Author: | Aristophane Aristophánês | ISBN: | 1230001712315 |
Publisher: | er | Publication: | June 10, 2017 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Aristophane Aristophánês |
ISBN: | 1230001712315 |
Publisher: | er |
Publication: | June 10, 2017 |
Imprint: | |
Language: | French |
Littérature antique, pièce de théâtre grec classique d’Aristophane (Aristophánês)
Extrait :
Le titre de cette pièce indique que plusieurs scènes se passent en l’air et que le chœur est formé d’acteurs dont les vêtements aériens imitent les flocons de vapeurs qui flottent dans l’atmosphère. Le véritable sujet est l’éducation. Le bonhomme Strepsiadès, ruiné par les dépenses de son fils Phidippidès, l’envoie au philosophoir de Socrate afin d’y apprendre le raisonnement injuste, ainsi que l’art de ne point payer ses créanciers. Phidippidès se met vite au fait des subtilités de l’école, bat son père, et lui prouve qu’il a le droit de le battre. Strepsiadès, furieux, lance dans le philosophoir une torche ardente, sans s’inquiéter des cris de Socrate et de ses disciples.
STREPSIADÈS.
Iou ! Iou ! Ô souverain Zeus, quelle chose à n’en pas finir que les nuits ! Le jour ne viendra donc pas ? Et il y a déjà longtemps que j’ai entendu le coq ; et mes esclaves dorment encore. Cela ne serait pas arrivé autrefois. Maudite sois-tu, ô guerre, pour toutes sortes de raisons, mais surtout parce qu’il ne m’est pas permis de châtier mes esclaves ! Et ce bon jeune homme, qui ne se réveille pas de la nuit ! Non, il pète, empaqueté dans ses cinq couvertures. Eh bien, si bon nous semble, ronflons dans notre enveloppe. Mais je ne puis dormir, malheureux, rongé par la dépense, l’écurie et les dettes de ce fils qui est là. Ce bien peigné monte à cheval, conduit un char et ne rêve que chevaux. Et moi, je ne vis pas, quand je vois la lune ramener les vingt jours : car les échéances approchent. — Enfant, allume la lampe, et apporte mon registre, pour que, l’ayant en main, je lise à combien de gens je dois, et que je suppute les intérêts. Voyons, que dois-je ? Douze mines à Pasias. Pourquoi douze mines à Pasias ? Pourquoi ai-je fait cet emprunt ? Parce que j’ai acheté Koppatias. Malheureux que je suis, pourquoi n’ai-je pas eu plutôt l’œil fendu par une pierre !
Aristophane (en grec ancien Ἀριστοφάνης / Aristophánês) est un poète comique grec du Ve siècle av. J.-C., né dans le dème de Cydathénéon vers -445 et mort entre -385 et -375. Son œuvre à elle seule représente ce qui nous reste de l'Ancienne Comédie, et coïncide avec les années glorieuses d'Athènes sous l'administration de Périclès et la longue et sombre période de la Guerre du Péloponnèse.
Traducteur : Eugène Talbot, né le 17 août 1814 et mort à Le Pouliguen (Loire-Atlantique) le 20 septembre 1894, est un historien, traducteur, éditeur et préfacier français.
Littérature antique, pièce de théâtre grec classique d’Aristophane (Aristophánês)
Extrait :
Le titre de cette pièce indique que plusieurs scènes se passent en l’air et que le chœur est formé d’acteurs dont les vêtements aériens imitent les flocons de vapeurs qui flottent dans l’atmosphère. Le véritable sujet est l’éducation. Le bonhomme Strepsiadès, ruiné par les dépenses de son fils Phidippidès, l’envoie au philosophoir de Socrate afin d’y apprendre le raisonnement injuste, ainsi que l’art de ne point payer ses créanciers. Phidippidès se met vite au fait des subtilités de l’école, bat son père, et lui prouve qu’il a le droit de le battre. Strepsiadès, furieux, lance dans le philosophoir une torche ardente, sans s’inquiéter des cris de Socrate et de ses disciples.
STREPSIADÈS.
Iou ! Iou ! Ô souverain Zeus, quelle chose à n’en pas finir que les nuits ! Le jour ne viendra donc pas ? Et il y a déjà longtemps que j’ai entendu le coq ; et mes esclaves dorment encore. Cela ne serait pas arrivé autrefois. Maudite sois-tu, ô guerre, pour toutes sortes de raisons, mais surtout parce qu’il ne m’est pas permis de châtier mes esclaves ! Et ce bon jeune homme, qui ne se réveille pas de la nuit ! Non, il pète, empaqueté dans ses cinq couvertures. Eh bien, si bon nous semble, ronflons dans notre enveloppe. Mais je ne puis dormir, malheureux, rongé par la dépense, l’écurie et les dettes de ce fils qui est là. Ce bien peigné monte à cheval, conduit un char et ne rêve que chevaux. Et moi, je ne vis pas, quand je vois la lune ramener les vingt jours : car les échéances approchent. — Enfant, allume la lampe, et apporte mon registre, pour que, l’ayant en main, je lise à combien de gens je dois, et que je suppute les intérêts. Voyons, que dois-je ? Douze mines à Pasias. Pourquoi douze mines à Pasias ? Pourquoi ai-je fait cet emprunt ? Parce que j’ai acheté Koppatias. Malheureux que je suis, pourquoi n’ai-je pas eu plutôt l’œil fendu par une pierre !
Aristophane (en grec ancien Ἀριστοφάνης / Aristophánês) est un poète comique grec du Ve siècle av. J.-C., né dans le dème de Cydathénéon vers -445 et mort entre -385 et -375. Son œuvre à elle seule représente ce qui nous reste de l'Ancienne Comédie, et coïncide avec les années glorieuses d'Athènes sous l'administration de Périclès et la longue et sombre période de la Guerre du Péloponnèse.
Traducteur : Eugène Talbot, né le 17 août 1814 et mort à Le Pouliguen (Loire-Atlantique) le 20 septembre 1894, est un historien, traducteur, éditeur et préfacier français.