Le poids du silence

Après la mort accidentelle de leur fils Guillaume, Elisabeth et Alain Taillandier, heureux à première vue, se séparent. C’est dans un silence qui a le poids des larmes qu’Elisabeth se retranche en compagnie de Lou, la sœur de Guillaume. Celle-ci, écorchée vive, grandit écartelée entre une mère repliée sur sa rancune et son chagrin,  et un père qu’elle ne voit qu’une fois par mois. Vingt-deux ans plus tard, Elisabeth à la demande de Lou retourne à Paris au chevet d’Alain. Une grève des cheminots la bloque pendant quatre jours dans la capitale. Le temps pour les souvenirs de remonter, douloureux et amers. Le temps d’affronter Lou. Cette vacuité se révèle être l’occasion aussi d’échapper à un deuil mortifère, de faire des rencontres, de reprendre goût à la vie.

Alors que le lecteur pense avoir tout compris du naufrage du couple Taillandier au travers du récit d’Elisabeth, Lou, va, dans la seconde partie, éclairer l’histoire, en particulier la mort de Guillaume, d’une bien étrange lumière. Rien n’est aussi simple que ce qu’on avait cru. Lou dans une poignante confession libère sa mémoire, avoue les petits arrangements avec la réalité, seule façon qu’elle a trouvée d’entrer en résilience. Elle offre enfin à sa mère la vérité qui lui permettra de trouver la paix. Ce roman en trompe-l’oeil, construit à la manière d’un puzzle plein de suspens, d’amour et de désamour, de ressentiments et de pardon, bouscule nos certitudes jusqu’à la dernière ligne.