Author: | Anaïs de Bassanville | ISBN: | 1230001671926 |
Publisher: | Desesserts | Publication: | May 8, 2017 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Anaïs de Bassanville |
ISBN: | 1230001671926 |
Publisher: | Desesserts |
Publication: | May 8, 2017 |
Imprint: | |
Language: | French |
C’est à vous que je dédie ce livre, jeunes filles qui le lirez ; ce livre, fruit de mon expérience et dans lequel je me suis efforcée de vous peindre la vie, non telle que vous la montre votre joyeuse imagination qui ne la sème que de fleurs et de plaisirs, mais telle qu’elle est réellement, c’est-à-dire remplie de devoirs sérieux et mêlée de pensées graves et austères.
À vous qui êtes assez heureuses pour vous élever sous la direction sage et prudente de votre mère et qui négligez de suivre ses conseils ; à vous aussi, pauvres enfants que le ciel a privées de cette protection sainte, je viens vous dire : Déracinez de votre cœur tous ces défauts légers en apparence que le monde loue parce qu’il s’en amuse, et qui ne peuvent vous conduire qu’à la douleur et aux regrets ; et en cela je vous parle de la coquetterie qu’il nomme élégance, de la médisance qu’il appelle moquerie, de la paresse qu’il dit nonchalance, du désordre, de l’exaltation, qu’il qualifie d’enthousiasme ; de ces mille nuages enfin qui obscurcissent votre beau ciel, et qui doivent y attirer la foudre.
Je me suis efforcée de vous faire bien voir combien une seule mauvaise habitude déteint sur toute une brillante éducation : c’est la goutte d’encre tombée dans le verre d’eau limpide, et pour cela je vous ai raconté quelques histoires prises, non dans mon imagination, mais dans mon souvenir. Toutes les jeunes filles que je vous y montre je les ai connues, elles ont souffert par leur faute ces maux cruels dont je n’ai pu vous dépeindre que la moindre partie, et dont je vous ai épargné les circonstances les plus pénibles, pour ne pas attrister votre imagination par des peintures qui s’adressent à votre raison.
À notre époque surtout, c’est un devoir de vous apprendre la vie telle qu’elle doit être, de vous donner la main pour vous faire traverser le passage délicat qui sépare la jeune fille de la mère de famille, parce qu’à cette époque la religion, la famille, la société sont attaquées, et que la femme est un des apôtres que Dieu a destinés à défendre ces saintes lois ; c’est par leur sagesse et leur prudence qu’elles peuvent étayer, soutenir et réparer le grand édifice social que l’on ébranle, car par leur exemple et le bonheur qu’elles répandent autour d’elles les femmes bonnes et sages réformeront leur famille, les familles réformeront leur province, et les provinces réformeront le monde.
Nous devons donc vaillamment combattre pour cette noble cause, non dans les luttes politiques, la tribune n’est pas le champ de bataille des femmes, mais en montrant à tous que le bonheur ne se trouve que dans les saints devoirs de la famille, dans les douces joies du foyer domestique. C’est, je vous le répète, jeunes filles, l’unique mission que Dieu donne à la femme, mission plus facile et non moins grande que celle qu’il a donnée jadis à ses apôtres ; pour la bien remplir, il faut qu’elle veille avec attention et amour sur les jours et le cœur de ses enfants, qu’elle apporte le respect à ses parents, à son mari le bien-être et le bonheur, enfin qu’elle soit dans son ménage la chanson, le sourire, la consolation et l’espérance. Voilà sa mission modeste et simple, voilà sa tâche chrétienne, voilà son unique apostolat.
C’est à vous que je dédie ce livre, jeunes filles qui le lirez ; ce livre, fruit de mon expérience et dans lequel je me suis efforcée de vous peindre la vie, non telle que vous la montre votre joyeuse imagination qui ne la sème que de fleurs et de plaisirs, mais telle qu’elle est réellement, c’est-à-dire remplie de devoirs sérieux et mêlée de pensées graves et austères.
À vous qui êtes assez heureuses pour vous élever sous la direction sage et prudente de votre mère et qui négligez de suivre ses conseils ; à vous aussi, pauvres enfants que le ciel a privées de cette protection sainte, je viens vous dire : Déracinez de votre cœur tous ces défauts légers en apparence que le monde loue parce qu’il s’en amuse, et qui ne peuvent vous conduire qu’à la douleur et aux regrets ; et en cela je vous parle de la coquetterie qu’il nomme élégance, de la médisance qu’il appelle moquerie, de la paresse qu’il dit nonchalance, du désordre, de l’exaltation, qu’il qualifie d’enthousiasme ; de ces mille nuages enfin qui obscurcissent votre beau ciel, et qui doivent y attirer la foudre.
Je me suis efforcée de vous faire bien voir combien une seule mauvaise habitude déteint sur toute une brillante éducation : c’est la goutte d’encre tombée dans le verre d’eau limpide, et pour cela je vous ai raconté quelques histoires prises, non dans mon imagination, mais dans mon souvenir. Toutes les jeunes filles que je vous y montre je les ai connues, elles ont souffert par leur faute ces maux cruels dont je n’ai pu vous dépeindre que la moindre partie, et dont je vous ai épargné les circonstances les plus pénibles, pour ne pas attrister votre imagination par des peintures qui s’adressent à votre raison.
À notre époque surtout, c’est un devoir de vous apprendre la vie telle qu’elle doit être, de vous donner la main pour vous faire traverser le passage délicat qui sépare la jeune fille de la mère de famille, parce qu’à cette époque la religion, la famille, la société sont attaquées, et que la femme est un des apôtres que Dieu a destinés à défendre ces saintes lois ; c’est par leur sagesse et leur prudence qu’elles peuvent étayer, soutenir et réparer le grand édifice social que l’on ébranle, car par leur exemple et le bonheur qu’elles répandent autour d’elles les femmes bonnes et sages réformeront leur famille, les familles réformeront leur province, et les provinces réformeront le monde.
Nous devons donc vaillamment combattre pour cette noble cause, non dans les luttes politiques, la tribune n’est pas le champ de bataille des femmes, mais en montrant à tous que le bonheur ne se trouve que dans les saints devoirs de la famille, dans les douces joies du foyer domestique. C’est, je vous le répète, jeunes filles, l’unique mission que Dieu donne à la femme, mission plus facile et non moins grande que celle qu’il a donnée jadis à ses apôtres ; pour la bien remplir, il faut qu’elle veille avec attention et amour sur les jours et le cœur de ses enfants, qu’elle apporte le respect à ses parents, à son mari le bien-être et le bonheur, enfin qu’elle soit dans son ménage la chanson, le sourire, la consolation et l’espérance. Voilà sa mission modeste et simple, voilà sa tâche chrétienne, voilà son unique apostolat.