Author: | Oscar Wilde | ISBN: | 9786050419757 |
Publisher: | Oscar Wilde | Publication: | April 14, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Oscar Wilde |
ISBN: | 9786050419757 |
Publisher: | Oscar Wilde |
Publication: | April 14, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
C'était la dernière réception de lady Windermere, avant le printemps.
Bentinck House était, plus que d'habitude, encombré d'une foule de visiteurs.
Six membres du cabinet étaient venus directement après l'audience du speaker, avec tous leurs crachats et leurs grands cordons.
Toutes les jolies femmes portaient leurs costumes les plus élégants et, au bout de la galerie de tableaux, se tenait la princesse Sophie de Carlsrühe, une grosse dame au type tartare, avec de petits yeux noirs et de merveilleuses émeraudes, parlant d'une voix suraiguë un mauvais français et riant sans nulle retenue de tout ce qu'on lui disait.
Certes, il y avait là un singulier mélange de société: de superbes Pairesses bavardaient courtoisement avec de violents radicaux. Des prédicateurs populaires se frottaient les coudes avec de célèbres sceptiques. Toute une volée d'évêques suivait, comme à la piste, une forte prima-donna, de salon en salon. Sur l'escalier se groupaient quelques membres de l'Académie royale, déguisés en artistes, et l'on a dit que la salle à manger était un moment absolument bourrée de génies.
Bref, c'était une des meilleures soirées de lady Windermere et la princesse y resta jusqu'à près de onze heures et demie passées.
C'était la dernière réception de lady Windermere, avant le printemps.
Bentinck House était, plus que d'habitude, encombré d'une foule de visiteurs.
Six membres du cabinet étaient venus directement après l'audience du speaker, avec tous leurs crachats et leurs grands cordons.
Toutes les jolies femmes portaient leurs costumes les plus élégants et, au bout de la galerie de tableaux, se tenait la princesse Sophie de Carlsrühe, une grosse dame au type tartare, avec de petits yeux noirs et de merveilleuses émeraudes, parlant d'une voix suraiguë un mauvais français et riant sans nulle retenue de tout ce qu'on lui disait.
Certes, il y avait là un singulier mélange de société: de superbes Pairesses bavardaient courtoisement avec de violents radicaux. Des prédicateurs populaires se frottaient les coudes avec de célèbres sceptiques. Toute une volée d'évêques suivait, comme à la piste, une forte prima-donna, de salon en salon. Sur l'escalier se groupaient quelques membres de l'Académie royale, déguisés en artistes, et l'on a dit que la salle à manger était un moment absolument bourrée de génies.
Bref, c'était une des meilleures soirées de lady Windermere et la princesse y resta jusqu'à près de onze heures et demie passées.