Les nuits de la Maison-Dorée

Fiction & Literature, Literary
Cover of the book Les nuits de la Maison-Dorée by Pierre Alexis Ponson du Terrail, NA
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Author: Pierre Alexis Ponson du Terrail ISBN: 1230000245195
Publisher: NA Publication: June 6, 2014
Imprint: Language: French
Author: Pierre Alexis Ponson du Terrail
ISBN: 1230000245195
Publisher: NA
Publication: June 6, 2014
Imprint:
Language: French

Ce livre comporte une table des matières dynamique, a été relu et corrigé.

Extrait:
Il pleuvait...
Le boulevard était désert, les boutiques fermées.
Minuit sonnait à la pendule d’un cabinet de la Maison-d’Or, où deux hommes étaient assis en face l’un de l’autre. Ils étaient jeunes tous deux, élégants dans leur mise, distingués dans leurs manières.
Tous deux résumaient à ravir le prototype du fils de famille. L’un s’appelait Raymond, l’autre se nommait Maxime.
Raymond était grand, il avait l’œil bleu, les cheveux blonds, le pied petit, la main allongée et fine.
Maxime était brun, de taille moyenne, svelte comme un créole de Bourbon, blanc et pâle comme un Moscovite.
Ils étaient l’un et l’autre assis devant une table garnie de trois couverts.
Les crevettes rouges et le buisson d’écrevisses étaient intacts, le vieux médoc n’avait point été débouché, le champagne attendait dans un seau d’eau frappée.
Maxime et Raymond ne voulaient point, sans doute, toucher à leur fourchette avant l’arrivée du troisième convive.
Raymond se levait de temps à autre, allait ouvrir la fenêtre et se penchait au dehors, sans nul souci de la pluie fine et pénétrante qui mouillait l’asphalte des trottoirs.
– Rien ! rien ! murmurait-il, hormis mon cocher qui dort sur son siège et le tien qui lit un journal du soir à la lueur d’un réverbère. Antonia ne viendra pas !...
Puis il revenait s’asseoir en face de Maxime et rallumait son cigare à l’une des bougies placées sur la table.
– Ah çà ! mon cher, dit Maxime, comme Raymond répétait pour la troisième fois : « Antonia ne viendra pas ! » es-tu fou ce soir ?
– Moi, fou ?
– Sans doute.
– Pourquoi cette question ?
– Tu es jeune et beau, tu as cinquante mille livres de rente, tu passes pour un des hommes à la mode, et tu veux qu’Antonia ne vienne pas !
– Peut-être ne m’aime-t-elle plus ?
– Ô cœur naïf ! murmura Maxime. L’homme qui a cinquante mille livres de rente est toujours aimé.
– Tu crois ?
Et Raymond eut un sourire triste.
– Mais, reprit Maxime, quelle singulière idée as-tu donc eue de nous inviter ce soir, moi ton vieil ami, elle la femme que tu aimes, à venir souper ici, en partie fine, comme des étudiants qui ont reçu leur pension mensuelle et veulent éblouir des grisettes ?

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Ce livre comporte une table des matières dynamique, a été relu et corrigé.

Extrait:
Il pleuvait...
Le boulevard était désert, les boutiques fermées.
Minuit sonnait à la pendule d’un cabinet de la Maison-d’Or, où deux hommes étaient assis en face l’un de l’autre. Ils étaient jeunes tous deux, élégants dans leur mise, distingués dans leurs manières.
Tous deux résumaient à ravir le prototype du fils de famille. L’un s’appelait Raymond, l’autre se nommait Maxime.
Raymond était grand, il avait l’œil bleu, les cheveux blonds, le pied petit, la main allongée et fine.
Maxime était brun, de taille moyenne, svelte comme un créole de Bourbon, blanc et pâle comme un Moscovite.
Ils étaient l’un et l’autre assis devant une table garnie de trois couverts.
Les crevettes rouges et le buisson d’écrevisses étaient intacts, le vieux médoc n’avait point été débouché, le champagne attendait dans un seau d’eau frappée.
Maxime et Raymond ne voulaient point, sans doute, toucher à leur fourchette avant l’arrivée du troisième convive.
Raymond se levait de temps à autre, allait ouvrir la fenêtre et se penchait au dehors, sans nul souci de la pluie fine et pénétrante qui mouillait l’asphalte des trottoirs.
– Rien ! rien ! murmurait-il, hormis mon cocher qui dort sur son siège et le tien qui lit un journal du soir à la lueur d’un réverbère. Antonia ne viendra pas !...
Puis il revenait s’asseoir en face de Maxime et rallumait son cigare à l’une des bougies placées sur la table.
– Ah çà ! mon cher, dit Maxime, comme Raymond répétait pour la troisième fois : « Antonia ne viendra pas ! » es-tu fou ce soir ?
– Moi, fou ?
– Sans doute.
– Pourquoi cette question ?
– Tu es jeune et beau, tu as cinquante mille livres de rente, tu passes pour un des hommes à la mode, et tu veux qu’Antonia ne vienne pas !
– Peut-être ne m’aime-t-elle plus ?
– Ô cœur naïf ! murmura Maxime. L’homme qui a cinquante mille livres de rente est toujours aimé.
– Tu crois ?
Et Raymond eut un sourire triste.
– Mais, reprit Maxime, quelle singulière idée as-tu donc eue de nous inviter ce soir, moi ton vieil ami, elle la femme que tu aimes, à venir souper ici, en partie fine, comme des étudiants qui ont reçu leur pension mensuelle et veulent éblouir des grisettes ?

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