Author: | Charlotte Chabrier-Rieder, Oswaldo Tofani | ISBN: | 1230002441740 |
Publisher: | Hachette (Paris) 1900 | Publication: | July 23, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Charlotte Chabrier-Rieder, Oswaldo Tofani |
ISBN: | 1230002441740 |
Publisher: | Hachette (Paris) 1900 |
Publication: | July 23, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Je vous dédie ce livre, chères petites amies disparues, dont le souvenir restera jusqu’au dernier jour dans ma mémoire — cette implacable mémoire qui jamais ne put rien oublier. En l’écrivant, je croyais revivre le temps passé, quand je consolais votre triste enfance par mille récits naïfs où les petites filles abandonnées sortaient invariablement triomphantes des pires épreuves. Je vous ai revues telles que vous étiez alors, avec vos grands yeux bleus, vos petits visages craintifs, vos cadenettes blondes frétillantes sur vos sarreaux noirs, blotties tout près de moi dans le grenier d’une grande maison de province, bouche bée, suspendues aux lèvres de la conteuse. Si vous deviniez que l’histoire touchait au dénouement vous vous écriiez : « Oh ! Charlotte, je t’en prie, ne la finis pas, invente encore quelque chose ! » Infatigable Schéhérazade, j’entassais pour vous plaire péripéties sur péripéties.
Cétait surtout dans les féeries que j’excellais. Sous le coup de baguette de l’imagination notre sombre grenier se transformait en un palais magique ; j’y faisais défiler les marraines secourables, les enchanteurs paternels et les princes Charmant en habit de salin blanc brodé, bas de soie et culottes courtes, accourus pour délivrer les petites princesses captives et les conduire dans un royaume où tout était bonté, joie et caresse. — O merveille !
Et les récits ne vous suffisaient pas : il fallait les mettre en action. A moi toute seule, je vous jouais des comédies, des drames : j’avais toutes les audaces. Tour à tour, j’étais Andromède sur son rocher, le doux Éliacin, la terrible Athalie, la mélancolique sirène des contes d’Andersen. Ma verve ne connaissait nul obstacle : je remplissais dans une même pièce les rôles d’une demi-douzaine de personnages, changeant en une seconde de voix et d’attitude, décrivant les costumes, expliquant les décors absents....
Maintenant vous êtes loin, bien loin, vous avez disparu de ma vie, chères petites compagnes que je chérissais avec une tendresse et une sollicitude au-dessus de mon âge. Mais vous, petits garçons et petites filles qui formez aujourd’hui mon auditoire, sachez bien que la Charlotte dont je vais vous conter les aventures, si à plaindre qu’elle vous semblera, eût encore paru heureuse à d’autres Charlottes que je sais....
En apprenant que tous les enfants ne sont pas gâtés et choyés comme vous l’êtes vous-mêmes, vous apprendrez aussi à apprécier votre bonheur, et à en témoigner chaque jour une plus vive reconnaissance au cher papa et à la chère maman qui font tout pour vous rendre la vie belle.
Dédicace
I - Le bon-papa est parti.
II - Que fera-t-on de Charlotte ?
III - Arrivée à Regelberg.
IV - Première journée.
V - Charlotte fait de beaux projets.
VI - L’aimable Friederich.
VII - Grands nettoyages.
VIII - Ce qui en résulte.
IX - Sœur Maria-Joséfa.
X - Journal de Charlotte.
XI - Journal de Charlotte. (Suite.)
XII - Soirée chez la cousine Hilda.
XIII - Fâcheux incidents.
XIV - La colombe.
XV - Chez la comtesse Goldau.
XVI - Visite au château de Regelberg.
XVII - Correspondance avec Mme Poise.
XVIII - Le vol.
XIX - Arrivée du tuteur.
ÉPILOGUE
Je vous dédie ce livre, chères petites amies disparues, dont le souvenir restera jusqu’au dernier jour dans ma mémoire — cette implacable mémoire qui jamais ne put rien oublier. En l’écrivant, je croyais revivre le temps passé, quand je consolais votre triste enfance par mille récits naïfs où les petites filles abandonnées sortaient invariablement triomphantes des pires épreuves. Je vous ai revues telles que vous étiez alors, avec vos grands yeux bleus, vos petits visages craintifs, vos cadenettes blondes frétillantes sur vos sarreaux noirs, blotties tout près de moi dans le grenier d’une grande maison de province, bouche bée, suspendues aux lèvres de la conteuse. Si vous deviniez que l’histoire touchait au dénouement vous vous écriiez : « Oh ! Charlotte, je t’en prie, ne la finis pas, invente encore quelque chose ! » Infatigable Schéhérazade, j’entassais pour vous plaire péripéties sur péripéties.
Cétait surtout dans les féeries que j’excellais. Sous le coup de baguette de l’imagination notre sombre grenier se transformait en un palais magique ; j’y faisais défiler les marraines secourables, les enchanteurs paternels et les princes Charmant en habit de salin blanc brodé, bas de soie et culottes courtes, accourus pour délivrer les petites princesses captives et les conduire dans un royaume où tout était bonté, joie et caresse. — O merveille !
Et les récits ne vous suffisaient pas : il fallait les mettre en action. A moi toute seule, je vous jouais des comédies, des drames : j’avais toutes les audaces. Tour à tour, j’étais Andromède sur son rocher, le doux Éliacin, la terrible Athalie, la mélancolique sirène des contes d’Andersen. Ma verve ne connaissait nul obstacle : je remplissais dans une même pièce les rôles d’une demi-douzaine de personnages, changeant en une seconde de voix et d’attitude, décrivant les costumes, expliquant les décors absents....
Maintenant vous êtes loin, bien loin, vous avez disparu de ma vie, chères petites compagnes que je chérissais avec une tendresse et une sollicitude au-dessus de mon âge. Mais vous, petits garçons et petites filles qui formez aujourd’hui mon auditoire, sachez bien que la Charlotte dont je vais vous conter les aventures, si à plaindre qu’elle vous semblera, eût encore paru heureuse à d’autres Charlottes que je sais....
En apprenant que tous les enfants ne sont pas gâtés et choyés comme vous l’êtes vous-mêmes, vous apprendrez aussi à apprécier votre bonheur, et à en témoigner chaque jour une plus vive reconnaissance au cher papa et à la chère maman qui font tout pour vous rendre la vie belle.
Dédicace
I - Le bon-papa est parti.
II - Que fera-t-on de Charlotte ?
III - Arrivée à Regelberg.
IV - Première journée.
V - Charlotte fait de beaux projets.
VI - L’aimable Friederich.
VII - Grands nettoyages.
VIII - Ce qui en résulte.
IX - Sœur Maria-Joséfa.
X - Journal de Charlotte.
XI - Journal de Charlotte. (Suite.)
XII - Soirée chez la cousine Hilda.
XIII - Fâcheux incidents.
XIV - La colombe.
XV - Chez la comtesse Goldau.
XVI - Visite au château de Regelberg.
XVII - Correspondance avec Mme Poise.
XVIII - Le vol.
XIX - Arrivée du tuteur.
ÉPILOGUE