Author: | Jean-Jacques Kupiec | ISBN: | 9782919694020 |
Publisher: | Éditions Matériologiques | Publication: | March 29, 2018 |
Imprint: | Éditions Matériologiques | Language: | French |
Author: | Jean-Jacques Kupiec |
ISBN: | 9782919694020 |
Publisher: | Éditions Matériologiques |
Publication: | March 29, 2018 |
Imprint: | Éditions Matériologiques |
Language: | French |
Une remise en question du déterminisme génétique
Une révolution se produit actuellement en biologie. Les êtres vivants ne sont pas gouvernés par un programme génétique omnipotent. Il est maintenant clairement démontré que le hasard se niche au coeur des organismes, dans le fonctionnement des gènes et des cellules, et y joue un rôle encore largement sous-exploré. Alors que pendant longtemps, la biologie a été dominée par des théories finalistes puis « déterministes », les résultats expérimentaux obtenus ces toutes dernières années annoncent un changement de perspective radical. La nouvelle biologie, par son caractère probabiliste, rendra caduque l’idée même de programme et de déterminisme génétique – conception communément qualifiée de thèse du « tout génétique » – forgée à la suite de ce qu’il a été convenu d’appeler le « dogme central de la biologie moléculaire » (Francis Crick, 1958). Mais, cette nouvelle biologie ne doit pas être comprise comme une négation des acquis antérieurs de la biologie moléculaire. Bien au contraire, elle constitue une extension de la conception physico-chimique du vivant. Inévitablement, elle aura également de profondes conséquences philosophiques. En effet, ce n’est pas seulement le finalisme – religieux ou immanent – qui est de facto évacué, mais c’est encore la conception cartésienne de l’animal-machine qui doit être abandonnée. Si l’homme est une machine, il est aussi un homme-aléatoire !
Les principaux aspects, expérimentaux et théoriques, de cette révolution et les débats philosophiques qu’elle suscite sont exposés ici par les meilleurs spécialistes, biologistes et philosophes. La question passionnante qui s’ouvre alors consiste à comprendre comment, à partir du hasard moléculaire, se construit le vivant.
Plongez dans une réflexion relative aux conséquences philosophiques d'une révolution de la pensée scientifique : la notion de hasard moléculaire.
EXTRAIT
La recherche sur le cancer vit un moment décisif. Il est possible d’y observer d’une part le fonctionnement d’une science « normale », en ce sens que les théories génétiques qui servent de paradigme depuis des décennies se perpétuent en s’adaptant aux données sur les cellules souches cancéreuses. Mais d’autre part, l’observateur attentif peut aussi assister à l’élévation d’un certain nombre de voix discordantes qui vont parfois jusqu’à nier toute implication des altérations génétiques dans le développement du cancer. Ces controverses sont le fruit de l’accumulation de résultats qui vont à l’encontre des théories génétiques dominantes. Ces résultats expérimentaux démontrent notamment le rôle crucial que joue l’environnement cellulaire et tissulaire dans l’initiation et la progression de la maladie.
À PROPOS DES AUTEURS
Jean-Jacques Kupiec est biologiste moléculaire, Inserm et Centre Cavaillès, ENS Paris. Corrélativement à ses travaux de biologie moléculaire, il est l’auteur de la théorie darwinienne du développement de l’embryon qu’il a proposée dès 1981. Cette théorie introduit le hasard au niveau du fonctionnement de la cellule (notamment le génome) et la sélection naturelle dans les relations entre cellules (les cellules se différencient en fonction de leur micro-environnement, notamment les ressources métaboliques). Sous sa direction, de nombreux auteurs ont contribué à la rédaction de cet ouvrage : Guillaume Beslon, Jean-Pascal Capp, François Chatelain, Antoine Coulon, Alexandra Fuchs, Olivier Gandrillon, Jean Gayon, Mathieu Gineste, Jérôme Glisse, Thomas Heams, Bertrand Laforge, Laurent Le Guillou, Thierry Martin, Camila Mejia-Perez, Francesca Merlin, Michel Morange, Andras Páldi, François Pépin et Marc Silberstein.
