Author: | Judith Gautier | ISBN: | 1230002983004 |
Publisher: | Paris : A. Lemerre, 1869 | Publication: | December 8, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Judith Gautier |
ISBN: | 1230002983004 |
Publisher: | Paris : A. Lemerre, 1869 |
Publication: | December 8, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
«… Cet homme, jeune encore et d’agréable mine, était singularisé au plus haut point par l’extrême mobilité de ses traits qui ne laissaient aucun sentiment inexprimé, se tendant, se ridant, s’allongeant ou s’épanouissant sous les diverses influences d’un esprit sans doute très prompt ; ses petits yeux, que tour à tour couvraient et découvraient des paupières clignotantes, roulaient avec tant de vitesse tant de pensées joyeuses, malignes ou bizarres, qu’ils faisaient songer par leur palpitant éclat au miroitement du soleil sur l’eau ; et sa bouche bien faite, toujours entrouverte par quelque sourire, laissait voir deux rangées de jolies dents blanches, gaies de luire au grand jour et de mêler leurs paillettes claires aux étincelles du regard. Tout cet être était délicat, fluet ; on pressentait des dextérités infinies dans la frêle élégance de ses membres ; il devait monter aux arbres comme un singe et franchir les rivières comme un chat sauvage ; ses petites mains étroites, un peu maigres, aux ongles plus longs que les doigts, étaient certainement capables de tisser des toiles d’araignées ou de broder une pièce de vers sur la corolle d’une fleur de pêcher…»
«… Cet homme, jeune encore et d’agréable mine, était singularisé au plus haut point par l’extrême mobilité de ses traits qui ne laissaient aucun sentiment inexprimé, se tendant, se ridant, s’allongeant ou s’épanouissant sous les diverses influences d’un esprit sans doute très prompt ; ses petits yeux, que tour à tour couvraient et découvraient des paupières clignotantes, roulaient avec tant de vitesse tant de pensées joyeuses, malignes ou bizarres, qu’ils faisaient songer par leur palpitant éclat au miroitement du soleil sur l’eau ; et sa bouche bien faite, toujours entrouverte par quelque sourire, laissait voir deux rangées de jolies dents blanches, gaies de luire au grand jour et de mêler leurs paillettes claires aux étincelles du regard. Tout cet être était délicat, fluet ; on pressentait des dextérités infinies dans la frêle élégance de ses membres ; il devait monter aux arbres comme un singe et franchir les rivières comme un chat sauvage ; ses petites mains étroites, un peu maigres, aux ongles plus longs que les doigts, étaient certainement capables de tisser des toiles d’araignées ou de broder une pièce de vers sur la corolle d’une fleur de pêcher…»