Author: | Anthony Trollope | ISBN: | 1230000986434 |
Publisher: | MD | Publication: | March 10, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Anthony Trollope |
ISBN: | 1230000986434 |
Publisher: | MD |
Publication: | March 10, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait :
À celui qui a, beaucoup sera donné, et à celui qui n’a pas, on ôtera le peu qu’il possède. Voilà le texte spécial que nous aimons à mettre en pratique, et le succès est le dieu que nous nous plaisons à honorer : « Ah ! plaignez-moi. J’ai lutté et je suis tombé, — lutté si vaillamment, tombé si bas ! Aidez-moi cette fois encore, pour que je fasse un nouvel effort ! » Qui écoute une pareille plainte ? — Vous êtes tombé ! Vous faut-il du pain ? — Non ! pas du pain, mais un cœur compatissant et une main secourable. — Mon ami, je ne puis m’arrêter ; je suis moi-même pressé ; voyez ce rival endiablé qui déjà gagne du terrain sur moi. Excusez : je vais mettre le pied sur votre épaule, — pour un moment seulement. Occupet extremum scabies !
Oui ! Que le diable prenne le dernier, comme dit le proverbe, — les deux ou trois derniers, si l’on veut ; qu’il prenne tout, à la rigueur, sauf ces deux ou trois forts coureurs qui savent gagner les premières places et se faire remarquer des juges. Voilà la noble devise qui stimule aujourd’hui la jeunesse anglaise à de hauts faits de — comment dire cela ? d’activité lucrative. Que toute place qu’un homme peut occuper honorablement soit la récompense d’une lutte contre des rivaux, d’un concours, en un mot. Gardons-nous des erreurs du temps passé ! Que chez nous désormais le prix de la course soit toujours au plus agile, la victoire au plus fort ! Et qu’il y ait course perpétuelle, afin que les agiles et les forts soient aisément reconnus parmi nous ! Mais alors, ceux qui ne sont pas agiles, ceux qui ne sont pas forts, que deviendront-ils ? Væ victis ! Ils prendront les bas côtés. Ils pourront fendre du bois, je pense, ou tout du moins porter de l’eau.
Extrait :
À celui qui a, beaucoup sera donné, et à celui qui n’a pas, on ôtera le peu qu’il possède. Voilà le texte spécial que nous aimons à mettre en pratique, et le succès est le dieu que nous nous plaisons à honorer : « Ah ! plaignez-moi. J’ai lutté et je suis tombé, — lutté si vaillamment, tombé si bas ! Aidez-moi cette fois encore, pour que je fasse un nouvel effort ! » Qui écoute une pareille plainte ? — Vous êtes tombé ! Vous faut-il du pain ? — Non ! pas du pain, mais un cœur compatissant et une main secourable. — Mon ami, je ne puis m’arrêter ; je suis moi-même pressé ; voyez ce rival endiablé qui déjà gagne du terrain sur moi. Excusez : je vais mettre le pied sur votre épaule, — pour un moment seulement. Occupet extremum scabies !
Oui ! Que le diable prenne le dernier, comme dit le proverbe, — les deux ou trois derniers, si l’on veut ; qu’il prenne tout, à la rigueur, sauf ces deux ou trois forts coureurs qui savent gagner les premières places et se faire remarquer des juges. Voilà la noble devise qui stimule aujourd’hui la jeunesse anglaise à de hauts faits de — comment dire cela ? d’activité lucrative. Que toute place qu’un homme peut occuper honorablement soit la récompense d’une lutte contre des rivaux, d’un concours, en un mot. Gardons-nous des erreurs du temps passé ! Que chez nous désormais le prix de la course soit toujours au plus agile, la victoire au plus fort ! Et qu’il y ait course perpétuelle, afin que les agiles et les forts soient aisément reconnus parmi nous ! Mais alors, ceux qui ne sont pas agiles, ceux qui ne sont pas forts, que deviendront-ils ? Væ victis ! Ils prendront les bas côtés. Ils pourront fendre du bois, je pense, ou tout du moins porter de l’eau.