Les Quarante-Cinq (Complet)

Mystery & Suspense, Espionage, Fiction & Literature, Classics, Historical
Cover of the book Les Quarante-Cinq (Complet) by Alexandre Dumas, Consumer Oriented Ebooks Publisher
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Author: Alexandre Dumas ISBN: 1230000674393
Publisher: Consumer Oriented Ebooks Publisher Publication: September 21, 2015
Imprint: Language: French
Author: Alexandre Dumas
ISBN: 1230000674393
Publisher: Consumer Oriented Ebooks Publisher
Publication: September 21, 2015
Imprint:
Language: French

Le 26 octobre de l'an 1585, les barrières de la porte Saint-Antoine se
trouvaient encore, contre toutes les habitudes, fermées à dix heures et
demie du matin.

A dix heures trois quarts, une garde de vingt Suisses, qu'on reconnaissait
à leur uniforme pour être des Suisses des petits cantons, c'est-à-dire des
meilleurs amis du roi Henri III, alors régnant, déboucha de la rue de la
Mortellerie et s'avança vers la rue Saint-Antoine qui s'ouvrit devant eux
et se referma derrière eux: une fois hors de cette porte, ils allèrent se
ranger le long des haies qui, à l'extérieur de la barrière, bordaient les
enclos épars de chaque côté de la route, et, par sa seule apparition,
refoula bon nombre de paysans et de petits bourgeois venant de Montreuil,
de Vincennes ou de Saint-Maur pour entrer en ville avant midi, entrée
qu'ils n'avaient pu opérer la porte se trouvant fermée, comme nous l'avons
dit.

S'il est vrai que la foule amène naturellement le désordre avec elle, on
eût pu croire que, par l'envoi de cette garde, M. le prévôt voulait
prévenir le désordre qui pouvait avoir lieu à la porte Saint-Antoine.

En effet, la foule était grande; il arrivait par les trois routes
convergentes, et cela à chaque instant, des moines des couvents de la
banlieue, des femmes assises de côté sur les bâts de leurs ânes, des
paysans dans des charrettes, lesquelles venaient s'agglomérer à cette
masse déjà considérable que la fermeture inaccoutumée des portes arrêtait
à la barrière, et tous, par leurs questions plus ou moins pressantes,
formaient une espèce de rumeur faisant basse continue, tandis que parfois
quelques voix, sortant du diapason général, montaient jusqu'à l'octave de
la menace ou de la plainte.

On pouvait encore remarquer, outre cette masse d'arrivants qui voulaient
entrer dans la ville, quelques groupes particuliers qui semblaient en être
sortis. Ceux-là, au lieu de plonger leur regard dans Paris par les
interstices des barrières, ceux-là dévoraient l'horizon, borné par le
couvent des Jacobins, le prieuré de Vincennes et la croix Faubin, comme
si, par quelqu'une de ces trois routes formant éventail, il devait leur
arriver quelque Messie.

Les derniers groupes ne ressemblaient pas mal aux tranquilles îlots qui
s'élèvent au milieu de la Seine, tandis qu'autour d'eux, l'eau, en
tourbillonnant et en se jouant, détache, soit une parcelle de gazon, soit
quelque vieux tronc de saule qui finit par s'en aller en courant après
avoir hésité quelque temps sur les remous.

Ces groupes, sur lesquels nous revenons avec insistance parce qu'ils
méritent toute notre attention, étaient formés, pour la plupart, par des
bourgeois de Paris fort hermétiquement calfeutrés dans leurs chausses et
leurs pourpoints; car, nous avions oublié de le dire, le temps était
froid, la bise agaçante, et de gros nuages, roulant près de terre,
semblaient vouloir arracher aux arbres les dernières feuilles jaunissantes
qui s'y balançaient encore tristement.

Trois de ces bourgeois causaient ensemble, ou plutôt deux causaient et le
troisième écoutait.

Exprimons mieux notre pensée et disons: le troisième ne paraissait pas
même écouter, tant était grande l'attention qu'il mettait à regarder vers
Vincennes.

Occupons-nous d'abord de ce dernier.

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Le 26 octobre de l'an 1585, les barrières de la porte Saint-Antoine se
trouvaient encore, contre toutes les habitudes, fermées à dix heures et
demie du matin.

A dix heures trois quarts, une garde de vingt Suisses, qu'on reconnaissait
à leur uniforme pour être des Suisses des petits cantons, c'est-à-dire des
meilleurs amis du roi Henri III, alors régnant, déboucha de la rue de la
Mortellerie et s'avança vers la rue Saint-Antoine qui s'ouvrit devant eux
et se referma derrière eux: une fois hors de cette porte, ils allèrent se
ranger le long des haies qui, à l'extérieur de la barrière, bordaient les
enclos épars de chaque côté de la route, et, par sa seule apparition,
refoula bon nombre de paysans et de petits bourgeois venant de Montreuil,
de Vincennes ou de Saint-Maur pour entrer en ville avant midi, entrée
qu'ils n'avaient pu opérer la porte se trouvant fermée, comme nous l'avons
dit.

S'il est vrai que la foule amène naturellement le désordre avec elle, on
eût pu croire que, par l'envoi de cette garde, M. le prévôt voulait
prévenir le désordre qui pouvait avoir lieu à la porte Saint-Antoine.

En effet, la foule était grande; il arrivait par les trois routes
convergentes, et cela à chaque instant, des moines des couvents de la
banlieue, des femmes assises de côté sur les bâts de leurs ânes, des
paysans dans des charrettes, lesquelles venaient s'agglomérer à cette
masse déjà considérable que la fermeture inaccoutumée des portes arrêtait
à la barrière, et tous, par leurs questions plus ou moins pressantes,
formaient une espèce de rumeur faisant basse continue, tandis que parfois
quelques voix, sortant du diapason général, montaient jusqu'à l'octave de
la menace ou de la plainte.

On pouvait encore remarquer, outre cette masse d'arrivants qui voulaient
entrer dans la ville, quelques groupes particuliers qui semblaient en être
sortis. Ceux-là, au lieu de plonger leur regard dans Paris par les
interstices des barrières, ceux-là dévoraient l'horizon, borné par le
couvent des Jacobins, le prieuré de Vincennes et la croix Faubin, comme
si, par quelqu'une de ces trois routes formant éventail, il devait leur
arriver quelque Messie.

Les derniers groupes ne ressemblaient pas mal aux tranquilles îlots qui
s'élèvent au milieu de la Seine, tandis qu'autour d'eux, l'eau, en
tourbillonnant et en se jouant, détache, soit une parcelle de gazon, soit
quelque vieux tronc de saule qui finit par s'en aller en courant après
avoir hésité quelque temps sur les remous.

Ces groupes, sur lesquels nous revenons avec insistance parce qu'ils
méritent toute notre attention, étaient formés, pour la plupart, par des
bourgeois de Paris fort hermétiquement calfeutrés dans leurs chausses et
leurs pourpoints; car, nous avions oublié de le dire, le temps était
froid, la bise agaçante, et de gros nuages, roulant près de terre,
semblaient vouloir arracher aux arbres les dernières feuilles jaunissantes
qui s'y balançaient encore tristement.

Trois de ces bourgeois causaient ensemble, ou plutôt deux causaient et le
troisième écoutait.

Exprimons mieux notre pensée et disons: le troisième ne paraissait pas
même écouter, tant était grande l'attention qu'il mettait à regarder vers
Vincennes.

Occupons-nous d'abord de ce dernier.

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