Author: | Ernst Theodor Amadeus Hoffmann | ISBN: | 1230001000320 |
Publisher: | CP | Publication: | March 20, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Ernst Theodor Amadeus Hoffmann |
ISBN: | 1230001000320 |
Publisher: | CP |
Publication: | March 20, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Mlle Madeleine de Scudéri, la femme de lettres célèbre par la délicatesse de ses vers et par la faveur dont elle jouissait auprès de Louis XIV et de Madame de Maintenon, habitait un petit hôtel de la rue Saint-Honoré.
C’était en l’automne 1680 ; il était près de minuit lorsqu’on heurta à la porte de cette demeure avec tant de violence que tout le vestibule en retentit. Baptiste, le domestique de la noble demoiselle, était absent ; il avait reçu de sa maîtresse la permission d’aller en province assister au mariage de sa sœur. Il ne restait dans l’hôtel que la femme de chambre de Mlle de Scudéri, nommée La Martinière.
Les coups redoublaient. La Martinière, que ce vacarme insolite à pareille heure de la nuit effrayait, pensa que Baptiste avait eu tort de laisser la maison à la garde de deux femmes sans défense, d’autant plus qu’on parlait beaucoup, à cette époque, de vols et d’assassinats mystérieux commis à tous les coins de Paris. La femme de chambre, épouvantée, tremblante, ne sachant quel parti prendre, restait dans sa chambre.
Le vacarme continuait avec un bruit de tonnerre.
— Ouvrez, pour l’amour de Dieu, ouvrez donc ! criait une voix à l’extérieur.
Malgré la peur qu’elle ressentait, La Martinière se décida enfin à prendre un flambeau et a descendre dans le vestibule. Elle entendit à nouveau la voix de celui qui frappait :
— Pour l’amour de Dieu, ouvrez donc !…
Elle pensa : Ce ne sont pas là des paroles de voleur. Qui sait si ce n’est pas quelque malheureux poursuivi qui vient demander asile à Mademoiselle dont on connaît le bon cœur.
Prudemment, elle entrouvrit la fenêtre et demanda qui venait à cette heure tardive de la nuit faire un pareil tapage.
Mlle Madeleine de Scudéri, la femme de lettres célèbre par la délicatesse de ses vers et par la faveur dont elle jouissait auprès de Louis XIV et de Madame de Maintenon, habitait un petit hôtel de la rue Saint-Honoré.
C’était en l’automne 1680 ; il était près de minuit lorsqu’on heurta à la porte de cette demeure avec tant de violence que tout le vestibule en retentit. Baptiste, le domestique de la noble demoiselle, était absent ; il avait reçu de sa maîtresse la permission d’aller en province assister au mariage de sa sœur. Il ne restait dans l’hôtel que la femme de chambre de Mlle de Scudéri, nommée La Martinière.
Les coups redoublaient. La Martinière, que ce vacarme insolite à pareille heure de la nuit effrayait, pensa que Baptiste avait eu tort de laisser la maison à la garde de deux femmes sans défense, d’autant plus qu’on parlait beaucoup, à cette époque, de vols et d’assassinats mystérieux commis à tous les coins de Paris. La femme de chambre, épouvantée, tremblante, ne sachant quel parti prendre, restait dans sa chambre.
Le vacarme continuait avec un bruit de tonnerre.
— Ouvrez, pour l’amour de Dieu, ouvrez donc ! criait une voix à l’extérieur.
Malgré la peur qu’elle ressentait, La Martinière se décida enfin à prendre un flambeau et a descendre dans le vestibule. Elle entendit à nouveau la voix de celui qui frappait :
— Pour l’amour de Dieu, ouvrez donc !…
Elle pensa : Ce ne sont pas là des paroles de voleur. Qui sait si ce n’est pas quelque malheureux poursuivi qui vient demander asile à Mademoiselle dont on connaît le bon cœur.
Prudemment, elle entrouvrit la fenêtre et demanda qui venait à cette heure tardive de la nuit faire un pareil tapage.