Author: | jules verne | ISBN: | 1230000247182 |
Publisher: | NA | Publication: | June 18, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | jules verne |
ISBN: | 1230000247182 |
Publisher: | NA |
Publication: | June 18, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Ce livre comporte une table des matières dynamique, a été relu et corrigé.
Extrait: Un départ retardé
« Eh ! capitaine Bourcart, ce n’est donc pas aujourd’hui le départ ?...
– Non, monsieur Brunel, et je crains que nous ne puissions partir ni demain... ni même dans huit jours...
– Cela est contrariant...
– Et surtout inquiétant, déclara M. Bourcart en secouant la tête. Le Saint-Enoch devrait être en mer depuis la fin du mois dernier afin d’arriver en bonne saison sur les lieux de pêche... Vous verrez qu’il se laissera distancer par les Anglais et les Américains...
– Et ce sont toujours ces deux hommes qui vous manquent à bord ?...
– Toujours... monsieur Brunel... l’un dont je ne puis me passer, l’autre dont je me passerais à la rigueur, n’étaient les règlements qui me l’imposent...
– Et celui-ci n’est pas le tonnelier, sans doute ?... demanda M. Brunel.
– Non... ayez la bonté de m’en croire, non !... À mon bord, le tonnelier est aussi indispensable que la mâture, le gouvernail ou la boussole, puisque j’ai deux mille barils dans ma cale...
– Et combien d’hommes compte le Saint-Enoch, capitaine Bourcart ?...
– Nous serions trente-quatre, monsieur Brunel, si j’étais au complet. Voyez-vous, il est plus utile d’avoir un tonnelier pour soigner les barils que d’avoir un médecin pour soigner les hommes !... Des barils, cela exige sans cesse des réparations, tandis que les hommes..., ça se répare tout seul ! D’ailleurs, est-ce qu’on est jamais malade à la mer ?...
– Évidemment on ne devrait pas l’être en si bon air, capitaine Bourcart... et, pourtant, quelquefois...
– Monsieur Brunel, j’en suis encore à avoir un malade sur le Saint-Enoch...
– Tous mes compliments, capitaine. Mais que voulez-vous ? Un navire est un navire, et, comme tel, il est soumis aux règlements maritimes... Lorsque son équipage atteint un certain nombre d’officiers et de matelots, il faut qu’il embarque un médecin... c’est formel. Or vous n’en avez pas...
– Et c’est bien pour cette raison que le Saint-Enoch ne se trouve pas aujourd’hui par le travers du cap Saint-Vincent, où il devrait être ! »
Cette conversation entre le capitaine Bourcart et M. Brunel se tenait sur la jetée du Havre, vers onze heures du matin, dans cette partie un peu relevée qui va du sémaphore au musoir.
Ces deux hommes se connaissaient de longue date, l’un ancien capitaine au cabotage, devenu officier de port, l’autre commandant le trois-mâts Saint-Enoch. Et, ce dernier, avec
Ce livre comporte une table des matières dynamique, a été relu et corrigé.
Extrait: Un départ retardé
« Eh ! capitaine Bourcart, ce n’est donc pas aujourd’hui le départ ?...
– Non, monsieur Brunel, et je crains que nous ne puissions partir ni demain... ni même dans huit jours...
– Cela est contrariant...
– Et surtout inquiétant, déclara M. Bourcart en secouant la tête. Le Saint-Enoch devrait être en mer depuis la fin du mois dernier afin d’arriver en bonne saison sur les lieux de pêche... Vous verrez qu’il se laissera distancer par les Anglais et les Américains...
– Et ce sont toujours ces deux hommes qui vous manquent à bord ?...
– Toujours... monsieur Brunel... l’un dont je ne puis me passer, l’autre dont je me passerais à la rigueur, n’étaient les règlements qui me l’imposent...
– Et celui-ci n’est pas le tonnelier, sans doute ?... demanda M. Brunel.
– Non... ayez la bonté de m’en croire, non !... À mon bord, le tonnelier est aussi indispensable que la mâture, le gouvernail ou la boussole, puisque j’ai deux mille barils dans ma cale...
– Et combien d’hommes compte le Saint-Enoch, capitaine Bourcart ?...
– Nous serions trente-quatre, monsieur Brunel, si j’étais au complet. Voyez-vous, il est plus utile d’avoir un tonnelier pour soigner les barils que d’avoir un médecin pour soigner les hommes !... Des barils, cela exige sans cesse des réparations, tandis que les hommes..., ça se répare tout seul ! D’ailleurs, est-ce qu’on est jamais malade à la mer ?...
– Évidemment on ne devrait pas l’être en si bon air, capitaine Bourcart... et, pourtant, quelquefois...
– Monsieur Brunel, j’en suis encore à avoir un malade sur le Saint-Enoch...
– Tous mes compliments, capitaine. Mais que voulez-vous ? Un navire est un navire, et, comme tel, il est soumis aux règlements maritimes... Lorsque son équipage atteint un certain nombre d’officiers et de matelots, il faut qu’il embarque un médecin... c’est formel. Or vous n’en avez pas...
– Et c’est bien pour cette raison que le Saint-Enoch ne se trouve pas aujourd’hui par le travers du cap Saint-Vincent, où il devrait être ! »
Cette conversation entre le capitaine Bourcart et M. Brunel se tenait sur la jetée du Havre, vers onze heures du matin, dans cette partie un peu relevée qui va du sémaphore au musoir.
Ces deux hommes se connaissaient de longue date, l’un ancien capitaine au cabotage, devenu officier de port, l’autre commandant le trois-mâts Saint-Enoch. Et, ce dernier, avec