Author: | Julie Gouraud, Bertall | ISBN: | 1230003096543 |
Publisher: | Hachette et Cie (Paris) 1876 | Publication: | February 22, 2019 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Julie Gouraud, Bertall |
ISBN: | 1230003096543 |
Publisher: | Hachette et Cie (Paris) 1876 |
Publication: | February 22, 2019 |
Imprint: | |
Language: | French |
Six heures sonnaient à la cathédrale de Clermont-Ferrand, lorsqu’une voiture s’arrêta devant la porte d’une modeste maison de la rue de la Treille.
M. Liébert venait occuper la chaire de philosophie à la Faculté de cette ville. Il était attendu et désiré, non seulement à cause de son mérite, mais parce qu’on espérait que sa famille serait une agréable société.
Madame Liébert était, disait-on, une femme tout à la fois sérieuse et aimable. Sa fille aînée Marie avait dix-huit ans ; Hélène entrait dans sa quinzième année ; puis venaient un collégien de quatorze ans et une petite fille de sept ans qui était aveugle.
Les nouveaux venus attirèrent immédiatement l’attention, et comme la maison n’avait pas de cour, il fallut déballer les meubles dans la rue, circonstance favorable à la curiosité des voisins.
Deux jeunes filles, qui demeuraient en face, coururent à la fenêtre au premier coup de marteau qui annonçait l’ouverture des caisses ; et suivirent avec intérêt le déballage du mobilier.
« Oh ! dit mademoiselle Elvire Bertin, la philosophie n’est pas brillante ! Nous n’avons pas, je crois, grand plaisir à attendre d’elle ! Regarde donc, Laure, ces fauteuils râpés, ces tables et ces armoires. Que de vieilleries ! M. Évrard était autrement meublé ! C’est vraiment avoir du malheur ! Il faudra bien cependant faire connaissance avec ces nouveaux venus. Mon père est prévenu en leur faveur : mais moi je bâille d’avance. Ces demoiselles sont tellement absorbées dans le déballage, qu’elles n’ont pas tourné la tête une seule fois de notre côté.
– Je peux cependant t’assurer, Elvire, qu’elles n’ont pas l’âge de leurs meubles. Comment peuvent-elles être si fraîches après avoir passé une nuit en wagon !
Six heures sonnaient à la cathédrale de Clermont-Ferrand, lorsqu’une voiture s’arrêta devant la porte d’une modeste maison de la rue de la Treille.
M. Liébert venait occuper la chaire de philosophie à la Faculté de cette ville. Il était attendu et désiré, non seulement à cause de son mérite, mais parce qu’on espérait que sa famille serait une agréable société.
Madame Liébert était, disait-on, une femme tout à la fois sérieuse et aimable. Sa fille aînée Marie avait dix-huit ans ; Hélène entrait dans sa quinzième année ; puis venaient un collégien de quatorze ans et une petite fille de sept ans qui était aveugle.
Les nouveaux venus attirèrent immédiatement l’attention, et comme la maison n’avait pas de cour, il fallut déballer les meubles dans la rue, circonstance favorable à la curiosité des voisins.
Deux jeunes filles, qui demeuraient en face, coururent à la fenêtre au premier coup de marteau qui annonçait l’ouverture des caisses ; et suivirent avec intérêt le déballage du mobilier.
« Oh ! dit mademoiselle Elvire Bertin, la philosophie n’est pas brillante ! Nous n’avons pas, je crois, grand plaisir à attendre d’elle ! Regarde donc, Laure, ces fauteuils râpés, ces tables et ces armoires. Que de vieilleries ! M. Évrard était autrement meublé ! C’est vraiment avoir du malheur ! Il faudra bien cependant faire connaissance avec ces nouveaux venus. Mon père est prévenu en leur faveur : mais moi je bâille d’avance. Ces demoiselles sont tellement absorbées dans le déballage, qu’elles n’ont pas tourné la tête une seule fois de notre côté.
– Je peux cependant t’assurer, Elvire, qu’elles n’ont pas l’âge de leurs meubles. Comment peuvent-elles être si fraîches après avoir passé une nuit en wagon !