Le Dépit amoureux

Fiction & Literature, Drama, Nonfiction, Entertainment, Classics
Cover of the book Le Dépit amoureux by Moliere, Moliere
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Author: Moliere ISBN: 1230000231736
Publisher: Moliere Publication: April 8, 2014
Imprint: Language: French
Author: Moliere
ISBN: 1230000231736
Publisher: Moliere
Publication: April 8, 2014
Imprint:
Language: French

EXTRAIT:

ACTE premier

Scène I, 1

Éraste

Veux-tu que je te die ? Une atteinte secrette
Ne laisse point mon âme en une bonne assiette :
Oui, quoi qu’à mon amour tu puisses repartir,
Il craint d’être la dupe, à ne te point mentir ;
Qu’en faveur d’un rival ta foi ne se corrompe,
Ou du moins qu’avec moi toi-même on ne te trompe.

Gros-René

Pour moi, me soupçonner de quelque mauvais tour,
Je dirai, n’en déplaise à monsieur votre amour,
Que c’est injustement blesser ma prud’homie

Et se connoître mal en physionomie.
Les gens de mon minois ne sont point accusés
D’être, grâces à Dieu, ni fourbes, ni rusés.
Cet honneur qu’on nous fait, je ne le démens guères,
Et suis homme fort rond de toutes les manières.
Pour que l’on me trompât, cela se pourroit bien :
Le doute est mieux fondé ; pourtant je n’en crois rien.
Je ne vois point encore, ou je suis une bête,
Sur quoi vous avez pu prendre martel en tête.
Lucile, à mon avis, vous montre assez d’amour :
Elle vous voit, vous parle à toute heure du jour ;
Et Valère, après tout, qui cause votre crainte,
Semble n’être à présent souffert que par contrainte.

Éraste

Souvent d’un faux espoir un amant est nourri :
Le mieux reçu toujours n’est pas le plus chéri ;
Et tout ce que d’ardeur font paroître les femmes
Parfois n’est qu’un beau voile à couvrir d’autres flammes.
Valère enfin, pour être un amant rebuté,
Montre depuis un temps trop de tranquillité ;
Et ce qu’à ces faveurs, dont tu crois l’apparence,
Il témoigne de joie ou bien d’indifférence
M’empoisonne à tous coups leurs plus charmants appas,
Me donne ce chagrin que tu ne comprends pas,
Tient mon bonheur en doute, et me rend difficile
Une entière croyance aux propos de Lucile.
Je voudrois, pour trouver un tel destin plus doux,
Y voir entrer un peu de son transport jaloux ;
Et sur ses déplaisirs et son impatience
Mon âme prendroit lors une pleine assurance.
Toi-même penses-tu qu’on puisse, comme il fait,
Voir chérir un rival d’un esprit satisfait ?
Et si tu n’en crois rien, dis-moi, je t’en conjure,
Si j’ai lieu de rêver dessus cette aventure.

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EXTRAIT:

ACTE premier

Scène I, 1

Éraste

Veux-tu que je te die ? Une atteinte secrette
Ne laisse point mon âme en une bonne assiette :
Oui, quoi qu’à mon amour tu puisses repartir,
Il craint d’être la dupe, à ne te point mentir ;
Qu’en faveur d’un rival ta foi ne se corrompe,
Ou du moins qu’avec moi toi-même on ne te trompe.

Gros-René

Pour moi, me soupçonner de quelque mauvais tour,
Je dirai, n’en déplaise à monsieur votre amour,
Que c’est injustement blesser ma prud’homie

Et se connoître mal en physionomie.
Les gens de mon minois ne sont point accusés
D’être, grâces à Dieu, ni fourbes, ni rusés.
Cet honneur qu’on nous fait, je ne le démens guères,
Et suis homme fort rond de toutes les manières.
Pour que l’on me trompât, cela se pourroit bien :
Le doute est mieux fondé ; pourtant je n’en crois rien.
Je ne vois point encore, ou je suis une bête,
Sur quoi vous avez pu prendre martel en tête.
Lucile, à mon avis, vous montre assez d’amour :
Elle vous voit, vous parle à toute heure du jour ;
Et Valère, après tout, qui cause votre crainte,
Semble n’être à présent souffert que par contrainte.

Éraste

Souvent d’un faux espoir un amant est nourri :
Le mieux reçu toujours n’est pas le plus chéri ;
Et tout ce que d’ardeur font paroître les femmes
Parfois n’est qu’un beau voile à couvrir d’autres flammes.
Valère enfin, pour être un amant rebuté,
Montre depuis un temps trop de tranquillité ;
Et ce qu’à ces faveurs, dont tu crois l’apparence,
Il témoigne de joie ou bien d’indifférence
M’empoisonne à tous coups leurs plus charmants appas,
Me donne ce chagrin que tu ne comprends pas,
Tient mon bonheur en doute, et me rend difficile
Une entière croyance aux propos de Lucile.
Je voudrois, pour trouver un tel destin plus doux,
Y voir entrer un peu de son transport jaloux ;
Et sur ses déplaisirs et son impatience
Mon âme prendroit lors une pleine assurance.
Toi-même penses-tu qu’on puisse, comme il fait,
Voir chérir un rival d’un esprit satisfait ?
Et si tu n’en crois rien, dis-moi, je t’en conjure,
Si j’ai lieu de rêver dessus cette aventure.

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