Author: | PAUL ARÈNE | ISBN: | 9791022720526 |
Publisher: | Bookelis | Publication: | May 3, 2017 |
Imprint: | Raanan Éditeur | Language: | French |
Author: | PAUL ARÈNE |
ISBN: | 9791022720526 |
Publisher: | Bookelis |
Publication: | May 3, 2017 |
Imprint: | Raanan Éditeur |
Language: | French |
Les Ogresses est un roman de Paul Arène, publié en 1895. Extraits | Nous nous étions perdus de vue, Estevanet et moi. Je le savais devenu peintre, faisant de l'Art à peu près pour lui seul : toujours sa façon de jouer de la guimbarde ! Nul mieux pourtant qu'Estevanet ne traduisit la Parisienne d'aujourd'hui, corsage insolent, lèvres cruelles, et son charme doublement sensuel fait de chair saine et d'artifice. Mais ces toiles d'un modernisme raffiné, perpétuelle glorification de la femme, ces légers croquis, fins comme des fleurs et vagues comme des symboles, restaient incompréhensibles au public. Un ami commun m'introduisit dans son atelier. Sur les murs, sept portraits de femmes, ou de filles si vous voulez ! toutes les sept se ressemblant par un même air de beauté indifférente et dure , et, dans le coin, un grand tableau recouvert d'un voile. « C'est celui, nous dit le concierge, auquel il travailla le dernier... La peinture est, paraît-il, fort belle, mais personne encore n'a su en deviner le sujet. » Dans un lit somptueux, ennuagé de riches tentures, sept femmes dormaient, les mêmes que celles des portraits : vermeilles, grasses, souriantes, une couronne d'or au front. Et, debout sur la pointe des pieds, pâle, retenant son haleine, et ses yeux enfantins remplis de désir et d'effroi le Petit-Poucet regardait...|
Les Ogresses est un roman de Paul Arène, publié en 1895. Extraits | Nous nous étions perdus de vue, Estevanet et moi. Je le savais devenu peintre, faisant de l'Art à peu près pour lui seul : toujours sa façon de jouer de la guimbarde ! Nul mieux pourtant qu'Estevanet ne traduisit la Parisienne d'aujourd'hui, corsage insolent, lèvres cruelles, et son charme doublement sensuel fait de chair saine et d'artifice. Mais ces toiles d'un modernisme raffiné, perpétuelle glorification de la femme, ces légers croquis, fins comme des fleurs et vagues comme des symboles, restaient incompréhensibles au public. Un ami commun m'introduisit dans son atelier. Sur les murs, sept portraits de femmes, ou de filles si vous voulez ! toutes les sept se ressemblant par un même air de beauté indifférente et dure , et, dans le coin, un grand tableau recouvert d'un voile. « C'est celui, nous dit le concierge, auquel il travailla le dernier... La peinture est, paraît-il, fort belle, mais personne encore n'a su en deviner le sujet. » Dans un lit somptueux, ennuagé de riches tentures, sept femmes dormaient, les mêmes que celles des portraits : vermeilles, grasses, souriantes, une couronne d'or au front. Et, debout sur la pointe des pieds, pâle, retenant son haleine, et ses yeux enfantins remplis de désir et d'effroi le Petit-Poucet regardait...|