Une remise en question du déterminisme génétique
Une révolution se produit actuellement en biologie. Les êtres vivants ne sont pas gouvernés par un programme génétique omnipotent. Il est maintenant clairement démontré que le hasard se niche au coeur des organismes, dans le fonctionnement des gènes et des cellules, et y joue un rôle encore largement sous-exploré. Alors que pendant longtemps, la biologie a été dominée par des théories finalistes puis « déterministes », les résultats expérimentaux obtenus ces toutes dernières années annoncent un changement de perspective radical. La nouvelle biologie, par son caractère probabiliste, rendra caduque l’idée même de programme et de déterminisme génétique – conception communément qualifiée de thèse du « tout génétique » – forgée à la suite de ce qu’il a été convenu d’appeler le « dogme central de la biologie moléculaire » (Francis Crick, 1958). Mais, cette nouvelle biologie ne doit pas être comprise comme une négation des acquis antérieurs de la biologie moléculaire. Bien au contraire, elle constitue une extension de la conception physico-chimique du vivant. Inévitablement, elle aura également de profondes conséquences philosophiques. En effet, ce n’est pas seulement le finalisme – religieux ou immanent – qui est de facto évacué, mais c’est encore la conception cartésienne de l’animal-machine qui doit être abandonnée. Si l’homme est une machine, il est aussi un homme-aléatoire !
Les principaux aspects, expérimentaux et théoriques, de cette révolution et les débats philosophiques qu’elle suscite sont exposés ici par les meilleurs spécialistes, biologistes et philosophes. La question passionnante qui s’ouvre alors consiste à comprendre comment, à partir du hasard moléculaire, se construit le vivant.
Plongez dans une réflexion relative aux conséquences philosophiques d'une révolution de la pensée scientifique : la notion de hasard moléculaire.
EXTRAIT
La recherche sur le cancer vit un moment décisif. Il est possible d’y observer d’une part le fonctionnement d’une science « normale », en ce sens que les théories génétiques qui servent de paradigme depuis des décennies se perpétuent en s’adaptant aux données sur les cellules souches cancéreuses. Mais d’autre part, l’observateur attentif peut aussi assister à l’élévation d’un certain nombre de voix discordantes qui vont parfois jusqu’à nier toute implication des altérations génétiques dans le développement du cancer. Ces controverses sont le fruit de l’accumulation de résultats qui vont à l’encontre des théories génétiques dominantes. Ces résultats expérimentaux démontrent notamment le rôle crucial que joue l’environnement cellulaire et tissulaire dans l’initiation et la progression de la maladie.
À PROPOS DES AUTEURS
Jean-Jacques Kupiec est biologiste moléculaire, Inserm et Centre Cavaillès, ENS Paris. Corrélativement à ses travaux de biologie moléculaire, il est l’auteur de la théorie darwinienne du développement de l’embryon qu’il a proposée dès 1981. Cette théorie introduit le hasard au niveau du fonctionnement de la cellule (notamment le génome) et la sélection naturelle dans les relations entre cellules (les cellules se différencient en fonction de leur micro-environnement, notamment les ressources métaboliques). Sous sa direction, de nombreux auteurs ont contribué à la rédaction de cet ouvrage : Guillaume Beslon, Jean-Pascal Capp, François Chatelain, Antoine Coulon, Alexandra Fuchs, Olivier Gandrillon, Jean Gayon, Mathieu Gineste, Jérôme Glisse, Thomas Heams, Bertrand Laforge, Laurent Le Guillou, Thierry Martin, Camila Mejia-Perez, Francesca Merlin, Michel Morange, Andras Páldi, François Pépin et Marc Silberstein.