Author: | Joseph Gabet, Évariste Huc | ISBN: | 1230001588941 |
Publisher: | Joseph Gabet | Publication: | March 11, 2017 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Joseph Gabet, Évariste Huc |
ISBN: | 1230001588941 |
Publisher: | Joseph Gabet |
Publication: | March 11, 2017 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
Cet article est paru dans les numéros d'avril et mai 1850 de la revue des Annales de philosophie chrétienne.
LES QUARANTE-DEUX POINTS D’ENSEIGNEMENT
PROFÉRÉS PAR BOUDDHA[1].
Traduit du mongol par MM. Gabet et Huc, missionnaires lazaristes.
Avec notes critiques par M. BONNETTY.
Le travail que nous publions ici, s’il était séparé de la méthode traditionnelle exposée avec tant de soin dans nos Annales seules, serait très-dangereux. En effet, tous ceux qui ne sont pas au fait de la philosophie traditionnelle seraient facilement scandalisés de voir des préceptes si purs professés dans la religion bouddhique, ce sont ces préceptes qui, tombant dans l’intelligence des philosophes rationalistes purs, tels que MM. Quinet, Vacherot, Saisset, les ont portés à conclure directement que le Christianisme avait emprunté ses dogmes à l’Orient, et que l’esprit humain n’avait pas eu besoin du Verbe personnel de Dieu, du Christ, pour inventer une morale pure. Les lecteurs des Annales sont seuls capables de bien comprendre ces graves enseignements, et c’est pour cela que nous n’hésitons pas à les mettre sous leurs yeux.
En ce tems-là[2], Bouddah, le suprême des êtres, ayant révélé ses enseignemens, ils se propagèrent de la manière suivante. Cinq hommes du rang des initiés, parvenus par le dépouillement de leurs passions à une paix profonde et inaltérable, passaient leurs jours dans une sublime contemplation dans le dessein de dompter la troupe des démons ; le tchukor[3] tournait incessamment dans leurs mains ; retirés paisiblement dans un parc de cerfs, ils nourrissaient l’ambition d’illuminer le monde ; et, parce qu’ils demandaient humblement à entrer plus avant dans les initiations des mystères, et parce qu’ils étaient sortis victorieux des quatre grandes épreuves, et parce qu’incessamment le tchukor des prières roulait dans leurs mains, pour eux.
[1] Le livre appelé en chinois : Too-cho-sse-che-eul-tchang-king ; en thibétain : Pak-ba-âoum-bou-ji-ni-bà-shi-kia-nï-to : en mandchou : Foutchiki-y-omoulaka-deki-dchoué-flyélen-nomoun ; en mongol : Khotokton touchin-koier-gnesik-to-kemektekou-soter, est composé pour rendre hommage aux trois majestés. L’exemplaire dont se servaient les deux missionnaires, contenait le texte en quatre langues, savoir : la langue thibétaine, la langue mantchoue, la langue mongole et la langue chinoise.
[2] En ce tems-là : on reconnaît là une de ces formes si usitées dans l’Évangile et dans l’Ancien Testament ; mais la différence essentielle, c’est que dans la Bible, ce tems-là est connu chronologiquement, et dans le monde bouddhique, ce mot est jeté dans l’espace sans aucune limite. Est-ce une imitation de l’Évangile comme le feraient croire divers préceptes qui en semblent extraits ? est-ce une imitation du Pentateuque ? On ne sait.
[3] Roue à prières. Voyez l’explication de la roue priante et de la prière gravée sur sa circonférence, dans le cahier de mai du Journal asiatique, 1847, p. 462.
EXTRAIT:
Cet article est paru dans les numéros d'avril et mai 1850 de la revue des Annales de philosophie chrétienne.
LES QUARANTE-DEUX POINTS D’ENSEIGNEMENT
PROFÉRÉS PAR BOUDDHA[1].
Traduit du mongol par MM. Gabet et Huc, missionnaires lazaristes.
Avec notes critiques par M. BONNETTY.
Le travail que nous publions ici, s’il était séparé de la méthode traditionnelle exposée avec tant de soin dans nos Annales seules, serait très-dangereux. En effet, tous ceux qui ne sont pas au fait de la philosophie traditionnelle seraient facilement scandalisés de voir des préceptes si purs professés dans la religion bouddhique, ce sont ces préceptes qui, tombant dans l’intelligence des philosophes rationalistes purs, tels que MM. Quinet, Vacherot, Saisset, les ont portés à conclure directement que le Christianisme avait emprunté ses dogmes à l’Orient, et que l’esprit humain n’avait pas eu besoin du Verbe personnel de Dieu, du Christ, pour inventer une morale pure. Les lecteurs des Annales sont seuls capables de bien comprendre ces graves enseignements, et c’est pour cela que nous n’hésitons pas à les mettre sous leurs yeux.
En ce tems-là[2], Bouddah, le suprême des êtres, ayant révélé ses enseignemens, ils se propagèrent de la manière suivante. Cinq hommes du rang des initiés, parvenus par le dépouillement de leurs passions à une paix profonde et inaltérable, passaient leurs jours dans une sublime contemplation dans le dessein de dompter la troupe des démons ; le tchukor[3] tournait incessamment dans leurs mains ; retirés paisiblement dans un parc de cerfs, ils nourrissaient l’ambition d’illuminer le monde ; et, parce qu’ils demandaient humblement à entrer plus avant dans les initiations des mystères, et parce qu’ils étaient sortis victorieux des quatre grandes épreuves, et parce qu’incessamment le tchukor des prières roulait dans leurs mains, pour eux.
[1] Le livre appelé en chinois : Too-cho-sse-che-eul-tchang-king ; en thibétain : Pak-ba-âoum-bou-ji-ni-bà-shi-kia-nï-to : en mandchou : Foutchiki-y-omoulaka-deki-dchoué-flyélen-nomoun ; en mongol : Khotokton touchin-koier-gnesik-to-kemektekou-soter, est composé pour rendre hommage aux trois majestés. L’exemplaire dont se servaient les deux missionnaires, contenait le texte en quatre langues, savoir : la langue thibétaine, la langue mantchoue, la langue mongole et la langue chinoise.
[2] En ce tems-là : on reconnaît là une de ces formes si usitées dans l’Évangile et dans l’Ancien Testament ; mais la différence essentielle, c’est que dans la Bible, ce tems-là est connu chronologiquement, et dans le monde bouddhique, ce mot est jeté dans l’espace sans aucune limite. Est-ce une imitation de l’Évangile comme le feraient croire divers préceptes qui en semblent extraits ? est-ce une imitation du Pentateuque ? On ne sait.
[3] Roue à prières. Voyez l’explication de la roue priante et de la prière gravée sur sa circonférence, dans le cahier de mai du Journal asiatique, 1847, p. 462.