turbulence et l’étourderie de son âge.
Dans les premiers jours, Madeleine, par prudence, fut gardée à la maison, à cause de la neige qui tombait en .abondance et du vent froid qui la poussait, en l’entassant sur les chemins. Mais, dès l’apparition du soleil, on la transportait, dans un fauteuil, sur la vaste terrasse de l’habitation, au meilleur endroit, celui qui recevait le plus de rayons, et elle demandait aussitôt le chien Franco qui s’entendait déjà très bien avec elle, et qui, sur un signe de la fillette, sautait bientôt sur ses genoux.
Franco était une bête sans race marquée, mais intelligente et fine, qui était presque un personnage dans la maison, et que tous, maîtres et serviteurs caressaient et gâtaient à l’envi. Le chien se laissait faire et semblait considérer qu’en le choyant, on ne faisait que son devoir.
Il y avait aussi, chez Mme Henry, un autre personnage important, un jeune garçon d’origine française, ingénieux et inventif, dévoué à ses maîtres, du nom de Delafainerie, que les enfants nommèrent bientôt et plus simplement Lafaine. Il était engagé en qualité de serviteur ; mais, d’une véritable vocation d’éducateur, en même temps que toujours prêt à rendre service, il prodiguait, avec autant de supériorité que d’originalité, à ses compagnons plus jeunes, ce que l’on appelle aujourd’hui des leçons de choses, en même temps que de bons conseils.
Les fermes et les cottages environnants, plus ou moins isolés, comptaient bon nombre d’enfants, garçons et filles, plus petits ou plus grands, appelés parfois chez Mme Henry, à l’occasion de quelque fête, et qui donnaient, ces jours-là, une grande animation à cette maison confortable et hospitalière, pour la plus grande satisfaction de Madeleine, de son frère William, de son cousin Riquet, et aussi de Lafaine qui y trouvait des occasions de se rendre utile, sans jamais se faire valoir.
Ce jour-là, William et Riquet étaient partis, de compagnie, dans le but de couper quelques branches, pour confectionner des harpons qui leur serviraient à saisir, au passage, une foule d’objets entraînés au courant de la petite rivière voisine, peut-être même quelques poissons surpris, le long du bord, pendant leur sommeil. Franco qui ne résistait pas à l’envie de gambader librement, les avait suivis, malgré les appels réitérés de Madeleine, à qui Riquet avait témérairement promis, pour la consoler, de lui rapporter un gros bouquet de perce-neige.
La petite Madeleine, à l’âge de six ans, étant de santé assez délicate et fragile, sa mère, qui habitait New-York, jugea prudent de l’envoyer passer quelque temps en Franconie, où l’air plus salubre, bien que l’on fût au début de la saison froide et neigeuse, lui semblait plus favorable que tout autre à sa croissance et au développement de ses forces. Son frère aîné William, jeune garçon studieux et déjà raisonnable, l’accompagnait chez leur tante, Mme Henry, dont le fils Frédéric, surnommé Riquet, un petit homme de neuf ans, avait la turbulence et l’étourderie de son âge.
Dans les premiers jours, Madeleine, par prudence, fut gardée à la maison, à cause de la neige qui tombait en .abondance et du vent froid qui la poussait, en l’entassant sur les chemins. Mais, dès l’apparition du soleil, on la transportait, dans un fauteuil, sur la vaste terrasse de l’habitation, au meilleur endroit, celui qui recevait le plus de rayons, et elle demandait aussitôt le chien Franco qui s’entendait déjà très bien avec elle, et qui, sur un signe de la fillette, sautait bientôt sur ses genoux.
Franco était une bête sans race marquée, mais intelligente et fine, qui était presque un personnage dans la maison, et que tous, maîtres et serviteurs caressaient et gâtaient à l’envi. Le chien se laissait faire et semblait considérer qu’en le choyant, on ne faisait que son devoir.
Il y avait aussi, chez Mme Henry, un autre personnage important, un jeune garçon d’origine française, ingénieux et inventif, dévoué à ses maîtres, du nom de Delafainerie, que les enfants nommèrent bientôt et plus simplement Lafaine. Il était engagé en qualité de serviteur ; mais, d’une véritable vocation d’éducateur, en même temps que toujours prêt à rendre service, il prodiguait, avec autant de supériorité que d’originalité, à ses compagnons plus jeunes, ce que l’on appelle aujourd’hui des leçons de choses, en même temps que de bons conseils.
Les fermes et les cottages environnants, plus ou moins isolés, comptaient bon nombre d’enfants, garçons et filles, plus petits ou plus grands, appelés parfois chez Mme Henry, à l’occasion de quelque fête, et qui donnaient, ces jours-là, une grande animation à cette maison confortable et hospitalière, pour la plus grande satisfaction de Madeleine, de son frère William, de son cousin Riquet, et aussi de Lafaine qui y trouvait des occasions de se rendre utile, sans jamais se faire valoir.
Ce jour-là, William et Riquet étaient partis, de compagnie, dans le but de couper quelques branches, pour confectionner des harpons qui leur serviraient à saisir, au passage, une foule d’objets entraînés au courant de la petite rivière voisine, peut-être même quelques poissons surpris, le long du bord, pendant leur sommeil. Franco qui ne résistait pas à l’envie de gambader librement, les avait suivis, malgré les appels réitérés de Madeleine, à qui Riquet avait témérairement promis, pour la consoler, de lui rapporter un gros bouquet de perce-neige.